Les moteurs des cars ronronnaient. 5h. Le soleil se levait tranquillement. L'air était frais. Une bonne centaine de lycéens tentait tant bien que mal de ranger ses valises dans les soutes.
Félix et moi, ensommeillés, attendions le départ dans le silence. Nos pères respectifs discutaient à quelques mètres. C'est pas une heure pour se taper la discute. J'étais d'humeur massacrante. Je n'avais pratiquement pas dormi du week-end. Il m'avait été impossible de me reposer. Les dix heures de car s'annonçaient être une partie de plaisir.
– Woah les gars ! Vous avez des sales gueule.
Je levai la tête et vis Gauthier accompagné de Paulin. Les deux étaient tout excités.
– Franchement, je sais pas vous, mais je sens qu'on va s'éclater.
Félix et moi regardions Gauthier fascinés et exaspérés. Comment était-il possible d'avoir une telle énergie à cette heure ? Devait-il vraiment en faire la démonstration ?
– Hé ho ! Tooom !
Erik vint me saluer et se mit à bavarder. Je n'étais franchement pas d'humeur. Je faisais un effort pour sembler intéressé. J'aperçus Niels en retrait, à quelques mètres, les mains dans les poches. Il feignait de ne pas me voir.
Niels et moi ne nous étions pas revus depuis la nuit que j'avais passé chez lui. Nous ne nous étions pas envoyé de messages non plus. Dans mon esprit, Niels m'en voulait.
Erik continuait de me parler. Je hochais la tête et variait les onomatopées. Gauthier parlait avec Niels. Je vis ce dernier s'approcher dangereusement. J'appréhendais ce moment. J'initiai la conversation.
– Yo, ça va ?
– Yo, grommela Niels, les yeux rivés vers le sol.
Okay, ce voyage va être une partie de plaisir. Erik fit une grimace, mimant avec humour la mauvaise humeur de son fils, puis s'éloigna pour aller à la rencontre mon père et se présenter.
5h15, plus qu'une quinzaine de minutes à attendre avec lui.
Félix et moi étions assis l'un à côté de l'autre, Gauthier et Paulin, devant. À leur droite, Romain et Nicolas et derrière Pierre et Niels. Nous faisions de grands gestes d'au-revoir à nos familles depuis les fenêtres. Je profitais du moment pour observer Niels.
Il n'avait pas bonne mine. Quelque chose me disait qu'il n'avait pas beaucoup dormi non plus du week-end.
Les cars s'éloignèrent et se mirent en route. J'assis et entrepris de rattraper mes heures de sommeil perdues. Je comptais bien user de ces dix heures de trajet pour récupérer et arriver en pleine forme. Je fermai les yeux et m'endormis quelques minutes plus tard.
Je me réveillai en pleine nuit. Bizarre. Je n'y accordais toutefois pas plus d'importance. Tous, autour de moi, dans le car chuchotaient à l'oreille de leur voisin. Que peuvent-ils bien dire ? J'essayais de me pencher vers l'avant pour écouter ce que Paulin et Gauthier disaient. Je ne comprenais pas un mot. Je me tournai vers Félix, interrogateur. Félix rit de mon expression, et s'exclama sur le ton de l'évidence qu'ils s'exprimaient en russe.
– En russe, répétai-je, interloqué.
– Bah oui, t'as oublié ou quoi, on va en Espagne.
Je pris cette affirmation pour une réponse satisfaisante, et dirigeai mon regard vers Niels. Lui aussi chuchotait des mots à son voisin. Il semblait flirter avec lui. Je sentis l'exaspération monter. Ah ouais, il passe comme ça d'un type à un autre. Je me levai, et marchais dans le couloir. Le car tanguait étrangement. Une annonce se fit entendre dans tout le car.
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Y a-t-il mieux dans la vie que d'embrasser des garçons ? [BoyxBoy]
Romance"Je le regardais. Ses joues étaient rosies de désir. Il semblait se délecter de mon plaisir. J'aimais le voir s'activer de la sorte à mon service. Je me sentais beau, désiré, aimé. Ses mains parcouraient mon corps tout entier. Il vint caresser mes p...