Deux caleçons, deux paires de chaussettes, un short... Je faisais l'inventaire des affaires dont j'avais besoin pour le week-end. J'allais passer la nuit chez Niels, puis je rentrerais chez mes parents le lendemain pour revenir le dimanche.
J'étais partagé entre joie et confusion. J'étais heureux de le retrouver, certes, mais j'étais encore perdu quant à la nature de nos rapports. Rien dans la beauté des moments que nous avions passés ensemble n'effaçait le fait que je ne comprenais pas ce qu'il nous arrivait. Je savais, simplement, que j'avais un désir irrésistible d'être avec Niels.
Je me demandais comment lui voyait les choses. Se pose-t-il les mêmes questions ? Probablement pas. Rien dans sa manière d'être avec moi ne donnait cette impression. Il semblait agir spontanément et naturellement. Il me suffisait, peut-être, simplement d'en faire autant.
Niels m'avait donné rendez-vous devant le lycée. Nous ne nous étions pas revus depuis l'épisode de la patinoire. Niels avait, en effet, été absent la veille en cours de russe. Je finis de faire ma valise puis quittai la chambre. Je repensai à la conversation que j'avais eue plus tôt avec Félix. Je me souvins de son air interloqué quand je lui avais annoncé que je comptais passer la nuit chez Niels. Je sentais que Félix soupçonnait quelque chose. Il avait bien senti que je me comportais différemment ces derniers jours. Je sentais que j'étais bientôt bon pour un interrogatoire.
Niels était de dos, appuyé contre l'arrêt de bus en face du lycée. Des dizaines d'adolescents attendaient le bus également. J'allai à la rencontre de Niels.
– Yo, mec, ça va, me salua Niels en me serrant la main.
– Euh...ouais tranquille et toi, répondis-je en laissant échapper un gloussement.
Je trouvais son ton amusant au regard de ce que nous avions fait deux jours plus tôt. Cependant, il maintint celui-ci pendant tout le trajet du lycée à chez lui. J'étais à la fois soulagé que l'on puisse parler sans qu'il n'y ait de malaise et vexé qu'il agisse avec moi comme il agirait avec n'importe lequel de ses potes.
Niels habitait dans le centre-ville. Sa maison était située près de la gare sur un grand terrain dans le quartier le plus riche de la ville. Depuis la rue, des arbres cachaient la propriété. Niels me fit passer un petit portail et un petit sentier de graviers.
Je savais que sa famille était aisée. Toutefois, rien ne m'avait préparait à cela. C'était un manoir du style XVIIIè siècle. Sa forme décrivait un rectangle. De grandes bais-vitrées donnaient à voir un peu de l'intérieur de la bâtisse. Les murs étaient entièrement faits de pierre. Je ne revenais pas de ce que je voyais.
Je me sentais, tout à coup, honteux. Je n'étais pas pauvre, certes, mais à côté de Niels, j'étais un gueux.
Il m'invita à entrer chez lui. Nous retirâmes nos chaussures, et il entreprit de me faire visiter. L'intérieur ressemblait aux appartements parisiens des grands bourgeois dans les films français. Les plafonds étaient très hauts et bordés de moulures.
Un escalier faisait face à la porte et bordait le mur gauche. L'entrée était reliée à deux pièces de chaque côté par deux larges ouvertures et par une petite porte au fond.
À gauche, la salle à manger. Le soleil traversait la baie-vitrée et éclairait chaudement une table en bois rectangulaire, disposée au centre de la pièce. Deux fauteuils de chaque côté de la fenêtre étaient disposés sur un tapis berbère.
À droite, le salon. Un canapé panoramique gris entourait une large cheminée en pierre et bordait le mur proche de la cuisine. La pièce était, elle aussi, généreusement éclairée par une baie-vitrée. En face de la cheminée, une grande bibliothèque en bois habillait le mur commun à l'entrée.
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Y a-t-il mieux dans la vie que d'embrasser des garçons ? [BoyxBoy]
Romans"Je le regardais. Ses joues étaient rosies de désir. Il semblait se délecter de mon plaisir. J'aimais le voir s'activer de la sorte à mon service. Je me sentais beau, désiré, aimé. Ses mains parcouraient mon corps tout entier. Il vint caresser mes p...