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Julie avait mal à la tête quand elle se réveilla ce matin. Le message reçut la hier soir avait-il vraiment un lien avec le rêve de la veille ? Et le prénom de Tim trouvé dans le message de la journée précédente ? Elle n'en était certes pas sûr, mais cette nuit, le cauchemar ne lui appartenait pas complètement, comme si son esprit avait fusionné avec celui de quelqu’un d’autre. Avec celui de Tim ? La question demeurait, elle ne pouvait pas partager un rêve avec un type qu’elle considérait comme un inconnu … Réfléchir toute une nuit était la pire chose au monde. Elle n’avait fait qu'empirer sa fatigue de la veille au cours de son sommeil et ses yeux ne faisaient qu’appuyer ce fait… Elle attrapa une pomme lors de son passage à la cuisine et marcha jusqu’à son bus. Sur le chemin, elle ne cessait de se poser la même question : Devrait-elle faire part de ses découvertes de cette nuit à Noémie ? 

Elle n'eut pas le temps d’avoir formulé la réponse à cette question dans sa tête qu’elle se trouvait déjà en face de son amie à leurs places habituelles du bus.

Comme c’était leur dernière journée de cours avant deux semaines de vacances, son amie était joviale ce matin. 

– Tu as l'air très heureuse ce matin, Noémie, constata-t-elle.

– Pourquoi, pas toi ? C’est notre dernière journée de cours et dans quelques jours je pars au Portugal…

Son amie ne posa donc aucune question sur les avancées de l’enquête pendant le trajet du bus. Une fois en cours, la prof d’anglais leur fit visionner le début du film : “Le Titanic” en anglais. Julie resta éveillée durant les trente premières minutes du film qu’elle connaissait déjà et dont elle n’était pas spécialement une grande fan. Ensuite elle s’endormit profondément sur sa table et Noémie dut la réveiller pour changer de salle.

– Tu m’a fait super peur ! s’écria-t-elle après un sursaut, suite au réveil brusque de son amie.

– Oh, je suis désolée. Mais il faut absolument qu’on y aille Julie, répondit-elle.

Julie remarqua qu’il ne restait plus qu’elles deux et la professeur d’anglais qui les attendaient à la porte de la salle. Julie rougit, elle s’était endormie sans le savoir durant le film et la prof l’attendait, amusée, devant la salle. Sur le chemin de la salle de maths, Julie souhaitait se mouiller le visage pour se réveiller car elle était encore à moitié endormie. Noémie dut retenir son amie de rentrer dans les toilettes des garçons et l'accompagna aux toilettes des filles. Elle se rinça le visage et se regarda dans la glace, elle était cramoisi mais était désormais réveillée et ne risquait pas de rentrer par accident dans les toilettes des garçons de sitôt. 

Suivit ensuite une heure d’histoire, auquel le professeur leur fit visionner un film sur la seconde guerre mondiale qui parlait de l’antisémithisme. La fin était aussi jolie que triste. Plusieurs personnes avaient les yeux rouges à la fin du film, ne fut pas le cas pour Julie qui l’avait déjà vu.  La jeune fille avait regardé une bonne dizaine de films sur la seconde guerre mondiale quand elle n’avait pas été en âge de les regarder. Donc, si elle avait versé des larmes sur des dénouements tragiques, c’était déjà fait en compagnie de son grand frère, sur leur canapé. Le film enfin terminé, les deux adolescentes sortirent de la salle. Noémie était la seule personne qui affichait un grand sourire en sortant de la salle de cours et se vanta de “son coeur de pierre” qui ne lui avait jamais fait verser des larmes.

– Tu m’enverra de belles photos de Lisbonne pendant ton séjour au Portugal ?

– Promis, répondit Noémie en faisant un demi-sourire.

Les deux jeunes filles discutèrent encore de la capitale portugaise avant le prochain cours.

Le professeur de technologie prévut un escape game pour sa classe qu’il qualifia d’impossible à résoudre. Julie pensait autrement, avec un peu de tactique et de logique, elle et son amie pourraient bien arriver au bout du jeu. Noémie était plutôt le cerveau logique et intelligent, et Julie plutôt le cerveau créatif qui s’adapte à toute situation. Elles se complétaient toutes les deux et enchaînaient les énigmes pour trouver un code à six chiffres. Les autres groupes de la classe ramaient et n’étaient qu’aux premières questions. Les questions relevaient des problèmes de logique et de mathématique plus que des problèmes technologiques.

Normale Où les histoires vivent. Découvrez maintenant