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Le reste de l’après-midi, Julie fit le point sur tous les devoirs qu’elle avait à faire. Par chance, la plupart des profs n’avait pas mis beaucoup de travail à faire pour ces vacances et l’avaient donc épargnée d’une surcharge de travail. Quand elle descendit après avoir fait quelques exercices de maths, son frère venait de rentrer de sa sortie avec ses amis en ville, le ciel commençait à s’assombrir et la nuit tombait.

– C’était bien ? demanda-t-elle.

– Oui, on s’est bien amusés. J’ai une idée, dit-il avec un sourire malicieux.

– Laquelle ? interrogea-t-elle méfiante.

– Celui qui gagne un jeu de société peut choisir entre mettre la table et faire la cuisine.

Après avoir insisté plusieurs fois, elle accepta la proposition de son frère en pensant qu’elle avait au moins cinquante pourcent de chance de réussite.

Mais non. Absolument pas d'ailleurs. Son frère n’avait pas besoin de tricher pour arriver à ses fins. Il avait sorti le vieil échiquier ranger sur la plus haute étagère de la bibliothèque en bois du salon. Julie avait encore un peu d’espoir en pensant avoir un peu de chance du débutant sachant que cette partie était la troisième de son existence, mais la victoire d’Ulysse fut une évidence. Il avait fait “échec et mat” à la troisième minute de la partie grâce au “coup du berger”. Le garçon avait fait deux ans d'échec en club plus jeune. Julie se leva, avec une attitude très peu calme à cause de ce coup vicieux, devant le sourire victorieux de son frère. 

Pour le repas, la jeune fille n'eut par chance pas grand chose à faire, elle n’avait qu’à épicer le plat après l’avoir réchauffé. Ils mangèrent devant la télé et regardèrent un film sur lequel ils s'étaient tous deux mis d’accord. Le reste de la soirée se passa plutôt bien, Myla leur envoya un message pour dire qu’elle était bien arrivée et leur souhaitait une bonne nuit. Ils montèrent se coucher à la fin du film, tous les deux épuisés. Elle mit son pyjama et s'endormit à peine avait-elle posé la tête sur son oreiller moelleux.

*

Elle se retrouva une nouvelle fois, dans ce rêve, en tant que spectatrice. Elle en avait désormais la certitude. C’était la sixième nuit où elle était dans la tête de Tim pendant qu’elle dormait et la date de son premier rêve concordait avec celle de sa disparition. Le garçon n’avait pas changé de place, toujours dans le même grenier et dans la maison en pierre. Elle ressentait l’angoisse du jeune homme, c’était l’avant dernière nuit qu’il allait passer avant de recevoir une nouvelle fois la visite de l’homme à la capuche et le reste de l’équipe de psychopathes qui attendaient une réponse affirmative. Le rêve était bien plus net que les dernières nuits, les personnes qui le retenaient prisonnier avait dû arrêter de lui administrer des drogues. Mais quelqu'un marchait régulièrement en rond à l’étage du dessous. Ensuite quelqu’un toqua à la porte quatre fois, puis on entendit la porte grincer, la personne rentra pendant que la seconde déjà présente sur les lieux sortait. Les gardes se relayaient donc pendant la nuit. Mais qu’en était-il de la journée ? Le ciel était d’un noir d’encre, seules les étoiles étaient là pour éclairer le garçon à travers le trou qui transperçait le toit. Il aurait peut-être pu atteindre la poutre la plus basse du toit pour s’y hisser et monter sur la toiture à travers le trou mais il avait les chevilles et les poignets entravés par des liens. Le reste de la nuit, Julie sentit la douleur du garçon essayant coûte que coûte de défaire les cordages.

*

Elle se réveilla tôt ce matin. A peine sortie du lit, elle pensait déjà à la sieste qu’elle s’était prévu cet après-midi. Elle n’avait clairement pas assez dormi mais elle descendit et alla dans le salon. Elle était assise sur le canapé, en pyjama, à essayer de se remémorer le plus important de ce qu’elle savait de ses excursions, dans la tête de Tim De Solas, en évitant de penser à la plus horrible partie. Qu’allait-elle faire du rendez-vous de cette nuit ? Elle n’en avait aucune idée… Elle remonta s’habiller dans la salle de bain, se coiffa et attacha ses cheveux  en chignon comme tous les jours. 

Normale Où les histoires vivent. Découvrez maintenant