Falling First

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐

Kristen

— Votre vol s'est bien passé madame ?  La voix d'Isadora arriva à mes oreilles.

Je repensais au vol et inconsciemment, le bout de mes doigts vint frôler mes lèvres. Je sentais encore la douceur des siennes. Mais je chassai ces pensées incongrues, sachant très bien que ce n'était qu'un passe temps le temps d'un vol et que je n'aurai probablement jamais l'occasion de la recroiser. Je ne savais que son nom, son âge et les membres constituants sa famille, quelques autres banalités certes, mais je n'avais même pas songé un instant à lui demander ses contacts, et même si j'y avais pensé, je ne l'aurai sans doute pas fait,

— Moyennement.

— Puis-je savoir pourquoi ? Ai-je fait une erreur ? Quelque chose n'allait pas ?

— Arrêtez d'être si intrusive Isadora. Vous savez très bien que je n'apprécie pas votre manie de connaître ma vie dans ses moindres détails. N'oubliez pas que je suis votre patronne. Si je ressens le quelconque besoin de me confier à vous, je le ferai, et ce, sans votre demande.

Elle pinça ses lèvres et baissa doucement la tête avant de presser le pas pour me suivre à la sortie de l'aéroport. L'air frais de Genève frappa doucement mon visage et j'inspirai un grand coup, commençant à ressentir les effets de ma nuit blanche.

— Notre chauffeur nous attend, il a normalement déjà récupéré nos valises. Elle m'apprit.

— Bien.

Nous trouvâmes rapidement la voiture qui allait nous amener à notre hôtel et l'homme nous ouvrit la porte avec que nous nous  engouffrions à l'intérieur, je posai mon ordinateur et sa pochette sur mes genoux ainsi que mon sac à main. J'observai à travers la fenêtre le décors familier de Genève, nous avions quatre heures de routes à présent.

— Le planning est bon ?

— Je n'ai pas eu le temps d'y jeter un œil.

Elle écarquilla les yeux et se tourna vers moi.

— Vous n'avez pas regardé votre emploi du temps ?

— C'est ce que je viens de dire oui. Je n'ai pas besoin d'un perroquet il me semble.

— Non, c'est simplement... inhabituel.

Je fronçai mes sourcils en pensant au fait qu'elle avait raison d'être étonnée, jamais je ne manquai de le vérifier. Je prenais toujours une dizaine de minutes avant d'atterrir pour passer en revue mes potentiels rendez-vous, conférences et soirées, mais Natalia avait tout bouleversé.

— Je regarderai tout ça une fois à l'hôtel.

— Très bien madame.

...

Après quelques heures de trajet, nous arrivâmes enfin à Davos où notre chauffeur nous arrêta devant un luxueux hôtel. C'était le même que chaque année, et je devais dire qu'il me convenait parfaitement. Isadora me suivit hors de la voiture lorsque j'en sortis et suivit mes pas effrénés jusqu'à l'accueil. Je me dépêchais de rentrer, ma peau rougissant à cause du froid. Ici, en Suisse, le mois de janvier était assez froid et étant de nature frileuse, moins je restai au froid, mieux je me portai.

Isadora passa devant moi et s'adressa à la réceptionniste.

— Nous avons réservé deux chambres aux noms de Whelan et Alvarez.

Elle inspecta son ordinateur et acquiesça avant de nous donner les clés.

— Vos chambres se situent au quatrième étage. Nous sommes ravis de vous accueillir, j'espère que vous passerez un bon séjour au sein de notre hôtel. Si il y a le moindre problème, un téléphone se trouve dans la chambre, vous pouvez nous contacter à n'importe quel moment.