𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟔

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𝐊𝐫𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧

2 mois plus tard

J'étais sur le lit de la chambre d'ami d'Adrian, encore, après toutes ces semaines. Je n'avais toujours pas eu le courage de me relever, de passer à autre chose, de retourner à New-York.

J'étais tellement faible.

Depuis deux mois, je ne cessais de me demander comment je pourrais arriver à remonter la pente, comment je pourrai oublier tout ça, est ce qu'un autre projet pourrait m'aider à m'en sortir ? Un projet dans lequel je mettrai à nouveau toutes mes forces ? Honnêtement, je n'en aurai pas la force. Repartir de zéro était quelque chose d'horrible pour moi, je préférai ne jamais rien reconstruire par peur d'y être confronté à nouveau.

Je lâchai un long soupir, laissant reposer ma main contre le mur derrière moi. Depuis deux semaines j'avais décidé de reprendre l'entreprise en main de manière distancielle, c'était mieux ainsi pour le moment. Je répondai à quelques mails et tenais Isadora informée quand la porte s'ouvrit, laissant la silhouette d'Adrian apparaître.

— Kristen.

Son ton plutôt grave m'interpella, je sentais que je n'allais pas aimer la suite de la conversation.

— Oui ?

Il s'approcha doucement de ma silhouette, s'asseyant sur mon lit. Il claqua mon ordinateur pour le fermer et la posait à l'autre bout du lit. Mon regard le scrutait avec insistance, ne comprenant pas ce qu'il était en train de faire.

— Il faut vraiment qu'on discute, ça fait des jours et des jours que je pense à t'en parler mais je repousse à chaque fois car j'ai peur de te blesser et sache que ce n'est en aucun cas mon intention.

— Dit moi ?

— Je ne peux pas continuer à te voir comme ça. Je sais que ce que tu as traversé est terrible. Je sais que tu as besoin de temps, et je ne te mets pas la pression pour aller mieux. Mais Kristen, tu ne peux pas t'enterrer ici indéfiniment.

Je sentais toute la douceur dans le timbre de sa voix, une douceur aussi délicate que le Soleil du printemps qui se levait doucement chaque matin. Je savais qu'il avait raison mais je ne voulais pas me l'avouer, de peur de briser cette bulle de solitude qui s'était créée autour de moi.

— Je ne te demande pas de tout changer du jour au lendemain. Mais peut-être que retourner à New York te ferait du bien. Retrouver tes repères, ton espace. Ici, c'est bien pour un temps, mais ce n'est pas une solution à long terme, et je crois que tu le sais.

Je fermai mon visage, mes yeux se plissant.

— Et puis quoi ? Tu m'imagines moi, à nouveau me montrer en public ? Regarde moi. J'ai bien lu tout ce qu'on disait sur moi, je suis la risée du monde entier, la lâche qui a fuit devant son rival. Je n'ai pas la force d'affronter tout ça.

Son regard m'inspectait, me détaillant dans les moindres détails.

— C'est faux.

— Hein ?

— Kristen, je te connais depuis des années, tu te fiches du regard des autres, la seule chose qui te retient c'est elle, encore... Je sais que tu n'as jamais cessé de penser à elle depuis que tu es ici mais s'il te plait écoute moi. Ce que tu ressens est légitime, et personne ne te demandera de l'oublier ou de faire semblant que tout va bien. Mais tu ne dois pas laisser cette souffrance t'enfermer pour toujours. Parfois, il faut juste faire un pas, aussi petit soit-il, pour commencer à se reconstruire.

— C'est non.

— Tu me sous-estimes si tu penses que je vais abandonner parce que tu m'as dit non, allez on se bouge, ce soir on sort.

Falling FirstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant