𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟓

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𝐀𝐝𝐫𝐢𝐚𝐧

J'étais sur mon canapé, le regard dans le vide, ne cessant de penser à ma meilleure amie. Je ne l'avais jamais entendu ainsi, les mots refusant de sortir, camouflés par les sanglots et les larmes.

Pourquoi fallait-il que les personnes les plus gentilles et méritantes soit celles qui subissent les plus grandes trahisons ?

Je soupirai un grand coup, me rappelant brutalement de la dernière relation de Kristen et de ce qu'elle avait dû endurer, encore une fois on lui avait planté un couteau dans le dos, encore une fois elle avait osé accorder sa confiance pour qu'on se joue d'elle par la suite. J'étais en colère pour elle, contre cette Natalia, contre la vie qui semblait toujours être son ennemi.

Puis soudain, j'entendis quelques coups à la porte, je sautai par-dessus le canapé et me précipitai à l'entrée. J'ouvris rapidement la porte et tombai sur la silhouette anéantie de ma Kristen. Sa vue me transperça le coeur, l'image qu'elle renvoyait était loin d'être celle de la femme forte et indépendante que je connaissais bien, elle n'était désormais plus qu'une femme brisée.

— Kristen. Je soupirai doucement.

Elle baissa la tête, refusant de me regarder dans les yeux et je la vis serrer davantage sa main contre la poignée de sa valise. Je m'avançais vers elle et la tirai dans un calin. Mes bras passèrent autour de ses épaules pour se loger dans son dos et ses bras firent de même, agrippant ma chemise. Je la sentis à nouveau trembler contre moi et je me refusai à la lâcher tant qu'elle ne se serait pas calmée, quitte à rester sur le pas de la porte pendant plusieurs heures.

Au fil des minutes, je sentis son coeur battre plus lentement contre ma joue qui reposait le long de son cou, sa prise se desserra quelque peu et je me décrochai doucement de son corps, la regardant avec une douceur infinie. Je passai une main dans ses cheveux.

— Viens, rentrons.

Elle hocha doucement la tête et je passai une main dans son dos pour la guider à l'intérieur. Je pris en même temps sa valise. Lorsqu'elle arriva dans mon salon, elle ôta ses chaussures et se tourna vers moi, essuyant ses yeux.

— J'ai nettoyé la chambre d'ami pour toi.

— Merci. Elle murmura.

Je l'amenai à travers la maison même si elle la connaissait très bien et lui ouvrit la porte pour qu'elle s'y engouffre. C'était loin de valoir la richesse et le luxe de son propre appartement mais cela faisait largement l'affaire. Il y avait un grand lit entreposé au milieu avec une grande armoire et un bureau en bois simple.

Elle enleva sa veste pour la poser sur le dossier de la chaise et s'assit sur le rebord du lit, ses coudes sur genoux. Je m'occupais de poser sa valise plus loin, commençant à déballer ses affaires pour les ranger. Un silence étouffant perdura et je finis par briser ce silence.

— Tu veux en parler ? Je finis par lui demander doucement.

Elle secoua faiblement la tête.

— Il n'y a rien à dire...

Je finis de déposer ses vêtements et déposai la valise dans un coin de la chambre avant de venir vers elle, m'agenouillant devant elle. Je posai mes mains sur ses genoux, elle fuyait encore mon regard.

— Regarde-moi.

Elle ne le fit pas.

— S'il te plaît Kristen.

Toujours pas.

— Tu n'es pas seule, quoi qu'il arrive.

Ma main caressa l'une de ses cuisses alors que je la sentis prendre une grande inspiration. Elle se redressa doucement pour poser ses mains sur le matelas derrière elle, se maintenant. Elle posa enfin les yeux sur moi.

Falling FirstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant