𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟖

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𝐍𝐚𝐭𝐚𝐥𝐢𝐚

Après quelques dizaines de minutes de trajet, nous arrivâmes enfin devant notre hôtel. La nuit tombait déjà à grande vitesse, laissant quelques étoiles illuminer les cieux de leur douce clarté. Une fois sorties, le chauffeur repartit, nous laissant seules devant le bâtiment. Kristen commença à rentrer, se tournant une dernière fois vers moi.

— Passe une bonne soirée Natalia.

— Sans toi je ne suis pas sûre de pouvoir y arriver. Je feignis une mine boudeuse.

Elle leva les yeux au ciel comme à son habitude avant de sourire avec narquois et se tourna pour se diriger vers les portes.

—  Tu t'en remettras ne t'en fait pas.

J'esquissai à mon tour un sourire et lui fit un doux signe de la main avant de la voir disparaître. Je soufflai un bon coup, consciente que je devrai affronter Tomas à l'instant même où je poserai un pied dans notre chambre. J'étais épuisée d'avance seulement en l'imaginant me prendre la tête.

Après avoir traversé quelques couloirs, je m'arrêtai devant ma porte et sortit ma carte qui me permit d'ouvrir la porte. Sans surprise, Tomas m'attendait, planté face à moi, à moitié accoudé sur le petit meuble face à moi. Il me détaillai avec une fureur glaciale qui ne me fit même pas frissonner. Me jauger de la même façon que ces ennemis contre qui il était en concurrence était vraiment absurde.

— Qu'est ce que tu as réellement fait aujourd'hui ?

—  Et toi alors mon chéri ? Dure journée ? Je demandai avec arrogance.

Je décidai de jouer avec lui, il n'y avait rien de plus drôle que de le voir perdre les pédales.

— Ne commence pas à jouer à ça, Natalia.

Il se rapprocha de moi, ses sourcils se fronçant, essayant de lui donner un air autoritaire. Il pointa son doigt dans ma direction.

—  Ne me prends pas pour un putain d'imbécile. Je te pose une question, tu réponds.

— Ne sois pas ridicule. Je ris. Je ne te dois strictement rien, alors tes soi-disants réponses tu peux toujours prier pour les avoir, car, aux dernières nouvelles, je fais encore de ce que je veux de ma vie. Je répliquai.

Je le vis serrer ses poings si fort que ses doigts blanchirent. Je pouvais sentir sa haine envahir toute la pièce, j'étouffais. En fin de compte je n'aurai peut-être pas dû revenir.

— Cesse de dire des mensonges. Je suis ton mari, donc j'exige une réponse !

Je rigolai à nouveau tandis qu'il m'assassinait du regard puis je passai à côté de lui en l'ignorant totalement, s'il espérait que j'allai lui confier mes moindres faits et gestes, il se mettait le doigt dans l'œil. Je me servis un verre d'eau et m'accoudai contre le meuble, le regardant avec un air détaché.

—  Rappelle-toi Tomas. J'appuyai chaque syllabe de son prénom. Sans moi tu n'es rien, tu n'as rien, alors ne me dis pas que tu "exiges" des réponses. Encore une fois je ne te dois strictement rien et je ne te devrais rien car n'oublie pas que sans moi, tu croupirais sous les dettes avec ta famille. Tu n'as aucun ordre à me donner, rappelle-toi qui je suis.

Je vis son regard s'éteindre à fur et à mesure de mon monologue, il savait, il savait que j'avais raison. Je voyais sa posture se raidir, ses épaules se tendre au moindre mot que je prononçais.

—  Et toi n'oublie pas notre accord. Il répliqua.

— Ce n'est pas le nôtre mais celui de mon père, s'il te t'avais pas sauvé les miches tu serais sans doute mort, noyé dans tes tourments ! Hors tu sembles beaucoup trop oublié que mon père est mort, alors ton accord va te le foutre où je pense.

Falling FirstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant