Reste Éveillés

Chapitre 11 : Jul

- Jul -

26 septembre 2029 :

- Bien dormi la marmotte ?

J'ouvre les yeux, et je me fais directement agressé par son visage. J'étais pas prêt, alors je sursaute et hurle de peur. Je me redresse et me cogne contre le mur au bout du lit.

Elle me regarde, complètement hilare. Je la fusille du regard et me frotte la poitrine, pour tenter de faire baisser mon rythme cardiaque. Échec. Une douleur me perce le bas du dos, au niveau des côtes. Je grogne.

- Ton sommeil t'as transformé en homme des cavernes ? me lance-t-elle.

J'articule péniblement un "Très drôle" accompagner d'un regard noir. J'ai la bouche pâteuse et un goût amer me donne envie de vomir. Elle remarque mon trouble et me dit :

- T'inquiète pas, c'est les médocs qui font ça. Je te le concède, c'est vraiment pas bon, mais ça fait le taff.

Devant mon absence de réponse, elle m'interroge :

- Me dit pas que tu m'en veux ?!

Toujours pas de réponse de ma part, sauf un nouveau regard noir.

- Rhoooo, pardon pardon, excuse moi c'était pas drôle !

- En effet.

Je regarde autour de moi, je n'ai plus aucune notion du temps. Je lui demande :

- Je suis là depuis longtemps ?

- Ça fait deux jours et demi que tu es inconscient, presque trois, princesse. Me répond-elle.

Je marque un temps. Deux jours ? Putain ! Et l'armée ne s'est pas pointée ? J'essaye de me lever, il faut que je parte. Mais la douleur m'en empêche. Je tousse.

- Houla ! Tu ferais mieux de faire attention ! T'es en piteux état, t'as de la fièvre et tu tousses comme un malade. Je te conseille de rester allongé.

Vaincu, je me rallonge. C'est moi ou elle est devenue plus gentille ? Elle me regarde avec insistance, en se rongeant les doigts, dans l'attente d'une réponse. Je me lance.

- Le collier, s'il te plaît.

- Quoi le collier ?

Son regard change, passant d'intrigué à alerte, et se durcit. Son ton devient plus froid. Elle ne s'attendait pas à ça.

- Tu veux quoi ? Me dit-elle.

- Tu as dit que j'avais de la température non ? Dis-je en ignorant son allure méfiante et en me redressant. C'est normal, c'est une des conséquences de ma capacité.

Je continue de parler, mais ça devient directement plus difficile. La chaleur commence à m'étouffer. Mais elle, elle se porte à merveille, elle ne peut donc pas comprendre l'urgence de ma situation.

- J'ai toujours eu une température plus haute que la moyenne, c'est elle qui me permet de ne pas me faire "engloutir" par mes flammes.

Elle me jette un regard interrogateur. Je continue :

- Sauf que là, le collier neutralise ma capacité, et elle se retourne contre moi. C'est comme si je brûlais de l'intérieur. Ça devient une fièvre anormalement élevée, alors qu'habituellement, elle maintient mon corps en vie.

Un silence s'installe. Je lui demande gentiment :

- Tu pourrais me l'enlever ?

Elle me regarde toujours, sceptique. Elle n'a pas l'air de me croire. Pourtant, elle doit bien remarquer que j'ai de moins en moins de force non ? La sueur perle sur mon front. Je sens que Morphée me rappelle, n'étant pas satisfait du temps que j'ai passé dans ses bras.