Chapitre 8 : Jul

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-Jul -

24 septembre 2029 :

J'adore l'expression sur son visage. Entre étonnement et colère. Mais il y a, étrangement, du soulagement. Je ne veux vraiment pas l'assumer, mais si elle ne m'avait pas ramené chez elle, j'étais bon pour un aller simple dans les laboratoires.

Son expression en dit beaucoup sur ce qu'elle pense de moi. Elle a l'air de me haïr, mais aussi de m'apprécier, quoique encore très légèrement.

Pourquoi tant de colère ? Je me demande ce qui lui est arrivé par le passé. Mais ma priorité n'est pas de m'occuper de ses vieux traumatismes ni de ce qu'elle pense de moi, mais de me barrer d'ici au plus vite, avant qu'une autre patrouille vienne me cueillir.

Pour ça, je dois trouver un moyen pour qu'elle me fasse confiance et m'enlève ce putain de collier qui m'empêche de me défendre correctement.

Je me demande parfois qui et pourquoi a décidé de créer ce mécanisme pour nous priver de nos pouvoirs.

A t-il été forcé ? Était-il manipulé ?

Je suis sûr que c'est quelqu'un comme moi qui a découvert comment nous dominer, car comment un non-éveillé aurait pu découvrir comment bloquer nos capacités ? A moins qu'ils se soient servi d'autres techniques, comme .... Non ce serait impossible, il faut vraiment que j'arrête de penser à des scénarios aussi horribles.

Mais, et si c'était bien ça ?

- Tu es redevenu muet ? Après m'avoir fait peur comme ça ? Tu veux te faire choper ? Me demande la fille avec un regard sacrément mauvais.

J'interromps mes réflexions et lui jette un petit regard en coin, puis continue de manger la pomme que je lui ai volé. Elle commence à fulminer, c'est hilarant. Je sais que je vais adorer l'embêter, on a l'impression qu'elle va se jeter sur moi n'importe quand. Je me lève, et jette le trognon de la pomme dans la poubelle. J'aurais pu faire le mec mystérieux et complètement fou et le manger lui aussi, mais ça ira, j'ai pas envi de mourir étouffer avec les pépins, me connaissant, j'en serais bien capable.

- Tu t'inquiètes pour moi cocotte ?

- C'est ça, c'est ça. Ne bouge plus. Dit-elle en pointant sur moi un fusil.

How, elle change d'humeur rapidement dit donc. Peut-être que je devrais arrêter de jouer avec le feu ? Je tiens pas à mourir aussi bêtement, vu sa tête, elle est sérieuse et sais se servir de cette arme.

- Et si je bouge, tu vas faire quoi ? Tirer et ramener les gardes ? Lui dit je en souriant

- Si tu m'y oblige, oui.

- Sérieusement ? Tu as le goût du risque toi ! Je te rappelle que tu as soigné et hébergé un fugitif toute une nuit, comment vont-ils réagir à ton avis ? Après tous les efforts que tu as fait pour les éloigner de chez toi sans qu'ils fouillent ta maison, ça serait bien dommage qu'ils reviennent tu ne penses pas ?

- T'es un sacré numéro toi hein ? T'as toujours des arguments pour me contrer à ce que je vois. T'es insupportable.

- Je suis juste plus réfléchis que toi, les gens qui passent toute leur vie planqué dans les districts en buvant les mensonges des autorités sont forcément pas très...

- Pas très quoi ?

- Intelligents ? Réfléchis ? Cultivés ? Indépendants ? Normaux ? Parce que vous ressemblez à des moutons drogués. 

Des moutons drogués ? Mais qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça ? Si je l'énerve elle va bien finir par me trouer la tête.

Discrètement, je commence à reculer, et je me dirige lentement vers un des couteau accroché au mur. Je sais plutôt bien m'en servir, et si je la menace peut être qu'elle me laissera partir tranquille ? Elle m'interrompt avant que je réussisse à prendre un de ses couteaux.

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