II. Entre Éclats et Reflets

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Le lendemain matin, Onyx rejoignit le petit café à l'angle du campus, un lieu qu'il fréquentait souvent avec ses amis. C'était un de ces endroits où l'odeur du café fraîchement moulu se mélangeait aux rires et aux discussions animées des étudiants. En entrant, il repéra rapidement Rhode assise à une table près de la fenêtre, son sourire radieux illuminant la pièce.

À ses côtés se trouvaient deux autres jeunes femmes : Prisca et Keren. Prisca avait ce regard vif et déterminé, toujours en quête de comprendre les gens autour d'elle. Elle avait une énergie contagieuse, capable de réveiller n'importe quel groupe, même le plus morose. Keren, quant à elle, dégageait une douceur tranquille, une sérénité apaisante qui contrastait avec la vivacité de ses deux amies. Elles formaient un trio inséparable, chaque personnalité équilibrant les autres.

"Onyx ! Par ici !" s'écria Rhode en l'apercevant.

Il se dirigea vers elles avec un léger sourire, essayant de chasser la fatigue qui pesait sur ses épaules. Mais même au milieu de ces visages amicaux, les voix dans sa tête ne se taisaient jamais. La Vérité de la Manipulation souffla doucement : « Observe-les. Chacune a une faiblesse. Une faille à exploiter si nécessaire. »

Il secoua la tête pour chasser cette pensée. Prisca le remarqua immédiatement.

"Encore perdu dans tes pensées, hein ?" lança-t-elle avec un sourire en coin. "Tu devrais apprendre à te détendre de temps en temps. On est là pour ça."

Onyx haussa les épaules. "C'est plus facile à dire qu'à faire. Mon cerveau a du mal à se mettre sur pause."

"Eh bien, aujourd'hui, on va te forcer à lâcher prise", répondit Keren d'un ton doux mais ferme. "On pensait passer l'après-midi à se balader en ville, peut-être même faire un pique-nique dans le parc. Tu es partant ?"

Onyx hésita. L'idée de se détendre en leur compagnie était tentante, mais il savait que s'exposer à trop de stimuli pouvait aussi réveiller ses autres personnalités. La Vérité de la Liberté s'agita à l'intérieur de lui : « Vas-y ! Profite de ta liberté, explore, vis ! »

Rhode, qui avait observé son hésitation, posa une main légère sur son bras. "Onyx, tu n'as pas besoin de te forcer. Si tu veux juste passer du temps au calme, on peut aussi trouver quelque chose de plus tranquille."

Cette simple attention suffit à apaiser une partie de son inquiétude. Il hocha la tête. "Non, ça me va. Une balade en ville, ça pourrait me faire du bien."

Prisca éclata de rire. "Super ! Mais tu sais, tu devrais vraiment sourire plus souvent. Sinon, on va devoir te faire un cours accéléré sur l'art de t'amuser."

Ils finirent leurs boissons avant de sortir ensemble. Le soleil de midi baignait les rues d'une lumière douce. Tandis qu'ils marchaient, Onyx se surprit à apprécier ces moments simples. Rhode et Keren discutaient joyeusement de leurs dernières lectures, échangeant des recommandations avec passion. Prisca, elle, taquinait Onyx sur son côté parfois trop sérieux.

Mais malgré les rires et la légèreté apparente, Onyx sentait la présence constante des autres en lui. La Vérité de la Justice veillait, prête à s'imposer si elle percevait une quelconque injustice dans leur environnement. La Vérité de l'Amour l'incitait à se rapprocher de ses amis, à savourer ces instants. Et la Vérité de la Destruction restait en arrière-plan, tapie dans l'ombre, guettant une faille.

Alors qu'ils atteignaient le parc, Prisca sortit un jeu de cartes de son sac. "Et si on jouait à quelque chose ? Juste histoire de se détendre un peu avant de manger."

"Bonne idée !" approuva Keren. "Je prends toujours trop de plaisir à battre Onyx aux cartes. Ça fait du bien à mon ego."

Onyx sourit malgré lui. Jouer avec ses amis était une activité à la fois simple et engageante, qui lui permettait de rester présent. Pourtant, il savait que même dans ces moments de détente, le moindre détail pouvait faire basculer la situation. Si la Destruction prenait le dessus, un simple jeu pourrait devenir le théâtre d'un désastre.

Alors qu'ils s'asseyaient sur l'herbe pour commencer leur partie, Rhode le fixa un instant. "Tu vas bien ?"

Il hocha la tête. "Oui, ça va... mieux que je ne le pensais."

Mais à l'intérieur, une partie de lui restait sur ses gardes. Pour combien de temps pourrait-il encore garder l'équilibre entre toutes ces vérités qui se battaient pour le contrôle ?

La Vérité FragmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant