XX. La Descente

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Onyx se réveilla en sursaut, le souffle court et le cœur battant à tout rompre. La pièce était plongée dans une obscurité totale, si épaisse qu'elle semblait presque tangible. Pendant un instant, il ne sut pas où il était. Puis, les souvenirs de la nuit précédente l'assaillirent, comme une vague de froid s'écrasant contre lui.

La confrontation avec l'ombre... était-ce réel ou simplement un cauchemar ? Son esprit était trop embrumé pour discerner la réalité de l’illusion. Pourtant, une chose était certaine : il ne se sentait plus comme avant. Quelque chose en lui avait changé, quelque chose d’indéfinissable mais profondément perturbant.

Il tenta de se lever, mais ses jambes tremblantes cédèrent sous son poids, le faisant s'effondrer sur le sol. Un vertige intense le prit, et il dut se cramponner au rebord du lit pour ne pas sombrer dans l’inconscience. Chaque respiration était un effort, chaque battement de son cœur résonnait comme un coup de marteau dans sa poitrine.

« Qu'est-ce qui m'arrive ? » murmura-t-il, les mains crispées sur les draps.

Des voix résonnèrent soudain dans son esprit, un mélange chaotique de murmures, de cris, et de rires sinistres. Les Vérités. Elles étaient toutes là, se disputant, se confrontant, chacune cherchant à prendre le contrôle. Leur présence était plus forte, plus envahissante que jamais.

La Vérité de l'Amour chuchotait des paroles apaisantes, essayant de le réconforter, de le guider vers la lumière. « Onyx, ne les écoute pas... tu dois rester fort... pour nous, pour toi... »

Mais La Vérité de la Liberté s’interposa, sa voix plus autoritaire, presque cruelle. « Fort ? Pour quoi faire ? Regarde autour de toi, Onyx. Tout ce que tu as construit s’effondre. Tu n’as plus rien à perdre. Abandonne ce qui te retient, et embrasse la liberté absolue. »

Une autre voix, plus calme et calculatrice, se fit entendre. La Vérité de l’Obsession. « Non. Il ne s’agit pas de liberté. Il s’agit de contrôle. Tu dois reprendre les rênes de ta vie, façonner ton existence selon tes désirs. Ne laisse pas le chaos te consumer. »

Le chaos... Onyx pouvait sentir ses frontières mentales s’effriter sous l’assaut incessant de ces voix contradictoires. Il était sur le point de perdre pied, de se laisser emporter par cette marée noire de confusion et de doute.

Mais alors, La Vérité de la Mort fit à nouveau son apparition. Son ton glacial fit taire les autres Vérités en un instant. « Pourquoi te bats-tu encore, Onyx ? La fin est inévitable. Tout ce que tu es, tout ce que tu seras, est destiné à disparaître. Pourquoi te fatiguer à résister à l’inéluctable ? »

Onyx ferma les yeux, tentant de repousser cette voix, de ne pas céder à l’abandon que cette Vérité voulait lui imposer. Mais la fatigue mentale le rongeait, le plongeant de plus en plus dans les abysses de son propre esprit.

Puis, une lumière douce et chaleureuse apparut dans ce brouillard intérieur. La Vérité de la Renaissance. « Ne l’écoute pas, Onyx. La mort n’est pas la fin. C’est un nouveau commencement. Un cycle éternel de destruction et de création. Là où tout semble perdu, il y a toujours une chance de tout reconstruire. »

Un frisson d’espoir traversa Onyx. Il s’accrocha à cette voix comme à une bouée de sauvetage dans une mer déchaînée. « Alors... qu’est-ce que je dois faire ? »

Le silence tomba. Même La Vérité de la Mort se retira dans l’ombre, comme si elle aussi attendait une réponse.

La Vérité de l’Amour parla en premier. « Tu dois nous écouter tous, mais c’est toi qui dois choisir la voie. »

La Vérité FragmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant