XI. La Vérité de la Mort

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La Vérité de la Destruction avait pris le contrôle d’Onyx, s’emparant de lui avec une force implacable. C’était une nuit sombre, sans lune, où l’obscurité semblait absorber tout espoir. Cette fois, la Destruction avait un but clair : anéantir les relations qu’Onyx avait construites avec tant d’amour et de patience.

Elle commença par Prisca, cette amie qui avait toujours été là, malgré les tempêtes. Prisca, celle qui connaissait les recoins les plus sombres du cœur d’Onyx, fut la première à être visée. Dans un éclat de rage calculée, la Destruction rencontra Prisca dans un café. Prisca souriait comme à son habitude, mais cette fois, Onyx n’y répondit pas. Au lieu de cela, il planta son regard froid dans le sien.

« Prisca, tu sais quoi ? Je suis fatigué de toi. Tu penses vraiment que tu es spéciale, mais tu ne l’as jamais été. Tu es juste une distraction, un passe-temps pathétique. Tu n’es rien pour moi. »

Les mots étaient des coups de poignard, chaque syllabe prononcée avec une froideur tranchante. Prisca resta figée, incapable de croire ce qu’elle entendait. « Onyx… qu’est-ce que tu racontes ? » demanda-t-elle, la voix tremblante.

Mais la Destruction ne se laissa pas attendrir. « J’ai été trop longtemps gentil avec toi. Maintenant, je dis les choses comme elles sont : tu n’es qu’un poids mort dans ma vie. J’ai toujours rêvé du jour où je pourrais enfin te jeter de ma vie. »

Prisca sentit son monde s’effondrer. Elle tenta de répondre, de défendre ce lien qu’elle pensait si fort, mais la Destruction ne la laissa pas faire. Chaque tentative de réconciliation fut écrasée par des paroles de plus en plus cruelles. Finalement, Prisca, le cœur brisé, quitta le café en pleurant, sans se retourner. Son amitié avec Onyx venait d’être réduite en cendres.

Mais la Destruction n’en avait pas terminé. Rhode, l’amie d’enfance d’Onyx, celle qui avait toujours été une lumière dans les moments sombres, était la prochaine cible. Elle ne savait pas ce qui l’attendait lorsqu’elle reçut un message de Onyx lui demandant de se retrouver au parc où ils avaient souvent passé des heures à parler de tout et de rien.

Mais lorsqu’elle arriva, c’est une froideur glaciale qui l’accueillit. Onyx, ou plutôt la Destruction, la fixa avec un regard rempli de dédain. « Rhode, je ne supporte plus ta présence. Tu te crois indispensable, mais tu n’as jamais été qu’un fardeau. Tes conseils, ton soutien… tout ça, c’est inutile. Tu es inutile. »

Rhode ouvrit grand les yeux, déconcertée par la violence des mots. « Comment… Comment peux-tu dire ça, Onyx ? »

« Parce que c’est la vérité, » rétorqua la Destruction avec un sourire cruel. « Je ne t’ai jamais aimée. Tu n’es rien d’autre qu’une ombre dont je veux me débarrasser. Et maintenant, je le fais. Je te raye de ma vie. »

Les paroles étaient comme des gifles. Rhode sentit une colère noire monter en elle, une haine qu’elle n’avait jamais connue. Elle le dévisagea avec un regard plein de mépris et de douleur. « Onyx, tu es mort pour moi. » Et elle s’en alla, la rage et la tristesse se mêlant dans son cœur.

La Destruction avait réussi son œuvre. Elle avait détruit les deux relations les plus précieuses d’Onyx. Elle sourit en contemplant les ruines qu’elle avait laissées derrière elle, satisfaite de son travail. Mais ce qu’elle ne réalisa pas, c’est que dans son sillage, elle avait semé les graines de quelque chose d’encore plus terrible.

Lorsque Onyx Originel reprit conscience, il se retrouva seul dans un monde vide, un monde où tout ce qui avait de la valeur avait été anéanti. La réalité de ce qu’il avait fait s’abattit sur lui comme une vague écrasante. Il avait perdu Prisca et Rhode, deux des personnes qu’il aimait le plus. Et tout cela par sa propre main, ou plutôt par celle de la Vérité de la Destruction.

Onyx se sentit vide, plus vide que jamais auparavant

Onyx s’effondra sur son lit, le regard perdu dans le vide. L’espace autour de lui semblait se refermer, comme si le monde entier s’écroulait sous le poids de sa culpabilité. Ses pensées tourbillonnaient, se frappant les unes contre les autres dans une cacophonie insupportable. Comment en était-il arrivé là ? Comment avait-il pu laisser la Destruction prendre le contrôle et tout ravager ?

Il essayait de se rappeler le moment précis où tout avait basculé, où il avait perdu le contrôle. Mais ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Les autres Vérités avaient toujours été là, dans l’ombre, attendant leur tour pour semer le chaos. Mais cette fois, c’était différent. Cette fois, le prix à payer était trop élevé.

Les images de Prisca et Rhode le hantaient. Leurs visages, autrefois remplis de chaleur et de bienveillance, étaient maintenant déformés par la douleur et la trahison. Il revoyait Prisca quitter le café, les larmes aux yeux, et Rhode s’éloigner dans le parc, emportant avec elle toute la lumière qui restait dans sa vie. Ces souvenirs étaient comme des couteaux enfoncés dans son cœur, lui rappelant constamment qu’il avait détruit ce qu’il avait de plus précieux.

Mais ce n’était pas tout. Alors qu’il était allongé là, à contempler les ruines de sa vie, quelque chose de plus sombre, de plus profond, émergea en lui. Une Vérité qu’il n’avait jamais vraiment connue, une force obscure qui s’était éveillée en réponse à la Destruction.

La Vérité de la Mort.

Onyx sentit sa présence se manifester, froide, implacable, mais étrangement apaisante. Cette Vérité ne venait pas pour détruire les autres, ni pour semer le chaos. Non, elle était là pour mettre fin à tout cela, pour offrir une issue finale à la douleur insupportable qu’il ressentait. Pour Onyx, c’était une sorte de soulagement. Il n’avait plus à lutter, plus à se battre contre lui-même. La Vérité de la Mort était là pour le libérer de ce fardeau qu’il ne pouvait plus supporter.

« Avant de dormir éternellement, je veux au moins rêver, une dernière fois, » murmura-t-il, en se levant péniblement de son lit. Il se dirigea vers la table de chevet où il gardait des médicaments. Une boîte de paracétamol trônait là, presque vide. Il la prit et en sortit cinq comprimés, chacun d’un gramme.

Il se rendit à la cuisine, remplit un verre d’eau et y plongea les comprimés. Tandis qu’ils se dissolvaient lentement, il se sentit étrangement calme. C’était comme si une part de lui avait déjà accepté la fin, une part qui n’était plus Onyx, mais cette nouvelle Vérité qui avait pris le contrôle.

Il retourna dans sa chambre, tenant le verre dans ses mains tremblantes. Il s’assit sur le lit, fixa le liquide trouble et inspira profondément. Il ferma les yeux un instant, se concentrant sur un dernier souvenir heureux, un moment passé avec Rhode, Prisca, et les autres. Mais même ces souvenirs étaient teintés de douleur maintenant.

Il ouvrit les yeux, résigné. Il posa le verre au sol, s’effondrant à nouveau sur le lit.

À 14h20, Onyx sombra dans un sommeil profond, mais ce sommeil n’apportait aucune paix. Dans son rêve, il revit Rhode, son visage cette fois-ci déformé par la colère et la haine. Il entendait ses mots résonner dans son esprit, des mots de rejet, des mots qui lui disaient qu’il ne méritait plus de vivre. Il se réveilla en sursaut, les larmes coulant sur son visage. Un cri déchirant s’échappa de ses lèvres : « J’en ai marre ! »

Il n’essuya pas ses larmes. Son corps était épuisé, son esprit brisé. Il se saisit de son téléphone et mit à jour son statut : « Cet utilisateur est décédé à 14h30. » Puis, il activa le mode avion, comme pour couper définitivement tout lien avec le monde extérieur. Il jeta le téléphone sur le lit, mais une douleur sourde dans son estomac le força à se plier en deux.

La Vérité de la Mort avait pris le contrôle total. Elle savait que le moment était proche, mais elle ne voulait pas que cela se termine de cette manière. Elle voulait que cela se termine avec une dernière pensée, une dernière émotion. Un dernier rêve.

Onyx s’allongea, sentant les ténèbres l’engloutir lentement. Ses pensées devinrent floues, ses souvenirs se mêlant les uns aux autres. Son dernier souffle fut un murmure à peine audible : « Je suis désolé… »

Et à 14h30, Onyx sombra dans une obscurité sans fin.

À suivre…

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La Vérité FragmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant