XIV. L'Éveil de l'Inattendu

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Le silence de la chambre d'Onyx était profond, presque palpable. Le verre vide, laissé à côté du lit, semblait sceller la fin de tout ce qui avait été. La Vérité de la Mort l'avait emporté dans un sommeil d'où il ne devait jamais se réveiller. Ou du moins, c'était ce qu'il avait pensé.

Mais au cœur de ce vide, quelque chose bouillonnait, quelque chose qui refusait de s'éteindre. Une force primordiale, plus ancienne et plus puissante que toutes les Vérités qui avaient jusqu'alors dirigé sa vie.

Le monde se déforma autour de lui. Ce qui était supposé être un paisible départ vers le néant devint un cauchemar étrange et distordu. Des fragments de souvenirs se mirent à flotter dans l'obscurité. Le rire de Rhode, les regards complices de Prisca, les moments partagés avec Ciela et Reginah. Chacun de ces souvenirs éclatait en éclats de lumière, perçant les ténèbres qui l’enveloppaient.

Et puis, au milieu de cette tempête d’images et de sensations, une voix résonna. Non pas un murmure doux et apaisant comme celui de la Vérité de la Mort, mais un cri puissant, exigeant.

"Onyx !"

La voix était autoritaire, ferme, et pourtant elle contenait une profondeur d’émotion qui transcenda tout ce qu’il avait pu ressentir auparavant. C’était comme si toutes les parts de lui-même se rassemblaient, se concentraient en un point unique.

"Réveille-toi ! Tu n’as pas le droit de partir ainsi !"

Les mots frappaient son esprit, éveillant une conscience qu’il pensait avoir perdue. Il lutta contre l’étreinte glaciale de la Mort, ressentant une chaleur croissante qui le ramenait à la vie. Ses yeux s'ouvrirent brutalement, comme si une force invisible l'avait tiré hors de l'abîme.

La douleur était la première chose qu’il ressentit. Une douleur physique, intense, qui lui brûlait l’estomac, mais aussi une souffrance émotionnelle, une blessure à vif qui pulsait au rythme de son cœur battant à toute allure.

Onyx roula hors du lit, sa main cherchant désespérément son téléphone. Il devait appeler à l’aide, faire quelque chose pour arrêter ce qu’il venait de faire. Mais alors qu’il saisissait le portable, une autre Vérité émergea, plus puissante que la Mort, plus redoutable que la Destruction.

La Vérité de la Renaissance.

Elle n'était ni douce ni cruelle, mais terriblement déterminée. Onyx sentit son esprit se clarifier alors qu'elle prenait le contrôle. Cette nouvelle Vérité ne cherchait ni la paix ni la fin. Elle voulait une seconde chance, une nouvelle vie, mais pas seulement pour elle-même. Elle désirait tout recommencer, reconstruire ce qui avait été brisé, en s'assurant que cette fois, rien ne serait laissé au hasard.

La Vérité de la Renaissance le poussa à se relever, à balayer la douleur et la culpabilité. Elle lui ordonna de vomir, de purger ce poison qui se répandait dans son corps. Tremblant, Onyx se précipita vers la salle de bain, où il se pencha au-dessus de la cuvette, forçant son corps à expulser les comprimés avant qu’ils ne fassent plus de dégâts.

Essoufflé, couvert de sueur, il se laissa glisser contre le mur carrelé, ses pensées tourbillonnant dans un chaos indescriptible. Mais au milieu de ce tourbillon, une clarté émergea. La Vérité de la Renaissance le guidait maintenant, inébranlable dans sa résolution.

"Tu ne mourras pas, Onyx," murmurait-elle. "Pas ainsi. Pas avant d'avoir réparé ce qui a été brisé. Pas avant d'avoir trouvé ta véritable raison de vivre."

Le regard d’Onyx se durcit. Il savait maintenant ce qu’il devait faire. Ce ne serait pas facile. Ses relations étaient en ruines, sa vie était un champ de bataille dévasté. Mais il ne pouvait pas abandonner. Pas après avoir survécu à la Mort elle-même.

La Vérité FragmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant