Chap 3

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8 janvier 2025

Pdv Apolline

J'étais assise dans un siège pour bébé à taille d'adulte. La voiture roulait tranquillement sur de petites routes de campagne. C'était Rémi qui conduisait, pendant que Thibault réfléchissait au repas de ce soir. Il essayait d'ailleurs de me faire la conversation en me demandant ce que j'aimais et ce que je n'aimais pas. Moi, je faisais la tête dans mon coin, les joues encore mouillées, les joues encore plus rouges et les yeux encore plus bouffis qu'avant qu'on me sorte de ma cellule. Ne croyez pas que j'avais sagement accepté de m'asseoir dans ce siège.

Flash-back

« - JAMAIS JE NE M'ASSOIS DANS CE TRUC ! hurlai-je de colère, me débattant dans tous les sens. J'étais dans les bras de Thibault, qui avait de plus en plus de mal à me maintenir et encore plus à me faire écouter.

- APOLLINE VALLOIS, JE TE PRÉVIENS, SI TU NE TE CALMES PAS IMMÉDIATEMENT, JE VAIS TE METTRE UNE FESSÉE DONT TU VAS T'EN SOUVENIR, À VIE ! hurla-t-il de mécontentement à son tour. Rémi observa la scène d'un œil attentif.

- Tu veux que je m'en occupe ? demanda-t-il en s'approchant de nous. Je continuais de me débattre de toutes mes forces, me balançant dans tous les sens.

- TROP C'EST TROP ! annonça Thibault. Il me retourna d'un seul coup et j'avais maintenant mon torse collé au sien. Il me maintenait d'une seule main. Il leva sa main libre et l'abattit machinalement sur mes fesses. »

Fin flash-back

Je reniflais de temps en temps ; je pense que j'ai définitivement attrapé froid. Thibault continua à lister toutes les idées qu'il avait pour le repas de ce soir. Rémi lui répondait joyeusement, puis il soupira :
« - Mon dieu, ce que mon petit prince me manque, annonça Rémi d'un air triste. Thibault rigola doucement.

- Tu vas bientôt le retrouver. Il nous reste quoi ? Dix minutes avant qu'on arrive chez ton frère ? demanda Thibault en douceur. Rémi regarda rapidement l'heure et hocha la tête.

- Oui, environ dix minutes. Il faudra peut-être emmener la petite au médecin dans les jours à venir. Elle a dû tomber malade ; pas étonnant en restant dehors sans manteau en plein mois de janvier, annonça-t-il, désespéré. Thibault hocha la tête.

- Je prendrai rendez-vous demain. Bon, louloute, impatiente de rencontrer ton petit frère ? Il s'appelle Xavier, il a quinze ans, il est un peu bavard, mais très gentil ! m'expliqua Thibault en douceur. »

Je tournai la tête vers la vitre pour ne plus le voir. On sortit des routes de campagne et on rentra dans une sorte de grande ville avec des barrières et des barbelés. Dix minutes plus tard, Rémi se gara sur un parking devant un immeuble privé. Un homme arriva avec un jeune homme dans les bras. J'avais appris que le frère de Rémi s'appelait Phil, qu'il était marié à un homme qui s'appelait William, et qu'ils avaient un little du nom de Math :
« - Ah, les voilà ! s'exclama Rémi avec un sourire. L'homme du parking ouvrit la porte passager opposée à moi.

- Bien le bonjour à vous trois ! annonça l'homme avec un grand sourire. Il déposa Xavier dans son siège auto adapté pour adulte.

- Salut Phil, encore merci pour Xavier, remercia Thibault en douceur.

- Il n'y a pas de quoi, il a été très sage et puis il s'est bien défoulé avec Math. Enfin, je pense qu'il va tout vous raconter, n'est-ce pas, Xavier ? demanda Phil avec un sourire malicieux.

- Vui ! répondit Xavier tout joyeux. Il était habillé avec un gros pull bleu avec des rayures blanches et une salopette bleue. Il avait un gros doudou dragon bleu avec des écailles et des ailes rouges, ainsi qu'une tutute rouge reliée à son pull.

- Bon eh bien, bonne fin de route à vous et des bisous à vous tous ! annonça Phil en ébouriffant les cheveux de Xavier. Ce dernier fit gonfler ses joues.

- Daddy ! appel a-t-il sûrement pour avoir de l'aide, mais cela ne provoqua que des rires chez les trois autres.

- Des bisous, Phil, répondirent-ils en chœur. »

Une fois que Phil fut parti, on reprit notre route. Xavier n'arrêtait pas de m'observer depuis notre départ. Cela faisait sûrement cinq bonnes minutes que ça durait. Rémi le remarqua dans le rétroviseur :
« - Qu'est-ce qu'il y a, chéri ? Daddy ne t'a pas dit que tu allais avoir une grande sœur ? demanda doucement Rémi. Xavier le regarda et serra doucement son doudou contre lui.

- Si, il a dit à moi ! Mais pouquoi elle a les yeux tout nouges, daddy ? demanda-t-il, curieux. Je soupirai de tout mon être.

- Pouquoi tu soupirs ? me demanda-t-il. Ça te regarde ? Non ! Alors laisse-moi ! Il fronça les sourcils après une dizaine de secondes.

- Daddys ! Elle ne veut pas répondre ! dit-il en enlevant sa tutute de sa bouche pour pouvoir parler plus simplement. Rémi pouffa de rire.

- Mais elle a le droit de ne pas vouloir te répondre, chéri. Et alors, tu n'étais pas censé nous raconter ton après-midi avec tonton Phil ? demanda Rémi en douceur.

- Oui ! Bah du coup, avec Math, on a fait un cache-cache, mais tonton Phil nous a arrêtés pour qu'on fasse les devoirs et qu'on révise. Du coup, après, on a pu reprendre notre cache-cache. On a goûté aussi, tonton William avait fait de la crème à la banane avec des Granola et un biberon au lait à la fraise, annonça-t-il très heureux. Je commençais déjà à avoir mal à la tête.

- Waouh ! Tu as fait tes devoirs sans râler ? demanda Thibault. Xavier hésita un instant puis fit un grand sourire.

- Bien sûr, daddy ! Moi, je fais toujours mes devoirs sans râler ! s'exclama-t-il. Ils explosèrent de rire.

- Alors celle-ci, c'est la meilleure de la journée ! s'exclama Rémi. Xavier commença à bouder dans son coin.

- Mais si, c'est vrai, dit-il très mécontent.

- Mais oui, chéri, tout le monde te croit ici, rigola Thibault. »

Xavier n'arrêta pas de parler, de raconter sa petite soirée avec Phil et Math. Je fermai les yeux pour ne plus l'entendre, mais ce type était un vrai moulin à paroles. En plus de ne pas arrêter de parler, il n'arrêtait pas d'essayer de ME parler, et ça, c'était encore plus chiant. Bien évidemment, je ne lui répondis rien. Thibault put enfin parler du repas de ce soir avec Xavier. De ce que j'avais compris, ça allait être une purée de pommes de terre, de carottes et de cabillaud avec un peu de cumin, fait maison par Thibault. Je n'aime ni la patate douce, car je trouve que ça a un goût de carottes, ni la carotte, car ça a un goût de carottes, ni le poisson, car ça sent et ne goûte pas bon.

Just this is lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant