"Les Masques Fragiles"

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"En quoi est ce que vous me comprenez,vous..Vous n'avez pas la vie si parfaite si? Vous n'êtes même pas riche.."

Elle me regarda dans les yeux, essayant de comprendre pourquoi est ce que j'avais dis oui. Je ne pus m'empêcher de rire. Je sens son regard peser sur moi, ses yeux cherchant une réponse, une connexion dans ce silence que nous partageons. Il y a quelque chose de terriblement honnête dans ce moment, quelque chose qui m'invite à baisser mes propres défenses. Je prends une profonde inspiration, laissant les mots se former, hésitant entre les dévoiler et les garder enfouis. Finalement, je décide de parler, de lui offrir une partie de moi que peu de gens connaissent.

"Je comprends ce que tu ressens" dis-je doucement, en détournant un instant le regard vers l'horizon. "Je comprends parce que moi aussi, chaque jour, je me lève en me forçant à sourire, en me persuadant que tout ira bien, même si, au fond, je sais que ce n'est qu'un mensonge."

Je fais une pause, essayant de trouver les bons mots pour exprimer ce poids que je porte. "Pour moi, ce n'est pas une vie de richesse et de popularité qui me ronge, mais le contraire. La pauvreté... elle te dévore lentement, elle te vole chaque parcelle d'espoir, jusqu'à ce qu'il ne te reste plus que la nécessité de survivre. Mais ce n'est pas tout..."

Je prends une nouvelle bouffée de ma cigarette, le goût amer se mêlant à celui des souvenirs douloureux. « Ma mère est tout ce qu'il me reste, » je dis enfin, ma voix trahissant l'émotion que j'ai toujours essayé de cacher. « Elle a une tumeur. Les médecins disent qu'il n'y a plus grand-chose à faire. Chaque jour, je la regarde s'éteindre un peu plus, et chaque jour, je me force à sourire pour elle, à prétendre que tout ira bien, alors que je sais que c'est une bataille perdue d'avance. »

Je lève les yeux vers elle, cherchant son regard. « Tu vois, je me force à être heureux parce que si je ne le fais pas, je m'effondre. Parce que si je m'effondre, il n'y aura plus personne pour s'occuper d'elle, pour veiller sur elle. Le bonheur, pour moi, c'est une façade que je maintiens pour ne pas sombrer dans le désespoir. »

Je sens mes poings se serrer malgré moi, la colère et l'impuissance bouillonnant sous la surface. "Je me bats chaque jour pour trouver une raison de continuer, pour ne pas céder à la tentation de tout laisser tomber. Mais c'est dur, si dur... » Ma voix se brise légèrement, mais je continue, porté par le besoin de partager cette vérité. « Quand tu n'as rien, chaque sourire devient une lutte, chaque jour une nouvelle épreuve."

Je m'arrête, réalisant que je viens de révéler plus de moi-même que je ne l'aurais voulu. Mais il y a quelque chose de libérateur dans cet aveu, quelque chose de presque cathartique.

"Alors oui, "dis-je doucement, en la regardant droit dans les yeux, "je comprends ce que c'est que de vivre avec un vide à l'intérieur, de se forcer à jouer un rôle pour que les autres ne voient pas à quel point tout cela te détruit. Peut-être que nos vies sont différentes, mais au fond, la douleur... la solitude... elles se ressemblent, non ?"

"Nous sommes donc deux misérables.." Dit-elle puis elle pris la cigarette de ma main et elle la fuma.Quoi? Toi et moi..il n'y a plus de secrets si..?"

Le silence entre nous devient plus doux, presque apaisant..

Elle prend une profonde inspiration, fixant le vide devant nous, et je sens que quelque chose de lourd va être dit. "Tu te demandes sûrement pourquoi je courais sur le toit ce soir, n'est-ce pas ?" murmure-t-elle, sa voix tremblant légèrement.

Je ne réponds pas tout de suite, la laissant aller à son rythme. Je me contente d'un hochement de tête, lui montrant que je suis là, prêt à écouter.

Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux, puis, après une longue pause, elle commence à parler, sa voix à peine plus forte qu'un souffle. "Aujourd'hui, à l'école... mes amis étaient encore en train de harceler quelqu'un. Je les ai vus, tous autour de cette fille, la regardant comme si elle n'était rien, la poussant, riant à ses dépens. C'est ce qu'ils font tout le temps, et d'habitude... d'habitude, je me contente de détourner les yeux, de prétendre que ça ne me concerne pas."

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