Point de Vue de Emma
Je me dirigeai vers l'appartement de Gabriel, le cœur battant avec une excitation mêlée de nervosité. Le cahier en cuir bleu sous mon bras était devenu bien plus qu'un simple objet : il symbolisait mon affection grandissante pour lui et tout ce que j'avais écrit à son sujet, mes sentiments transformés en mots.
Alors que je marchais, je m'arrêtai un moment pour saluer les voisins. "Bonjour, Monsieur et Madame Dupont," dis-je avec un sourire chaleureux, malgré l'appréhension qui me serrait le cœur. Leur réponse joyeuse et leur sourire me donnèrent un petit coup de pouce à la confiance que je ressentais. Je m'étais habituée à ce quartier si peu aisé mais si heureux.
Je continuai mon chemin, trottinant avec une légèreté que je n'avais pas ressentie depuis un moment. Le ciel était dégagé et ensoleillé, et les oiseaux chantaient une mélodie enchanteresse qui accompagnait mes pas. Les cerisiers en fleurs, leurs branches chargées de pétales roses délicats, formaient un ciel floral au-dessus de moi. Les fleurs tombaient lentement, créant un tapis de couleurs au sol.
En arrivant devant la porte de Gabriel, je pris une profonde inspiration et frappai doucement. Pas de réponse. Je tentai de tourner la poignée et découvris que la porte était légèrement entrouverte. Un peu inquiète, mais décidée, je poussai la porte et entrai.
L'appartement était étrangement calme, le silence pesant. Je parcourus la pièce principale à la recherche de Gabriel, mais il ne se trouvait pas là. Mon cœur battait plus vite alors que je me dirigeai vers la chambre, appelant doucement : "Gabriel, c'est moi, Emma."
En ouvrant la porte, une odeur nauséabonde m'envahit immédiatement, m'écoeurant. Mon regard se posa alors sur la scène horrible devant moi. Gabriel était assis dans un coin de la chambre, recroquevillé contre le mur, ses yeux vides de toute expression, fixés sur le sol. Le corps de sa mère reposait sur le lit, dans une position grotesque. La scène était macabre : le sang avait formé des éclaboussures sombres autour du lit, et son visage, pâle et déformé, était marqué par une expression de souffrance figée.
Mon cœur se serra, et un cri d'horreur échappa de mes lèvres. "Gabriel !" m'écriai-je, me précipitant vers lui, les larmes coulant sur mes joues.
Il leva lentement les yeux vers moi, son regard absurde, vide et sans vie. L'ampleur de la douleur qu'il ressentait était presque palpable. "Emma.." Sa voix était faible, brisée, à peine un murmure dans le chaos de la pièce.
Je m'agenouillai à ses côtés, les larmes dévalant mes joues, ma voix pleine de compassion. "Je suis là, Gabriel. Nous allons traverser cela ensemble."
Moi qui pensais lui dire mes sentiments..
Gabriel observa le sol. "Je... je ne sais pas quoi faire maintenant,j'allais lui payer..sa guérison" murmura-t-il, sa voix remplie de désespoir.
"Il n'y a rien à faire pour l'instant," répondis-je, essayant de garder ma voix douce malgré ma propre détresse. "Je suis là pour toi. Tu n'es pas seul."
Je restai avec lui, le cœur lourd alors que nous partagions ce moment de désespoir. À travers la fenêtre, le chant des oiseaux semblait plus lointain, et les pétales de cerisier continuaient de tomber doucement, comme un contraste tragique avec la scène d'horreur à l'intérieur. Malgré la douleur déchirante, je savais que nous devions trouver la force de traverser cette épreuve ensemble, de reconstruire et de chercher un rayon de lumière dans les ténèbres omniprésentes. Je le pris dans mes bras, sa tête contre mon cœur. Combien..combien de temps était-il comme ça ?
La morgue était un endroit où le froid et le silence régnaient en maîtres. J'accompagnai Gabriel dans cet espace austère, où chaque recoin semblait porter le poids de la tristesse. Les murs blancs, la lumière crue des néons, et les couloirs interminables créaient une atmosphère presque irréelle.
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•Dear Diary•
RomanceÀ l'aube de sa vie, Emma redécouvre un vieux journal caché parmi les souvenirs. Les pages délavées murmurent l'histoire d'un amour interdit : Elle était riche, il était pauvre, mais leur amour, lui, était sans prix. Les mots d'autrefois ravivent des...