"Gout Alcool et regrets"

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Le soir était tombé, enveloppant la ville dans un manteau de silence et de solitude. Les lampadaires diffusaient une lumière tamisée, jetant des ombres longues et mélancoliques sur le sol. Le parc, d'ordinaire plein de vie, était désormais désert, comme s'il partageait mon propre sentiment de vide.

Je marchais sans but précis, mes pensées tourmentées par ce que j'avais lu dans le livre de Gabriel. Chaque mot résonnait encore en moi, une mélodie triste qui refusait de s'effacer. C'est alors que je l'aperçus.

Gabriel était assis seul sur un banc, une bouteille à la main et un journal posé sur ses genoux. Il était plongé dans l'écriture, son visage à peine éclairé par la lumière tremblante d'un lampadaire proche. Son expression était celle d'un homme brisé, perdu dans un monde qu'il ne reconnaissait plus. Il semblait totalement absorbé par ses pensées, le stylo glissant rapidement sur le papier comme s'il cherchait à capturer ses démons intérieurs avant qu'ils ne le consument.

Sans réfléchir, je m'approchai de lui, mon cœur battant furieusement dans ma poitrine. Je tenais son livre dans ma main, celui que j'avais volé, celui qui m'avait révélé tant de vérités douloureuses. Quand je fus assez proche, je le lançai vers lui, le livre atterrissant à ses pieds avec un bruit sourd.

Gabriel leva les yeux, surpris. Il resta un instant immobile, comme s'il doutait de la réalité de ma présence. Puis, son regard se posa sur moi, et je vis la reconnaissance dans ses yeux. Il se redressa légèrement, lâchant son journal sur le banc à côté de lui, et me fixa avec une intensité qui me fit vaciller.

« Emma... » murmura-t-il, sa voix rauque, empreinte de surprise et de fatigue.

Mais je ne répondis pas tout de suite. Je restai là, devant lui, mes émotions bouillonnant à l'intérieur de moi, prêtes à déborder. Le silence entre nous devint lourd, pesant, comme si le monde entier avait cessé de respirer.

"Pourquoi... pourquoi tu es là ? "finit-il par demander, la confusion marquant son visage.

Je pris une profonde inspiration, essayant de contenir les larmes qui menaçaient de surgir. "Je devais te voir. Après tout ce que tu as écrit, je ne pouvais pas simplement... ne rien dire. Tu as mis en mots ce que je n'ai jamais pu exprimer.."

Gabriel baissa les yeux, évitant mon regard. Il prit une gorgée de sa bouteille, mais je pouvais voir ses mains trembler. Il était toujours aussi beau, mais désormais marqué par une souffrance qui semblait l'avoir transformé en une ombre de lui-même.

"Emma,"dit-il finalement, sa voix presque brisée. "Je... je ne voulais pas que tu lises ça. C'était pour moi, pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. J'ai tout gâché, et maintenant... maintenant il ne reste plus rien."

Je secouai la tête, les larmes roulant enfin sur mes joues. « Ce n'est pas vrai, Gabriel. Il reste nous, même si c'est cassé, même si c'est douloureux... Il reste encore quelque chose, et c'est pourquoi je suis ici. »

Il secoua la tête, le désespoir éclatant dans ses yeux. « Nous ? Il n'y a plus de 'nous', Emma. Juste des souvenirs, des regrets, et trop de douleur pour que l'on puisse revenir en arrière. »

Je sentais mon cœur se briser un peu plus à chacun de ses mots. La tristesse dans sa voix, la résignation, tout cela me frappait de plein fouet. Je m'approchai de lui, m'asseyant à ses côtés sur le banc. Je voulais le toucher, le réconforter, mais une distance invisible nous séparait, un gouffre que je ne savais pas comment traverser.

« Alors c'est tout ? » demandai-je, ma voix à peine plus qu'un chuchotement. « Tu veux juste laisser tout ça derrière toi ? Me laisser derrière toi ? »

Gabriel tourna la tête vers moi, et je vis des larmes briller dans ses yeux. « Je n'ai jamais voulu te blesser, Emma. Mais regarde où nous en sommes... Je ne suis pas celui qu'il te faut. Tu mérites mieux que ce que je peux offrir. »

Ces mots me firent l'effet d'un coup de poignard. Mais avant que je ne puisse répondre, Gabriel se leva brusquement, empoignant son journal et sa bouteille. « Je suis désolé, Emma. Vraiment. Mais je ne peux pas faire semblant que tout ira bien. Parce que ce n'est pas le cas. »

Il fit un pas en arrière, me laissant là sur le banc, le monde autour de nous devenant flou à travers mes larmes. Je le regardai s'éloigner, son ombre se fondant dans l'obscurité, et je sus, à ce moment précis, que quelque chose de précieux venait de s'échapper de ma vie.

Et je restai là, seule dans la nuit, le cœur lourd de regrets, me demandant si l'amour n'était qu'un rêve éphémère, trop fragile pour survivre à la réalité.

Je restai assise sur ce banc, le souffle court, les larmes coulant librement sur mes joues. La douleur de ses mots résonnait en moi, chaque syllabe comme une brûlure. J'avais perdu Gabriel, ou du moins c'est ce que je croyais. Mais alors que je luttais pour reprendre mon souffle, j'entendis soudain un juron, étouffé par la distance mais clairement audible.

« Fait chier ! » Sa voix, pleine de frustration et de colère, brisa le silence du parc.

Je levai la tête, surprise, et vis Gabriel faire demi-tour. Son regard était déterminé, presque sauvage, alors qu'il revenait vers moi d'un pas rapide. Avant que je ne puisse comprendre ce qui se passait, il était devant moi, son visage à quelques centimètres du mien, son souffle chaud sur ma peau.

Sans un mot, il attrapa mon visage entre ses mains, ses doigts glissant dans mes cheveux, et dans un mouvement fluide et désespéré, il m'embrassa.

Le monde disparut autour de moi. Ses lèvres étaient douces, mais la pression était intense, presque désespérée. C'était un baiser plein de contradictions : doux et rugueux, tendre et impétueux. Je sentis son cœur battre contre le mien, rapide et irrégulier, comme si tout ce qu'il avait retenu jusqu'à présent se déversait dans cet instant.

Mon corps réagit avant même que ma tête puisse rattraper le cours des événements. Je fermai les yeux, mes mains s'agrippant à sa chemise, le tirant plus près de moi. Le goût amer de l'alcool sur ses lèvres se mêlait à quelque chose de plus profond, de plus intime. C'était comme s'il voulait me dire, à travers ce baiser, tout ce qu'il n'avait jamais su exprimer par des mots.

Nous étions deux âmes perdues, accrochées l'une à l'autre dans le noir, cherchant un fragment de lumière. Ses lèvres se mouvaient contre les miennes, lentes puis plus pressantes, comme s'il cherchait à combler tout ce temps perdu, toutes ces émotions refoulées. Chaque baiser était une promesse non dite, chaque souffle partagé un écho de ce qui aurait pu être.

Le temps sembla s'arrêter, le parc, les lampadaires, la nuit étoilée, tout devint flou et lointain. Il n'y avait plus que Gabriel et moi, enfermés dans ce moment d'intimité fragile, où plus rien d'autre ne comptait.

Quand il se recula enfin, nos souffles se mêlèrent encore, nos fronts pressés l'un contre l'autre. Ses yeux, habituellement si durs, étaient maintenant remplis d'émotions, brillants de larmes non versées. Il me regarda avec une intensité qui me coupa le souffle, comme s'il voulait graver ce moment dans sa mémoire à jamais.

« Je suis désolé, » murmura-t-il contre mes lèvres, sa voix rauque et brisée. « Je ne peux pas te perdre, Emma... Pas encore. »

Je sentis une nouvelle vague de larmes monter en moi, mais cette fois, elles étaient mêlées à un étrange soulagement. Sans un mot, je me penchai en avant pour capturer ses lèvres à nouveau, répondant à son baiser avec toute l'intensité de mes sentiments. Nous étions perdus, oui, mais peut-être, juste peut-être, que nous pouvions nous retrouver ensemble.

"Emma..Je t'aime..Putain..Dans mon esprit je te connais depuis toute ma vie. Quand j'entendais une musique je me disais qu'elle te plairait , je regardait les cerisiers tombaient et me demandait si j'aurai un jour l'opportunité de te les offrir, Oh..Emma..Au fond de moi..je suis quelqu'un de fragile..tellement fragile envers celle que j'aime."

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