PROLOGUE
Poudlard, 1957
Il était humain d'affirmer que l'amour était le plus grand bien que l'univers puisse créer mais qu'il était aussi sa pire source de destruction. Une grande sagesse était sûrement nécessaire pour affirmer que, malgré le mal qu'il puisse provoquer, le chagrin qu'il puisse causer et tous les fléaux qu'il puisse engendrer, l'amour valait tout de même la peine d'être ressenti.
Il était, toutefois, désolant d'en percevoir les conséquences, non seulement sur soi-même mais également sur autrui.
« Professeur McGonagall ? »
Albus avait l'habitude d'aller boire un verre à Pré-au-Lard, après le dîner, souvent aux Trois Balais ou — lorsque son frère, Abelforth, était d'assez bonne humeur pour l'accueillir — à la Tête de Sanglier, et, après, il aimait flâner dans les couloirs de l'école de sorcellerie, Poudlard. Ce soir-là, en passant près de la salle de classe de métamorphose, un endroit qu'il connaissait bien pour y avoir enseigné durant de longues années, il entendit des reniflements. À cette heure tardive, il avait imaginé qu'il s'agissait d'un étudiant ayant quitté sa salle commune pour pleurer à l'abri des regards. Jamais il n'aurait imaginé, en entrouvrant la porte, y croiser son ancienne élève et, depuis peu, collègue, le professeur de métamorphose, Minerva McGonagall.
« Professeur Dumbledore ! s'exclama Minerva en sursautant, séchant aussitôt les larmes perlant de ses yeux avec la manche de sa robe. Je vous prie de m'excuser, je... j'avais laissé des copies sur mon bureau, je comptais me rendre dans mes quartiers pour les corriger, je...
— Voyons, il n'y a pas de mal, assura-t-il doucement. Il s'agit de votre salle de classe, après tout... »
Albus, toujours sur le seuil, s'avança prudemment pour pénétrer dans la pièce.
« Je vous demanderais bien comment vous allez, professeur McGonagall, mais j'imagine qu'il s'agit d'une question rhétorique, dit-il d'une voix calme. Alors, je me contenterai de vous proposer de me conter ce qui vous a provoqué une telle tristesse.
— Ce n'est rien » marmonna Minerva en se redressant avec, visiblement, le plus de dignité possible.
Albus, peu convaincu, l'observa par-dessus ses lunettes en demi-lunes et Minerva détourna le regard.
« Je suis stupide, souffla-t-elle.
— Je me vois obligé de vous contredire, professeur McGonagall, répliqua Albus d'un ton raisonnable. Stupide ne serait certainement jamais un mot que j'emploierais pour vous qualifier. »
Il y avait bien d'autres mots pour qualifier Minerva McGonagall. Brillante, intelligente, drôle, stricte et juste. C'était une personne absolument admirable. Albus lui avait enseigné la métamorphose, des années durant lorsqu'elle était son élève, et elle s'était révélée être presque aussi douée que lui. Il avait pu la connaître davantage quand il avait été son mentor pour l'aider à devenir Animagus lors de sa dernière année à Poudlard et il la trouvait fantastique comme professeur maintenant qu'elle enseignait après avoir travaillé deux ans au département de la magie. Ils n'étaient peut-être pas des amis aussi proches que ne l'étaient le professeur Slughorn et lui mais il appréciait beaucoup cette jeune femme et l'état dans lequel elle se trouvait lui procurait une certaine contrariété. Il ressentait naturellement le besoin de lui venir en aide mais, bien sûr, il avait appris, au fil des années, qu'il ne fallait jamais brusquer les gens.
« Il se trouve que mon frère, le barman de la Tête de Sanglier, m'a fait cadeau d'une bouteille d'hydromel, lâcha Albus en sortant ladite bouteille d'une poche de son épaisse cape pourpre. Peut-être aimeriez-vous la déguster en ma compagnie ? »
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Le plus grand bien
FanfictionPlongez-vous dans l'été de 1899, où deux jeunes sorciers brillants, Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald, se rencontrent et partagent leur passion commune pour les reliques de la Mort, ces fameux objets de grands pouvoirs. Pourtant, c'est un autr...