Chapitre 14

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Alice

Je me colle contre la porte de la chambre, mes mains tremblantes trahissant l'onde de colère et d'humiliation qui m'envahit. Les échos des pas de Massimo s'éloignent dans le couloir, et je peux enfin respirer. La pression de son regard, la dureté de ses paroles, tout cela me semble encore trop présent. Une fois que je suis certaine qu'il est parti, je prends une profonde inspiration pour calmer les battements frénétiques de mon cœur et fais quelques pas hésitants vers le centre de la pièce.

La chambre est vaste et élégante, un espace décoré avec un goût impeccable. Le plafond est orné de moulures en plâtre complexes qui capturent la lumière tamisée des lustres, projetant des motifs délicats sur les murs. Au centre, le lit imposant est couvert de draps en satin bleu marine, qui scintillent doucement sous la lumière. Le contraste entre l'opulence de la chambre et le tumulte intérieur que je ressens est presque surréaliste.

Je m'avance vers la fenêtre et l'ouvre, espérant que le paysage apaisant m'aidera à chasser mes pensées tourmentées. Dehors, le monde est baigné dans la lumière dorée du crépuscule. Les champs de vignes s'étendent à perte de vue, formant une mer de verdure ondulante sous la brise légère du soir. Les rangées parfaitement alignées des ceps de vigne offrent une symétrie hypnotique, presque irréelle. Je me perds dans cette vue splendide, essayant de trouver une paix temporaire dans sa beauté.

Les larmes roulent sur mes joues, se mêlant à la lumière du crépuscule, alors que je me remémore les paroles de Massimo. Chaque mot résonne dans ma tête comme un écho douloureux. Il avait raison sur un point essentiel. Pendant trois ans, j'ai supporté la violence et la trahison de Tobias, acceptant les abus et le manque d'amour véritable. Les rapports étaient dénués de passion, et je me contentais de simuler des orgasmes, luttant pour masquer un vide émotionnel profond. Avec Tobias, il n'y avait rien de sincère ni de réel. Je me sentais souvent comme une spectatrice passive de ma propre vie.

En revanche, la présence de Massimo a un effet tout à fait différent sur moi. Son toucher, même le plus léger, semble éveiller chaque fibre de mon être. Les papillons dans mon ventre, cette chaleur, cette excitation : tout est nouveau, troublant, et étrangement enivrant. Mais les mots durs qu'il m'a lancés me rappellent à quel point il peut être impitoyable et distant.

Je reste encore de longues minutes devant la fenêtre, le paysage magnifique offrant une certaine forme de consolation. Mais il ne peut pas effacer la douleur et l'angoisse que je ressens. La tranquillité extérieure contraste fortement avec le chaos intérieur, et je me demande combien de temps je pourrais continuer à vivre dans cette dualité.

Un coup à la porte me tire brusquement de mes pensées. Je referme la fenêtre et me dirige vers la porte, mon cœur battant encore fort. Quand je l'ouvre, je trouve Massimo, torse nu, un verre de whisky à la main. Il a l'air plus calme, mais la tension dans ses yeux reste palpable.

- Qu'est-ce que tu veux, Massimo ? demandai-je, ma voix trahissant encore ma colère et mon indignation.

Il reste là, immobile, me scrutant de haut en bas avec une intensité presque inquiétante. Il prend une gorgée de son whisky avant de parler, son regard ne quittant pas le mien.

- Ce soir, on va à un gala, Alice.

Il entre dans la chambre, son regard se faisant plus dur.

- Tu as intérêt à te tenir à carreau, Alice, parce que là, ce n'est pas un jeu. Reste normale, ne fais pas de conneries. Il y aura d'autres hommes, et ils ne sont pas très clean. Alors, s'il te plaît, mets une robe non provocante.

Il avance vers moi et remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Ce geste, bien que délicat en apparence, est chargé d'une menace sous-jacente. Je me sens à la fois touchée et effrayée.

Le prix de la liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant