une simple décision // léon marchand

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18h00

C'est l'heure de la finale de Florent. Il avait l'air bien, j'espère en tout cas.
C'est au bip que Florent s'élance dans l'eau pour 50m nage libre. Il va vite, très vite. Il prend vite la première place. Mais c'est très serré.
Tout le monde se lève d'excitation, je prends la main de Léon et la serre de stress. Il touche le mur quelques secondes avant le reste du groupe. Mon frère est champion du monde Senior. Les larmes coulent sur mes joues. Florent lève le bras en l'air pour célébrer sa victoire. L'équipe de France saute partout. Des frissons pleins mon corps.

19h34

C'est bientôt l'heure de Léon de partir en chambre d'appel. Il tape le poing et part avec ses concurrents. Il avait l'air très stressé quand même. Il a pris son téléphone au cas il voulait me parler pendant le temps d'attente. Effectivement, je reçois sa notification quelques minutes après qu'il soit parti.

léon : j'ai peur Ella

ella : t'as déjà fait quelque chose d'incroyable sur cette compétition, tu n'as à rien perdre, tout a gagner, fais ce que tu sais faire.

léon : merci beaucoup Ella! je vais essayer de faire de mon mieux

ella : quoique tu fasses, sache que je serais toujours aussi fière de toi et que la façon dont je te vois ne changera pas par rapport à tes résultats.

léon : je t'aime

Je coupe mon téléphone à la vue de ce message. À vrai dire j'ai peur que ça aille trop loin entre lui et moi. Nos rapprochements sont de plus en plus fréquents en ce moment et j'avoue que cela me rassure peu. J'ai peur de tomber amoureuse, et d'avoir mal, encore.

20h01

Mon nageur s'élance dans l'eau avec son élégance naturelle. L'eau l'accompagne délicatement dans tous ces mouvements. Il a l'air détendu, et c'est ainsi qu'il prend de l'avance, de plus en plus.

- CHAMPION DU MONDE !! crions Oscar et moi, en chœur.

Je prends Oscar dans les bras, il pleure dans mes bras. On est tellement heureux pour lui. Il nous sourit en sortant du bassin. C'est magique, autant pour lui que pour nous.

21h00

C'est parti la deuxième finale de Léon Marchand, en route pour une troisième médaille, peut être. Il a la pression sur lui, il le sait, il tremble. Je le vois alors que je suis à des mètres de lui, derrière la barrière.
Il me sourit avant de partir vers le plot de départ.
Après le bip, les nageurs s'élancent pour faire leurs plus belles coulées.
Au des premiers 150m de papillon, Léon a pris beaucoup d'avance et c'est presque impossible de le rattraper ! Quelques secondes après, Léon fait un faux mouvement, ses jambes s'arrêtent pendant un instant. Il reste dans l'eau pendant quelques secondes, on est tous en panique. Oscar prend ma main, tremblant.
Heureusement, on voit sa tête sortir de l'eau quelques secondes après. Mon cœur recommence à battre. Il rejoint le bord, en 8ème position.
Les larmes me prennent encore. Mais cette fois-ci, pas pour la même raison. Je descends chercher un sandwich pour mon nageur, son frère et moi par la même occasion. Sur le chemin, je croise Thomas, encore les larmes aux yeux.

- Ça va ? dit il en m'attrapant le bras.

- J'ai eu peur pour Léon, je sais pas ce qu'il s'est passé, dis-je en évitant son regard.