Chapitre 3

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Beretta

Des gravillons volèrent dans tous les sens lorsque je m'arrêtais comme un dingue au milieu du parking du QG des Jones. Je quittais ma Ferrari sans attendre, m'allumant une cigarette dans la foulée.

Je parcourus les lieux du regard en sentant de nombreux regards peser sur moi. C'était souvent le cas lorsque j'arrivais ici. J'étais l'héritier de ces lieux. La main armée des Jones. C'était moi qui décidais de la pluie et du beau temps en ces lieux. Tout le monde savait qu'il y avait des chances qu'ils passent un mauvais moment quand j'arrivais en faisant la gueule. Ce qui était clairement le cas aujourd'hui.

De nombreux hommes et femmes se détournèrent en serrant leurs AK47 entre leurs mains dès que je posais les yeux sur eux. Ce qui me poussa à sourire. Je n'aimais pas la manière dont je me présentais au QG cette nuit. Par contre, c'était à chaque fois une victoire de voir la crainte que j'inspirais chez les autres.

Je soufflais la fumée de ma cigarette en regardant autour de moi. Une quinzaine de voitures se trouvaient sur le parking familial. Celui de nos hommes se trouvaient plus loin. Les dirigeants n'avaient pas besoin de marcher, ce qui était le cas de ceux qui surveillaient les lieux ou qui se chargeaient de la préparation de la marchandise. Comme une certaine nonchalance s'était installé au niveau des lieux, ça signifiait que tout allait bien pour le moment. Ce qui n'était pas plus mal.

Je n'étais pas comme d'autres personnes de ma famille qui s'arrêtaient souvent pour saluer nos hommes. Je n'en avais rien à faire. Ils connaissaient leur travail. Ils devaient veiller à la sécurité des lieux et de notre famille. C'étaient les premiers à se trouver sur le chemin des attaques. Je ne me prenais pas la peine de faire la connaissance de la chair à canon. Il y avait tout juste certains hommes en lesquels j'avais une confiance relative et que j'emmenais parfois avec moi lors de mes missions. Je n'en avais rien à faire des autres.

Je marchais à grands pas en direction de la porte d'entrée du QG. On aurait dit un immense bloc planté en périphérie de Las Vegas. Je ne savais pas ce que mon père avait en tête lorsqu'il avait fait la rénovation des lieux, mais j'avais toujours le plus grand mal à me faire à la couleur orange de la structure. On aurait dit que c'était un phare au centre du désert. Comme s'il tenait à indiquer à nos ennemis où se trouvait le QG de la famille Jones. Des cactus décoraient les abords du bâtiment, ce que je trouvais ridicule, alors qu'une pelouse d'un vert presque radioactif l'entourait. Bien sûr qu'elle était arrosée pratiquement en continu. Sans cela, il n'y aurait pas eu d'herbe. Tout crevait rapidement ici.

Je jetais un rapide coup d'œil en direction des entrepôts. Ils se trouvaient un peu plus loin. Il y en avait un pour stocker la drogue et un autre, plus grand, pour les armes. Il y avait des camions qui étaient en train d'être chargés. Ce qui n'était pas plus mal. Des avions devaient arriver dans la semaine pour renouveler notre stock. Il fallait que la marchandise parte pour qu'on continue de s'en mettre plein les poches.

De l'autre côté, on trouvait le quartier de nos hommes. Il s'agissait d'un autre bloc de couleur orange. Il était moins haut que le bâtiment qui abritait les bureaux puisqu'il n'y avait qu'un seul étage. Il détonnait beaucoup moins. Sans doute parce que l'orange était beaucoup moins vif. On y trouvait une cantine, des lieux où se reposer ou encore des gymnases où les hommes pouvaient s'entrainer. Il y avait aussi le champ de tir sur lequel des hommes étaient en train de s'entrainer. C'était une condition qui apparaissait dans leur contrat. On n'entrait pas facilement chez les Jones. Il y avait de nombreux critères pour rejoindre le gang familial. L'un d'eux était d'avoir un bon niveau au départ et de réussir à le maintenir. Pour cela, il était nécessaire de se plier à des séances d'entrainement de manière régulière.

Je repoussais mes cheveux en arrière en entrant dans le bâtiment. Le QG était pratiquement exclusivement réservé aux Jones. Les membres de ma famille qui vivaient à Las Vegas avaient presque chacun un bureau en ces lieux. Je ne faisais pas exception. Des salons de réception se trouvaient au rez-de-chaussée, tout comme l'infirmerie et une salle de sport privative. Les Jones ne suaient pas en compagnie du petit peuple. Ce que je trouvais à la fois ridicule et salutaire. Il y avait même une autre entrée afin que les hommes rejoignent l'infirmerie sans avoir à emprunter la porte principale.

Les Jones - Collision (darkromance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant