Les Jones - Collision (darkromance)

Chapitre 22

Violet

Je gardais mon regard fixé sur ce qui se déroulait à l'extérieur. J'étais tout simplement fascinée. Je ne pouvais pas le dire autrement.

– Trésor, tu vas finir par mettre des traces de ton nez sur les vitres, se moqua Beretta.

– Je nettoierais si c'est le cas, répondis-je.

J'étais beaucoup trop captivée par tout ce qui se passait à l'extérieur. C'était un peu comme si je venais d'entrer dans un autre monde.

– Tu n'as pas besoin de nettoyer quoi que ce soit. Un mec vient une fois par mois pour nettoyer toutes mes voitures de fond en comble. Je crois que je le paye assez pour les multiples traces qu'il peut y avoir dans ma voiture.

– Tu as vu tous les palmiers qu'il y a ? Demandais-je avec une certaine fascination, j'ai l'impression d'être dans un film.

C'était bien le cas. Je pensais que les palmiers étaient un peu comme les casinos à Las Vegas. Que c'était essentiellement une vision que les touristes avaient. Il y avait bien des casinos dans la ville où je vivais, mais ils ne se trouvaient pas à tous les coins de rue. Contrairement à ce que les films ou les séries voulaient bien laisser voir. J'imaginais que les palmiers de Los Angeles avaient le même intérêt. Alors que ce n'était pas le cas. J'en voyais partout.

– Bien sûr qu'il y a des palmiers, répliqua Beretta, ce doit être une des seules choses qui veut bien pousser ici. Avec les espèces de buissons épineux qu'ils ont dans les collines.

Beretta n'avait pas l'air d'être sensible au paysage qui se déroulait devant nos yeux. Contrairement à moi. J'avais eu l'impression d'être tout simplement subjuguée quand on avait traversé le désert de Mojave. Et je l'étais toujours dorénavant. Tout était une découverte pour moi, même maintenant qu'on cheminait à travers les rues encombrées de L.A. qui poussaient Beretta à se plaindre dans sa barbe toutes les deux minutes.

– Tu es souvent venu ici ? Demandais-je.

Il me jeta un coup d'œil avant de se concentrer sur la camionnette d'un livreur qui était en train de manœuvrer. Je le comprenais. Il était au volant d'une de ses voitures de sport et il ne voulait pas qu'elle ait d'accrocs. Ce qui ne l'empêcha pas de me répondre.

– Un peu trop fréquemment. Je venais ici avec mes parents ou pour le travail. Comme c'est le cas aujourd'hui. Je n'aime pas cette ville.

– Pourquoi ?

Il se tourna à nouveau vers moi à la faveur d'un feu rouge. C'était aussi une des choses qui le faisait se plaindre depuis notre arrivée dans la ville. Je le comprenais. On avançait à la même vitesse que des escargots.

– Déjà, à cause de ça, déclara-t-il en désignant la route, il y a trop de monde dans cette ville de merde. Peu importe l'heure, on n'avance pas. C'était encore pire aux horaires de pointe. Ensuite, je trouve que Los Angeles est clairement surcotée. Si tu veux voir une belle ville sur la côte ouest, tu n'as qu'à opter pour San Francisco. De toute manière, avec le travail que j'ai à faire ici, je ne trouve pas d'attrait à cette ville.

Je hochais vaguement la tête, même s'il avait redémarré et qu'il ne pouvait pas me voir. Je savais que s'il avait dû venir à Los Angeles, c'était pour une histoire du gang. Je m'efforçais de ne pas y penser. J'ignorais ce qu'il se passait et ce que Beretta allait devoir faire. Ce n'étaient pas non plus mes oignons. Il me dirait ce qu'il avait envie de me dire.

Je devais avouer que j'avais été surprise de ce changement de programme. Je pensais que je devrais rester chez Beretta sans bouger jusqu'à ce que les Serpents ne soient plus un danger. Je ne pensais pas que je pourrais quitter le quartier tant que ça ne serait pas le cas. Je m'étais faite une raison à propos de ce point. J'avais bien compris que quand je pourrais reprendre ma vie normalement, de nombreuses choses auraient changées. J'espérais que j'aurais toujours mon travail et je savais que je serais sans doute plus stressée à l'avenir, mais je ne voulais pas me plaindre. Sans Beretta, il y avait de fortes chances que je ne sois plus en vie à l'heure actuelle.