Chapitre 18

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Beretta

Le type que j'avais devant moi n'allait pas tenir bien longtemps. Je le voyais sans mal.Il tremblait comme une feuille.Et il était sur le point de chialer.Je le voyais à son menton tremblotant.

Je savais ce que j'avais à faire.Je m'avançais lentement dans la petite pièce sans vie qui se trouvait à la cave du QG.On avait plusieurs pièces de ce genre.On y accédait en franchissant deux portes blindées avant d'arriver dans un long couloir qui desservait plusieurs cellules.Elles étaient toutes semblables.Une chaise était fixée au sol, les murs étaient gris et le sol carrelé dévoilait une grille d'évacuation.Il fallait souvent nettoyer les lieux à grandes eaux une fois qu'on en avait fini ici. D'ailleurs, c'était l'odeur des différents désinfectants qui étaient utilisées qui saturaient l'atmosphère, et pas celle du sang.Ce qui était sans doute plus flippant que tout le reste.

– Nom, demandais-je.

L'homme secoua la tête. Dommage pour lui.C'était censé être le plus simple.Il sursauta quand Ream referma la porte dans un claquement.Il était seul avec nous, ce qui le poussa à lâcher un gémissement pathétique.Qu'est-ce qu'il pensait ? Même si tous les membres de l'organisation auraient été présents, ça n'aurait pas empêché ce qui était en train de se passer ici.

– Je suppose que tu connais le mien.Je suis Beretta Jones.Tes petits copains sont entrés dans ma maison comme s'ils étaient chez eux.Je pense que la moindre des choses est de se présenter dans ce genre de situations. Tu ne crois pas ?

Je commençais lentement à le contourner en étudiant son comportement. Je le vis déglutir. Il était attaché sur la chaise qui se trouvait au centre de la pièce. Il ne pouvait pas me suivre du regard comme il l'aurait voulu. Son regard ne cessait d'aller et venir entre Ream et moi. J'allais me servir de cet avantage.

– Je ne suis pas entré chez vous, se défendit-il.

Je m'arrêtais juste derrière son épaule. Je vis la manière dont il était en train de s'agiter. Il releva la tête en direction de Ream, comme s'il pouvait lui être d'une aide quelconque. Ce n'était pas le cas. Mon cousin était nonchalamment appuyé au mur comme s'il était en train de s'ennuyer. Son visage ne montrait rien. Exactement comme il le fallait.

– Tu crois que c'est excusable ? Soufflais-je, vous êtes entrés dans le quartier des Jones. Rien que ça, c'estune bonne raison de vous faire disparaître de la surface de la terre.

L'homme eut un sursaut. Ce qui me fit sourire. Je me demandais comment ça pouvait être possible qu'il soit surpris. Il s'attendait à quoi ? Que je lui propose une maison dans le quartier pour le récompenser ? Il n'y avait qu'un seul moyen d'agir après ce qu'il s'était passé.

– S'il vous plaît. J'ai une famille, geignit-il.

– Tu aurais mieux fait d'y penser avant. Ta famille aura le loisir de te pleurer.

Je trouvais qu'il y avait des limites à ce que je pouvais supporter. Voir un mec, membre d'un gang, se mettre à pleurer à chaudes larmes en était une. Je levais les yeux au ciel, tout comme Ream en face de moi. Il n'avait pas un peu de fierté ?

– Je ne veux pas mourir. J'étais juste le chauffeur...

– Je n'en ai rien à faire.

Ma voix claqua comme un coup de fouet. Je n'étais pas du genre à me laisser attendrir. Surtout pas par des larmes qui venaient d'un mec qui aurait dû être capable de faire face à mon attitude.On travaillait pour des gangs, pas dans une crèche. On était formé pour faire face à la torture.À moins que ça ne soit seulement le cas chez les Jones et pas dans les gangs de merde comme les Serpents.

Les Jones - Collision (darkromance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant