Chapitre 6

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Violet

Je n'étais pas spécialement à l'aise dans cette voiture. C'était la première fois que je me trouvais dans un véhicule aussi cher. J'avais eu raison de me demander ce que cet homme avait comme voiture en voyant la qualité de ses vêtements. Elle devait valoir plus chère que ce que je gagnais en une seule année.

– Tu peux t'installer un peu mieux que ça, se moqua l'homme, ma voiture ne va pas te mordre.

Je sursautais. Je m'étais assise au bord du siège en cuir. Je n'étais tellement pas à l'aise que je n'étais pas capable de m'installer correctement. Je m'exécutais tout de même, tout en restant droite.

– C'est quoi comme voiture ? Demandais-je.

– Une Lamborghini Urus. C'est un SUV avec les capacités d'un véhicule de sport.

Il en parlait comme s'il vénérait ce véhicule. Je hochais la tête. La marque me disait quelque chose, même si je savais que c'était hors de ma portée. On voyait souvent des voitures de luxe dans les rues de Las Vegas. Elles côtoyaient celles du commun des mortels. Je pensais qu'une voiture devait avoir pour but de nous emmener d'un point à l'autre. La mienne n'était pas de première jeunesse, mais elle continuait à faire son travail. Même si je comprenais les personnes qui aimaient les voitures puissantes. Tout le monde avait le droit d'avoir des passions différentes. Même si ce n'était pas le problème le plus important que j'avais pour le moment.

La Audi sur le parking était en train de me suivre. D'après ce que l'homme qui était en train de conduire avait insinué, ce n'était pas spécialement une bonne nouvelle pour moi. Il me suivait depuis trois jours et en parlait comme si c'était totalement normal. Alors que je n'avais rien remarqué. Je n'avais pas compris que j'étais surveillée. J'avais continué de vivre ma vie normalement. Même si ce n'étaient pas ces points qui me perturbaient le plus.

– Je ne sais toujours pas comment tu t'appelles, déclarais-je de but en blanc.

Il fallait croire que c'était ça, le plus important. De connaitre le prénom de l'homme que j'avais aidé trois jours plus tôt et que j'étais en train de suivre. Je ne savais pas si c'était une bonne idée. Apparemment, les hommes sur le parking ne me voulaient pas spécialement du bien. Il me semblait que j'étais clairement dans une mauvaise posture. Je ne pensais pas que c'était l'idée de l'année de me retrouver dans la voiture d'un homme qui m'avait clairement dit qu'il me suivait.

Je n'arrivais pourtant pas à avoir peur de lui. J'aurais sans doute dû me méfier, mais ce n'était pas le cas. Je n'arrêtais pas de me dire que s'il avait voulu me faire du mal, il aurait été capable de le faire bien avant. Il avait eu de nombreuses occasions d'y parvenir, que ce soit dans la ruelle près de Fremont Street ou encore lorsqu'il me surveillait. Il ne se serait pas donné cette peine si c'était dans le but de me blesser.

Il esquissa un sourire en coin en regardant dans son rétroviseur avant de changer de voie. Il roulait vite. Je n'étais cependant pas inquiète. Il semblait savoir ce qu'il était en train de faire. Je pensais que j'aurais été en train de trembler si j'avais dû conduire de la même manière que lui.

– Je suis Beretta, lâcha-t-il de sa voix rauque, Beretta Jones.

Il me jeta un coup d'œil, comme s'il voulait voir ma réaction suite à sa déclaration. J'étais un peu étonnée. C'était la première fois que j'entendais un prénom pareil. Ses parents devaient aimer l'originalité. Je me contentais de hocher la tête, bien contente de ne plus être dans le flou à ce niveau. C'était un peu comme si j'avais enfin un avantage dans cette histoire.

– Où est-ce qu'on va ? Demandais-je.

– Quelque part où je sais qu'on pourra parler tranquillement.

Les Jones - Collision (darkromance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant