Chapitre 16

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Beretta

Je regardais autour de moi avec dégoût.Je n'en revenais pas.Je vivais dans cette baraque depuis quatre ans.Certaines pièces continuaient de sentir la peinture puisque je ne m'y rendais pas souvent.Pour ne pas dire jamais.Il y avait tellement de chambres dans cette maison que je ne savais pas quoi en faire.Je n'aurais pas eu besoin d'autant de places, sauf qu'en tant qu'héritier des Jones, je me devais d'avoir une maison digne d'une rockstar. Alors que j'aurais presque pu vivre dans un bungalow.À condition d'avoir un grand garage.

Et maintenant, mon havre de paix avait été investi par trois débiles.Ce n'était pratiquement pas le pire.Non. J'allais devoir faire intervenir des ouvriers pour reboucher les impacts de balles qui créaient désormais des cratères dans mes murs et qui faisaient voler de la poussière de plâtre un peu partout. Ce qui me donnait envie de péter un câble plus surement que les trois mecs qui s'étaient écroulés en travers de mes escaliers en répandant du sang sur les marches.

Le sang était simple.Je ne pouvais pas le dire autrement. Si on frottait, on réussissait à le nettoyer.Je savais que l'équipe de nettoyage aurait rendu les lieux comme neuf en à peine une heure s'il y avait seulement eu le sang.Ce qui n'était pas le cas avec l'état de mes pauvres murs.

Je refoulais l'envie que j'avais de tuer encore les morts en me dirigeant vers les escaliers.Je tenais mon AK12 contre moi en avançant à pas prudents.Il était hors de question que je me fasse surprendre maintenant que j'étais parvenu à prendre le dessus sur ces stupides Serpents.C'était bon.J'étais parvenu à redorer l'image des Jones et j'avais prouvé, encore une fois, que j'avais ma place en tant que bras armé des Jones. Ce n'était pas pour tout perdre à présent.

Le premier homme était mort.Je vis son regard fixe et voilé.Ce que j'avais déjà vu trop de fois au cours de ma vie. Je ne pus pas voir l'expression du second puisqu'il était tombé face contre terre. Par contre, de voir son corps qui ne bougeait plus était un bon indice.Il était mort de chez mort. Je dus contourner le sang pour aller vérifier l'état du dernier.Ouais. C'était aussi vite réglé. Ses membres formaient des angles improbables suite à sa chute.S'il avait été en vie, il aurait été en train de hurler de douleur. Ses membres étaient clairement cassés à plusieurs endroits.Je n'avais pas peur que ce type se relève.Sauf s'il était devenu un zombie.Ce qui signifiait que j'aurais un autre problème à ce moment.Et j'en avais déjà plusieurs sur les bras.Les morts ne faisaient plus partie de mes soucis.J'en avais largement assez. Et il fallait que je règle le premier.

J'avais dit à Violet qu'elle serait en sécurité chez moi. Qu'elle ne risquait rien dans la forteresse des Jones.Alors qu'elle avait été à deux doigts d'y passer.Je ne savais pas ce que ces mecs avaient prévu.Est-ce qu'ils voulaient s'occuper d'elle directement dans la maison et me laisser son corps pour me prouver qu'ils en étaient capables ouest-ce qu'ils l'auraient emmenés ? Je pensais que la seconde solution était la plus plausible. Violet m'avait dit qu'ils avaient peur que je débarque.Ils n'auraient pas pris le risque de rester plus longtemps que nécessaire dans ma baraque une fois qu'ils l'auraient trouvés.

Je ne tenais pas spécialement à savoir ce qu'ils auraient réservés à Violet.Pour la première fois de ma vie, je me rendais compte de la cruauté qui était monnaie courtante dans mon monde.Je n'étais pas un gentil.J'étais le genre de type qui était spécialisé dans la torture.Sauf que j'agissais de cette manière pour le bien de l'organisation et de ma famille.Les personnes que je torturais avaient des choses à se reprocher.Ce qui n'était pas le cas de Violet.J'avais la rage de penser à ce qui pourrait arriver à une vraie gentille comme elle.

Je ne pouvais pas lui montrer.Je mourrai d'envie de démolir quelque chose.De m'en prendre à quelqu'un.Je ne pouvais pas le faire. Je ne pouvais pas laisser Violet pendant que je me défoulerais.J'avais une responsabilité envers elle.J'avais foiré.Ce qui signifiait que je devais m'assurer qu'elle ne risquait pas dix ans de psychanalyse en raison de cet échec retentissant.

Les Jones - Collision (darkromance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant