Chapitre 14

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Violet

Je clignais plusieurs fois des yeux, l'esprit embrouillé, en faisant mon possible pour me rappeler l'endroit où je me trouvais. Il me fallut un instant pour me remémorer de tout ce qu'il se passait.

J'étais dans la bibliothèque de Beretta. Il fallait croire que je m'étais endormie ici. J'étais installée sur un des canapés et la petite lampe qui se trouvait à côté de moi projetait une lueur diffuse sur ce qui m'entourait. Le livre que j'étais en train de lire était plaqué en travers de ma poitrine. Je m'empressais de le redresser afin de m'assurer que les pages étaient toujours intactes. Je poussais un soupir de soulagement en constatant que c'était le cas. Ce livre ne m'appartenait pas. Je ne tenais pas à le reposer alors que je l'avais abimé.

Je me redressais, posant le livre sur la tablette qui se trouvait près de moi. J'éteignis la lumière dans la foulée. La lune était presque pleine, ce qui signifiait que malgré la nuit qui était tombée depuis plusieurs heures, je voyais presque parfaitement tout ce qu'il se passait dans la grande pièce puisque mes yeux restaient accoutumés à l'obscurité. Je m'étirais en réprimant un bâillement avant de remettre mes vêtements en place.

J'étais vraiment fatiguée. Je ne comprenais pas très bien comment ça se faisait, mais je n'étais pas capable de m'endormir avant que je n'entende la voiture de Beretta qui remontait l'allée. Ce qui signifiait que je dormais bien qu'à partir du milieu de la nuit. Ce devait être pour cette raison que je m'étais endormie alors que je lisais. Je continuais de me lever en début de matinée, comme je le faisais toujours, mais je commençais à me demander si ce n'était pas mieux que je décale aussi l'heure à laquelle je me réveillais. Ce n'était pas comme si j'avais un planning à respecter.

Je portais déjà mes vêtements de nuit. Un short en coton et un tee-shirt qui m'arrivait au milieu des cuisses. Mes pieds nus ne firent pas le moindre bruit sur le sol alors que je commençais à me diriger vers la porte. Je me stoppais quand j'entendis le bruit d'un choc.

Je tendis l'oreille en essayant de percevoir d'autres bruits. Je crus pendant un instant que Beretta était rentré. Ce que je trouvais étrange. J'entendais toujours sa voiture quand il revenait chez lui. Ce qui n'avait pas été le cas ici. Je finis par comprendre que ce n'était pas le cas.

– On est dans un salon, déclara une voix depuis l'autre pièce.

– Il ne se fait vraiment pas chier, l'autre Jones. On n'a pas des baraques comme ça, nous.

Je me sentis me glacer toute entière. C'était un peu comme si je venais de plonger dans un bain d'eau glacée. Ce n'était pas Beretta qui se trouvait dans le salon. Ce n'était pas non plus un membre de sa famille ou de l'équipe de nettoyage. D'après la manière dont ils étaient en train de parler, ce n'était même pas des amis. C'était même tout l'inverse. C'étaient forcément des Serpents.

Je regardais autour de moi avec effarement. Les fenêtres ne s'ouvraient pas vers l'extérieur. Je ne pouvais pas quitter la maison en passant par là. Si j'avais voulu trouver un moyen de m'enfuir, il aurait fallu que je traverse la pièce dans laquelle les intrus se trouvaient. Ce qui voulait dire que j'étais coincée. Je regardais quand même autour de moi, comme si une solution de secours pouvait apparaitre. Ce qui n'était pas le cas.

Je sursautais quand j'entendis un bruit beaucoup plus près de la porte. Il fut suivi par un grognement de douleur puis par une nouvelle voix.

– Fais attention ! Tu vas nous griller ! Chuchota une voix furieuse.

– Je suis censé faire comment pour faire attention ? On est dans le noir ! On n'a qu'à allumer la lumière.

– Pour qu'elle nous grille ? C'est hors de question.

Les Jones - Collision (darkromance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant