Chapitre 13 : Enchainées

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J'étais terrifiée, attachée, nue a même le sol. C'était de la terre battue avec des morceaux de roches qui m'arrachaient la peau. Je voulais me changer pour être plus confortable dans ce trou à rat mais je voulais être humaine au cas ou un de mes ravisseurs ou mon père arriveraient sans prévenir.

En parlant de trou à rat, je n'arrêtais pas d'entendre ce grattement sur ma gauche, comme si un animal essayait de se frayer un chemin dans le mur sur lequel j'étais appuyée. Le bruit était de plus en plus fort, je m'écartai du mur au moment ou un éclair blanc jaillit de celui-ci. Sur le qui-vive, je m'efforçai à regarder au travers du trou que celui-ci avait creusé. Qu'elle fut mon étonnement lorsque j'aperçus un loup ou plutôt une louve, d'un blanc sale, maculé de boue, de sang, avec autour du coup une chaine rouillée qui paraissait tellement lourde sur son corps si frêle de louve dénutrie. Elle n'avait que la peau sur les os, sa fourrure lui tenant à peine chaud. Elle croisa mon regard et je lu dans celui-ci "tant d'amour, de fierté, de peur et de peine" que je su directement qui j'avais devant moi. Ma mère, ma mère était belle et bien vivante, cette espèce de battard, mon ordure de père avait gardé enfermé ma mère pendant toute ces années. Mais pourquoi ?

Nous étions toutes les deux enchainées à quelques mètres l'une de l'autre mais ne pouvions nous comprendre. Moi en humaine et elle en louve, la communication était impossible, et même si je me transformais, il nous serait impossible de le faire télépathiquement vu que l'artéfact qui était le lien entre nous et notre magie n'étaient pas à sa place.

Je décidais donc de lui poser des questions dont des hochements de tête pouvaient y répondre facilement.

Mère, Calice, est ce toi ?

Elle me répondit oui d'un hochement de tête, elle avait compris ce que j'attendais d'elle. J'avais tellement de questions à lui poser mais si peu de temps devant moi.

Tu vas bien ? Es-tu blessée ? Peux-tu te retransformer ? Mes questions fusaient à toutes vitesse qu'elle avait de la peine à y répondre. Pour la dernière question, elle me montra sa patte droite, sur laquelle était attachée un bracelet d'or. Un ancien artefact Faë que mon père m'avait montré, un soir d'ivresse en m'expliquant que celui-ci avait été créé pour enlever toute possibilité à un métamorphe quel qu'il soit, de reprendre sa forme humaine et qu'il s'en servirait sur qui quiconque le trahirait.

Au même moment, nous entendîmes des cliquetis de clef dans le couloir, et ensuite un grondement sourd venant du cachot de ma mère.

ALPHA ALAN : Attrapez la et jetez la dans les douches communes, elle pue la bête crevée. Tu ne voudrais pas me donner envie de vomir lors de notre accouplement mensuel chère compagne ? Je te conseil de bien te tenir, et de ne pas essayer de t'enfuir comme la dernière fois, car j'ai une surprise pour toi après notre moment privilégié. Du moins, mon, moment privilégié, ce que ressent une trainée aussi royale soit elle, m'importe peu. Et je te conseille cette fois ci de faire en sorte qu'un louveteau mâle naisse de notre corps à corps. Cela fait trop longtemps que je suis obligé de subir ton corps et ta peau froide alors que tant de louve à la peau brûlante n'attendent que moi. Le seul plaisir que je prends en te grimpant dessus est l'horreur et la douleur que je lis dans tes yeux. Dépêche-toi de t'apprêter, mon harem m'attend juste après pour me faire oublier ta peau hideuse et ton odeur écœurante.

Un des sbires de mon père lui enleva son collier et le bracelet Fae et elle se retransforma avec difficulté, en perdant quelque peu l'équilibre. Elle se rattrapa au mur sans oser un regard vers le trou qu'elle avait créé, trop peur que mon père le détecte. Malgré la dénutrition et la peine, la colère, que j'avais lu dans son regard, je vis aussi que malgré ses années, il ne l'avait pas entièrement brisée, elle traversa son cachot nue, la tête haute.

Cet abruti n'avait 'il pas compris que tant que l'écrin et son rubis ne serait pas remis à sa place, rien ni personne ne lui donnerait d'héritier ou de pouvoir ?

A croire qu'il avait deviné que j'entendais tout car il dit a voix haute d'un ton menaçant, je la briserais cher enfant, et tu seras l'arme qui lui détruira entièrement le coeur. Sur ces derniers mots, il tourna les talons et s'en alla sans le moindre regard vers le cachot.

A fleur de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant