Daegan Dos Reis

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Pdv Luane

Devant moi , même pas à un mètre, le corps agonisant de ma sœur, ma sœur d'amour...

Sans même réfléchir, je me précipite sur son corps et la serre contre moi en criant:

_ Ne meurs pas, Mahé. Ne meurs pas..
Je t'en prie.

Mon t-shirt s'imprègne de son sang, mais je n'y prête pas attention. Je presse mes mains contre sa blessure, appuyant, appuyant pour éviter que tout son sang s'échappe. Mais je me fais soudain la réflexion que la balle n'est pas ressortie, donc si j'appuie, ne suis je pas en train de l'enfoncer encore plus profondément ?

À côté, les hommes font silence puis soundain le chef explose.

_ Mais merde, à la fin, toi, pourquoi t'as tiré ? On fait comment nous ? On fait comment ? On dit quoi à Daegan ?

_ Putain, elle m'a mordu à l'os, je pouvais...

Une détonation retentit lui coupant automatiquement la parole.

L'homme s'écroule presque sur ma sœur. Je crie et dégage son cadavre du corps de Mahé.

Je me penche vers ma sœur et la serre contre moi. Elle a les yeux exorbités. De l'écume sort de ses lèvres.

Je n'arrête pas de pleurer. Les larmes coulent.

Et je sens que ma soeur m'abandonne, elle s'en va.

Elle pleure aussi. Ses larmes. Ses larmes qu'elle ne s'est jamais autorisé à verser devant moi. Malgré toutes les atrocités qu'on a vécu.

Mahé, s'il te plaît, ne meurs pas, ne meurs et pas et j'oublierai tout ce que tu as fait ce soir, je ne sècherai plus jamais les cours, je serai la meilleure avocate du Brésil, du monde même.  Je t'en supplie.

On devait finir toutes les deux, tu ne peux pas me laisser maintenant.

_ S..s. sur...

Je vois ses lèvres remuer dans un effort surhumain.
Je tends l'oreille, espérant capter ces mots, ces derniers mots , si précieux qu'elle s'efforce de me chuchoter malgré la douleur qui a déformé ses traits.

_ Survis!

Elle a lâché ce mot comme si il était plus lourd que tout. Comme un poids qui lui compressait la poitrine.

_Non...nonn, tu n'iras nulle part, je ne te laisserai pas mourir...

Je n'arrêtais pas de pleurer, je n'arrêtais pas, je ne pouvais pas m'arrêter. Mes mains pressaient sur la plaie béante, essayant de contenir ce sang. Tout ce sang. La vie de ma précieuse Mahé.
Hélas...

Ses magnifiques yeux, ces yeux qui me couvaient d'amour, ces yeux....sont restés grands ouverts et elle n'a plus bougé.

J'ai hurlé, crié, pleuré .
Ma souffrance était incontenable.

Autour de moi, je sentais une agitation, mais je n'ai pas relevé. Qu'est-ce qui pouvait bien me toucher encore ? Quoi?

Ma sœur venait de mourir entre mes bras, elle avait rendu l'âme.

Qu'ils me tuent, qu'ils me tuent, que je puisse la rejoindre.... qu'ils me tuent .

Plus rien n'avait d'importance.

Ma vie était aveuglée par la douleur, je me sentais en même temps gorgée de haine, une haine horrible, une haine qui soundain surplomba tout.

Je voulais tout détruire, tout détruire.

Je n'avais plus rien, alors pourquoi ?

Pourquoi eux n'avaient t'ils rien perdu?

Pourquoi ?

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