Quand tu as peur...

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Pdv Luane

Ça fait des heures qu'on marche. Des putains d'heures. Si c'est ça qu'ils appellent pas loin...

Davi et Jo devant, moi puis Daegan derrière .

Je sens son aura dévorante derrière mon dos  qui m'avertit qu'au moindre faux pas, j'allais le payer assez cher. Alors je me hâte de poser un pas devant l'autre.

J'ai très soif. Mais je n'ose pas me plaindre de peur de passer encore pour un boulet.

Davi sifflotte gaiement en faisant tournoyer son arme. Il mâche placidement une cigarette. Je suppose qu'il a dû perdre son briquet.

Je me sens un peu mal à l'aise avec tous ces hommes autour. Pas qu'ils aient eu des gestes déplacés, mais c'est un peu gênant...

_ Voilà , souffle Davi en pointant une maison moyenne en bois enveloppée dans les buissons comme  dans un écrin.

Elle a l'air abandonnée. Je suppose qu'elle ne leur sert qu'en situation de crise.

Jo soupire d'aise et je suis soulagée de savoir que je ne suis pas la seule fatiguée.

On grimpe les quelques marches d'escaliers. Le bois craque. Des termites ont dû passer par là. Lorsque Davi pousse la porte, on entre à la queue leu leu.

Ça sent le renfermé. La pièce principale est totalement épurée, dotée juste du strict mobilier. De quoi s'asseoir, une table, une petite armoire. Un petit pan de bois sépare cette pièce d'une autre qui doit être la cuisine tout aussi vide. J'aperçois une autre porte au loin. Peut-être une chambre ?

Daegan me designe le canapé . J'y pose mon derrière sans sourciller. C'est poussiéreux et j'éternue très fort. Personne ne fait attention à moi.

Bonjour la considération.

Davi saute le petit pan de bois et farfouille dans les placards de la cuisine. Il sort une petite bouteille d'alcool brunâtre qu'il brandit victorieusement.

_ Tadam, heureusement que je laisse toujours un petit quelque chose moi.

J'observe les trois hommes. Leurs vêtements sont salement amochés et ils ont quelques estafilades.

Sauter en panique de la voiture n'a pas arrangé leur apparence...

Mais étonnamment, je trouve que Daegan garde une certaine...classe?

Il rôde dans la pièce comme un animal sauvage, faisant des ronds à grandes enjambées. Il n'a pourtant guère l'air énervé.

J'hausse les épaules, décidant de me désintéresser totalement de lui. Ce que j'ai osé dire tout à l'heure me donne envie de disparaitre. La honte !!!

Il faut être conne pour dire ça à son ravisseur.

Davi s'installe à même le sol et en sentant mon regard sur lui m'adresse un grand sourire. Ses yeux se plissent et des fossettes creusent son visage enjoué. Un mafieux inh. Difficile à croire.

Il a quel âge ? Il n'a l'air ni trop jeune ni trop vieux dans tous les cas. Au moins il détend l'atmosphère.
Si j'étais seule avec l'autre aux sourcils froncés jusqu'à son âme ou le narcissique psychotique, je me serais déjà ouvert le ventre d'angoisse.

Davi replie le bas de son pantalon et je découvre une égratignure horrible. Le pavé ne lui a pas fait de cadeau. La peau est totalement partie. J'écarquille les yeux. Comment il a fait pour marcher tout ce temps avec une blessure de cette taille ?

Il débouche la bouteille comme si de rien n'était et je pousse un petit cri en le voyant verser l'alcool dessus sans ciller.

Hein?!

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