Ça commence

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Pdv Luane

Le froid qui parcourt soudain mon être me fait frissonner.

Je recule.

Mais il m'attrape fermement le bras pour m'empêcher de bouger.

L'arme ne me quitte pas.

_ Tu peux répéter, s'il te plaît ?

Je détourne mon regard du sien, maudissant ma grande gueule.
On parle d'un putain de mafieux, Luane, pas un petit pickpocket de bas quartier bon sang...

_ J'avais pourtant l'impression que tu avais la langue bien pendue. Non?

Je me crispe lorsque l'arme fait encore plus pression sur mon crâne.

Non, je ne veux pas mourir. Mais accepter ce qu'il compte me faire faire sans broncher, c'est pire que la mort...

_ Je...n.. ne peux pas....

Il m'attrape rudement par le cou puis baisse la tête de manière à ce qu'on ait nos regards rivés l'un dans l'autre.

Ses mains sont curieusement chaudes.

Je ne bouge pas.
Il a beau être d'une beauté sans égale, cet homme....il me fout les jetons.

On dirait un médicament amer emballé dans un sachet de bonbons.

_ Je ne suis pas ta petite salope, Silva. On n'est pas en train de jouer. Si tu veux mourir, grand bien te fasse, mais pas avant que je t'ai essorée pour récupérer le blé que tu m'as fait perdre.

Je ne pipe plus un mot.

L'arme glisse entre mes cheveux, faisant des petits ronds sinistres .

Je vois Daegan sourire. Il sourit devant la frayeur que reflète mon visage.

Je ne comprends pas comment on peut se délecter de la peur de quelqu'un, s'en réjouir. C'est un putain de psychopathe.

Je le ressens.

Pourtant je ne l'ai jamais vu à l'œuvre. Il n'a encore rien fait de déplacé devant moi . 

Si on omet bien sûr le fait qu'il me menace actuellement avec une arme chargée.

J'ai la très nette impression qu'il n'a aucune envie d'interagir avec moi, c'est pour ça qu'il ne me frappe pas ou encore d'autres horreurs pires.

Je dois sans doute le dégoûter. Il doit voir le visage de ma mère en moi. Celle qui l'a...

J'entends le cran de sécurité claquer.

_ Non!! Non, je m'écrie. S'il te plaît, ne me tue pas.

Son regard me transperce. Ce n'est pas moi qu'il voit. Ce n'est pas moi devant lui. C'est la femme qui l'a plongé dans la noirceur qu'il voit.

_ Je voudrais tellement te mettre cette balle, Silva. Éradiquer tout signe de l'existence de cette putain de femme...

Un silence pesant s'installe.
L'arme s'est figée contre ma carotide. Je sens mon cœur battre à tout rompre.

Puis finalement, il retire son arme et se détourne.

_ Demain, demain je serai débarrassé de ta tronche.

Je le regarde s'éloigner vers la salle de bains et m'affale sur le tapis, encore affolée. Merde de merde.

Mes larmes coulent silencieusement. J'ai tellement peur. Peur de mon futur.

Ce sera ça ma future vie ? Une pute qui trime pour rembourser 9 putains de millions.
Bordel, j'y serai encore à ma mort.

Je pleure à grands bruits. J'ai beaucoup trop pleuré aujourd'hui. Et pourtant, on dirait que j'ai encore des réserves.

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