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Le temps est passé et j'ai choisi de prendre mes distances avec Chayil, plus de visites, plus rien.
J'étais fatiguée des prises de tête, de nos disputes qui détruisaient notre relation.

Pour être honnête, il me manquait.
Sa personne me manquait. Quand nous ne nous prenions pas la tête, on passait des moments magnifiques, et c'est tous ces instants que je chérissais. Mais je me devais de m'éloigner pour me préserver, pour ne pas que sa colère me consume.

Et pour tout vous dire, j'étais perdue dans ma tête mais également dans mon cœur. Avec Chayil, nous n'avons jamais défini notre relation. On se laissait vivre, mais le temps passé ensemble, les moments
de qualité ne mentent pas, et nos façons d'agir
non plus. Ce n'était pas une relation amicale,
mais ce n'était pas une relation amoureuse.



Moi- Tu vas pas monter avec lui dans cet état, Kayna.

Kayna- Et pourquoi pas ?

Moi- Il a bu, il est pas en état de conduire.

Kayna- Il gère.

Moi- Il gère pas, Kayna. Il va vous faucher
dans un fossé.

Younous- OOOOH VOUS VENEZ OU QUOI ?

Dit un ami de Adama en criant de loin

Kayna-Allez viens, on nous attend !

dit elle en me tirant par le bras

Moi- je vais pas monter, regarde dans quel état il est !

Kayna- C'est bon, il gère, Imani ! Qu'est-ce que t'as ? Détends-toi !

Moi- On ne montera pas avec lui.

Kayna- "On", c'est qui, "on" ? Moi j'y vais.
Arrête d'être compliquée.

Moi- On va prendre un Uber.

Adama- Vous attendez quoi ?

Dit il en s'approchant

Moi- Tu peux pas prendre le volant dans cet état, Adama.

Adama- Je suis un pilote, Imani. T'inquiète pas.

Moi- et donc les pilotes se tuent aussi, Adama.

Kayna- Oh, mais sérieusement, Imani.
Pourquoi tu fais ça ?

Moi-Parce que j'ai déjà vu ce que ça donne quand quelqu'un monte dans une voiture avec un conducteur bourré. On va prendre un Uber, et si tu veux vraiment risquer ta vie, c'est ton choix, mais moi, je refuse.

Adama- Je suis pas bourré ! Je sais ce que je fais.
T'es juste trop une tapette.

Moi- t'es peut-être un bon conducteur, mais là, tu n'es pas en état que tu veuille ou pas et je préfère être une tapette et c'est pas une question de tapette ou non , c'est du bon sens. Prendre un Uber, ça coûte quoi, 10 minutes de plus ? Je préfère qu'on soit en sécurité plutôt que de prendre ce risque.

Kayna- T'es toujours comme ça, à vouloir tout contrôler. T'es trop sérieuse.

Moi- Peut-être. Mais ce soir, c'est moi qui décide.
Je préfère être sérieuse et qu'on soit là demain,
plutôt que de regretter toute ma vie de ne pas
avoir insisté.

Un moment de silence s'installe, Kayna, frustrée, s'éloigne

Adama- Ok, ok... On prenez votre un Uber

Moi- merci !

Il s'en va discuté avec Kayna puis elle fini par me rejoindre et nous montons dans un Uber
même si l'ambiance est tendue, au fond,
elle sait que c'était la bonne décision.

Kayna- T'avais raison, putain t'avais raison !

Moi- De quoi tu parles ? Arrête de crier, je suis fatiguée...

Kayna- Je suis désolée pour ma réaction d'hier.
T'avais raison, il était pas en état de conduire.

Moi- Pourquoi, il s'est passé quoi ?

Ai-je dit en me redressant

Kayna-!Adama m'a dit qu'ils ont fait un accident.

Moi- Rien de grave ?

Kayna- Non, juste des petites blessures, heureusement. Mais c'est la voiture de location,
ils vont devoir rembourser.

Moi- Je le savais, je savais qu'il était pas
en état de conduire.

Kayna- J'aurais dû t'écouter. Heureusement
que tu m'as empêchée de monter avec eux.

Moi- L'important, c'est qu'ils n'ont rien de grave.
Mais la prochaine fois,, écoute-moi, d'accord ?

Kayna- ok maman

Aujourd'hui, je n'ai rien fait de spécial. Kayna a passé la matinée avec mes parents et moi, puis est partie après le déjeuner. Quant à moi, en fin de soirée
je suis rentrée chez moi, à Paris, car je reprends
les cours demain très tôt.












Après une longue journée de cours, je sortais tranquillement de l'amphi, quand j'entends quelqu'un hurler mon prénom.
Je me retourne rapidement, et c'était Sidney,
un garçon que j'avais rencontré il y a quelques temps dans les couloirs de la fac.

La rencontre entre Sidney et moi avait été digne d'un film à l'eau de rose : on s'était bousculés dans un couloir bondé, et j'avais fait tomber tous mes livres. Sans hésiter, il les avait ramassés, bref vous connaissez le dessin quoi et depuis ce jour on s'était liés d'amitié.

Sidney est un étudiant américain venu faire ses études en France. Son français n'est pas parfait, mais il fait des efforts et puis il s'exprime très bien pour quelqu'un qui n'est pas d'ici

Sidney- Imani ! Ça fait un bail, tu vas bien ?

Moi- Oui, ça va, merci. Et toi ?
Qu'est-ce que tu fais ici ?

Sidney- je vais à la BU pour réviser et toi ?

Moi- rien ne m'apprête à rentrer j'ai fini les cours

Sidney- ta un truc à faire ? On va manger un truc ?

Moi- on refuse jamais à manger

Sidney- ya un truc à côté on y va ?

Moi- D'accord, lead the way, comme vous dites aux États-Unis !

Il rigole

Sidney- mdr bravo l'américaine

Nous étions tranquillement en train de parler de tout et de rien, Sidney racontant une de ses anecdotes habituelles sur la vie à l'étranger, quand mon téléphone s'est mis à sonner.
Un numéro que je ne connaissais pas.
Je l'ai regardé un instant, hésitant à décrocher, puis finalement, j'ai glissé mon doigt sur l'écran.

Moi- Allô ?

Voix tremblante- Allô... Imani ?

Moi- Oui, c'est moi.

après un silence pesant

-C'est la maman de Chayil...

« C'est Chayil... » J'avais compris mon cœur s'est serré, mes doigts se sont crispés autour du téléphone.
Je sentais cette lourdeur dans l'air, celle qui précède une mauvaise nouvelle.

Je n'osais pas parler, mes pensées s'embrouillaient, cherchant désespérément à deviner ce qu'elle allait dire le silence s'éternise pesant, étouffant...

Et puis, d'une voix tremblante, elle ajoute simplement :

«Il faut que tu viennes...»

Le cœur d'un autre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant