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Je n'ai pas revu Kayna je suppose qu'elle a fait
son choix et je le respecte pour le moment de toute façon je n'ai pas la tête à ça je suis en plein partiel et c'est tout ce qui compte entre mes partiel et l'hôpital
je n'ai pas réellement le temps de penser ou même
de réfléchir à la situation entre moi et Kayna.

Je viens d'arriver chez moi après avoir passé une après-midi avec Chayil chaque fois que je franchis la porte de mon appartement, je me sens un peu plus brisée. C'est comme si, jour après jour, je perdais une partie de moi-même. Le silence qui m'accueille en rentrant me fait écho : vide, lourd, oppressant.

L'état de Chayil n'évolue pas.
Il reste figé dans cette fragilité, et c'est insupportable
à chaque fois que je le regarde, j'ai mal pas juste
une douleur émotionnelle, mais un poids physique dans ma poitrine, une douleur sourde qui m'étouffe son visage, si pâle, si étranger à celui que je connaissais, me glace le sang il semble presque translucide, comme s'il était déjà entre deux mondes.

Et c'est ça qui me fait le plus peur ce visage immobile, blême, comme s'il était sur le point de glisser, de m'échapper à jamais. Chaque visite est un combat contre cette réalité que je refuse de voir, mais qui semble se rapprocher chaque jour un peu plus.

Ma mère- des nouvelles

Moi- c'est toujours pareil

Ma mère- il va s'en sortir

Foued- c'est qui ce Chayil ?

Ahoui j'ai oublié de vous présenter Foued est un garçon avec qui nous avons grandi on a jamais été très proche mais c'est dernier temps on a énormément sympathisé et du coup on est souvent ensemble à rire et faire passer le temps comme aujourd'hui il est venu manger à la maison.

Moi- c'est un ami à moi

Ma mère- il est malade

Foued- j'espère qu'il ira mieux

Moi- on l'espère tous

Foued- Dieu est au contrôle comme on dit

Moi- oui

Ma mère- tu as vu sa famille ?

Moi- oui je les croise souvent

Ma mère- ça doit être pesant de voir son enfant dans cette état

Moi- Tellement

Foued- il est dans cette état depuis quand

Moi- depuis quelques année maintenant

Ma mère- il a eu une belle enfance et il aura un belle avenir cette maladie ne l'aura pas

Moi- il perds quand même les plus belles années
de sa vie

Foued- il a quel âge ?

Moi- 26 ans

Foued- un an de plus que nous

Ma mère- oui et 6 ans qu'il souffre

Moi- à 20 ans l'âge où tu vie pleinement cette maladie lui a tout pris

Foued- surtout à cet âge. On est censés commencer
à construire notre avenir, à profiter de la vie.

Moi- Oui, et lui, il passe ses journées à l'hôpital,
cloué à un lit. C'est injuste.

Foued- Mais tu sais, la médecine fait des miracles
de nos jours peut-être qu'un jour il pourra reprendre sa vie en main.

Ma mère- Foued a raison. Il y a toujours de l'espoir. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, ma fille.

Moi- J'y crois aussi... mais c'est dur de rester positive quand tu le vois dans cet état jour après jour, sans aucune amélioration.

Foued- C'est normal de se sentir impuissante.
Mais il sait que tu es là pour lui, et c'est sûrement
ce qui le maintient ton soutien compte plus que tu
ne le penses.

Ma mère- Tu fais déjà beaucoup, Imani.
Reste forte pour lui, et pour toi aussi.

Moi- Parfois, je me demande si ça changera vraiment un jour. S'il pourra retrouver une vie normale.

Foued- Personne ne sait de quoi demain est fait.
Mais c'est dans ces moments-là qu'on doit avoir la foi

Moi- Oui... la foi c'est tout ce qui nous reste parfois.

Ma mère- Et l'amour, Imani.
L'amour que tu lui portes. C'est ce qui compte.

Foued- quoi l'amour t'es amoureuse de lui ?

Moi- mais n'importe quoi !

Foued- menteuse

Moi- Mais n'importe quoi, Foued !
Arrête de dire des bêtises.

Foued- Menteuse ! Ça se voit trop, Imani.
T'as une façon de parler de lui à deux doigt
de nous chanter du du Nej

Moi- mddddr je vais te virer de chez moi raconte pas n'importe quoi

Foued- Ah ouais ? Alors pourquoi tu rougis là ?

Ma mère- Foued, laisse-la un peu.
Elle s'occupe d'un ami malade, c'est tout.

Moi- Merci, maman.

Foued- Et puis, c'est pas une honte, tu sais.

Moi- mais lâche ma veste c'est quoi ton problème

Foued- peut-être que t'as même pas encore réalisé ce que tu ressens vraiment pour lui.

Moi- Sérieusement, Foued, t'es vraiment chiant.

Foued-Ok, ok. Je me tais. Pour l'instant.

On a fini de manger et j'ai fini par débarrasser

Foued- merci tata c'était trop bon

Ma mère- Derien

Moi- t'es plus invité j'espère que t'as aimé c'était ton dernier plat chez moi

Foued- tata t'entends elle veut plus que je mange ta bonne nourriture

Ma mère- elle raconte des bêtise tu es le bien venu

Foued- voilà c'est que je me disais

Dit il en prenant ma mère dans ses bras

Moi- Mddr

Ma mère- allez oust

Elle nous chasse et on fini par sortir

Foued- on va rejoindre Kelil

Moi- c'est qui ?

Foued- mon cousin ?

Moi- de quel côté ?

Foued- mdr de ma mère du coup il est congolais

Moi- il est métisser comme toi

Foued- oui il est congolais capverdien

Moi- ah d'accord

On est allé rejoindre son cousin et nous sommes
allés sur Paris manger un dessert j'ai passé
une bonne soirée ils m'ont fait rire à en pleurer
et ça me sortais de mon quotidien monotone rythmé entre l'hôpital et les cours.

Les choses simples comme celle-ci me rappellent que je suis jeune, que j'ai le droit de vivre et que, malgré tout ce que je traverse avec Chayil, la vie continue.
J'ai le droit de rire, de sortir, de profiter de chaque instant. Je ne peux pas me laisser enfermer dans la douleur, ni m'oublier sous le poids de ses problèmes ou de ma culpabilité.

Cette soirée m'a fait du bien, un bien que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. C'était comme une bouffée d'air frais dans ce quotidien qui m'étouffe. Foued et Kelil, avec leur légèreté, m'ont offert un moment de pause, un instant où tout semblait moins lourd.

Et peut-être que je devrais accepter ça plus souvent.








Le lendemain c'était le retour au quotidien école hôpital maison et c'était ça tous les jours suivant jusqu'à ce jour où je me rends comme à mon habitude rendre visite à Chayil j'arrive après une longue journée de cours je passe la porte et tous les regards ce tourne vers moi il y avait sa famille au complet....

Le cœur d'un autre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant