Deux semaines se sont écoulées depuis que j'ai coupé les ponts avec Chayil. Ma vie a repris son cours, cette fois rythmée par les cours et mes sorties avec Foued
et Kelil une amitié inattendue, mais précieuse.
Avec eux, c'est comme si j'étais une personne normale. On ne parle jamais de ma maladie une fois, je leur ai tout raconté, et depuis, on a clos le sujet.Ils m'incluent dans tout ce qu'ils font, me font découvrir leurs amis, leurs familles j'ai l'impression
de redécouvrir ce que c'est de vivre sans être constamment ramenée à ce poids que je porte.
Avec eux, je ne suis pas la fille malade, juste Imani.Au fond de moi, une part de moi continue à penser
à Chayil, à se demander ce qu'il fait, comment il va mais je me force à ne pas y penser.
Pour une fois, je veux juste vivre, simplement.Avec Kayna, c'est pareil, aucune nouvelle.
Je me surprends parfois à espérer qu'elle se porte bien, mais je n'ai ni l'intention ni la force de lui pardonner pour l'instant.Ce qu'elle m'a dit, cette blessure qu'elle a rouverte
avec ses mots, me hante encore je sais que l'amitié demande de la patience et du pardon, mais c'était trop.Je ne peux pas revenir en arrière, pas tout de suite. Peut-être qu'un jour, on reparlera, peut-être que tout redeviendra comme avant, ou peut-être pas.
J'essaye de ne pas y penser tout ce que je veux, c'est m'entourer de personnes qui me comprennent, sans jugement, sans reproches.Et pour l'instant, ça me suffit.
Aujourd'hui c'est enfin les vacances je suis sorti de la fac le sourire aux lèvres je suis rentrée chez moi j'ai pris quelques affaires et je me suis rendu chez mes parents.
Mon père- c'est les vacances
Moi- oui papa
Mon père- tu veux partir quelques part ?
Même si je n'est que deux semaines de vacances
je suis prêts à payer ton billetMoi- non merci papa ne t'inquiète pas
Mon père- je m'inquièterais toujours pour
ton bien êtreMa mère- d'ailleurs tu a reçu un colis
Moi- un colis ?
Ma mère- oui je viens de le récupérer tout de suite
un livreur était entrain de chercher et...Elle a pas fini sa phrase son téléphone a sonné et elle est parti et mon père aussi me laissant face au carton.
Je l'ouvre et j'y vois des roses rouges le bouquet était magnifique j'attrape la lettre qui était dedans et le message dit
« Je connais le cœur qui bats en toi je l'aime
et j'aime la personne qui le porte »Vous l'auriez deviné c'était un cadeau de Chayil j'attrape mes chaussures et les enfile ce cadeau
ne me faisait pas plaisir j'en voulais pas je voulais
rien de lui et je compte bien lui faire savoir.J'arrive enfin devant sa chambre, le souffle court
après avoir monté ces foutus escaliers.
Le bouquet de fleurs dans ma main me semble de plus en plus lourd, comme un fardeau que je traîne.
J'hésite une seconde devant la porte, mais ma colère me pousse à agir. Je ne toque pas, pas de politesse inutile je pousse la porte d'un coup sec, et là, je le vois.Chayil est là, assis dans son lit, et à côté de lui,
son frère. Ils tournent tous les deux la tête vers moi, surpris par mon entrée brusque. Pendant une fraction de seconde, je sens le poids du silence dans la pièce. Puis, je me rappelle pourquoi je suis là.