Chapitre 31

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La pluie s'était arrêtée quelques heures avant la course, laissant derrière elle une atmosphère humide et lourde. Le paddock bourdonnait d'activité, les équipes se pressaient autour des voitures pour les derniers ajustements. Pour une raison qui m'échappait, tout me paraissait plus tendu aujourd'hui. Peut-être était-ce le mélange d'adrénaline et de fatigue accumulée, ou simplement l'idée que nous allions enfin mettre nos soupçons à l'épreuve en pleine course.

En arrivant dans le motorhome, je remarquai que l'ambiance y était plus silencieuse que d'habitude. Max était déjà installé dans son coin habituel, en train de réviser ses dernières notes avec un sérieux que je ne lui connaissais que les jours de course. Nathan, de son côté, tapotait nerveusement sur son clavier, ses yeux rivés sur les écrans qui diffusaient les données télémétriques.

« Ça va tenir, tu penses ? » lançai-je en m'asseyant à côté de lui.

Il leva les yeux, l'air fatigué. « Je l'espère. Les derniers relevés sont stables, mais je n'aime pas ça. On joue avec le feu. »

Je hochai la tête. Il avait raison. Depuis le début du week-end, les anomalies télémétriques sur la voiture de Max n'avaient cessé de nous hanter. C'était comme si quelqu'un s'amusait à perturber les données juste assez pour nous faire douter, sans jamais franchir la ligne du sabotage manifeste.

« On doit rester vigilants, » murmurai-je, plus pour me rassurer que pour lui donner un conseil.

Max passa à côté de nous, me jetant un coup d'œil complice. « Prête à sauver la situation, Nonore ? »

Je souris. « Comme toujours. »

Il s'éloigna pour rejoindre le briefing avec l'équipe, et je me replongeai dans mes écrans. Les minutes s'égrenaient, et l'heure de la course approchait. Mon cœur battait de plus en plus fort à mesure que les relevés de température s'affichaient en temps réel. Pour l'instant, tout semblait normal, mais je savais que cela pouvait changer à tout moment.

Nathan tapota nerveusement sur son écran. « Regarde ça, » dit-il en pointant un graphe avec une courbe qui commençait à grimper légèrement. « Ce n'est pas beaucoup, mais c'est déjà trop. »

Je me penchai en avant, les yeux fixés sur les chiffres. « On en parle à Max ? »

Nathan secoua la tête. « Pas encore. Ça peut tenir. Mais si ça augmente encore d'un degré, on l'alerte. »

Je serrai les dents. Les anomalies revenaient, juste avant le départ. Parfait. Vraiment, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

Les moteurs rugissaient sur la grille de départ, et l'adrénaline monta d'un coup. Je me retrouvai une fois de plus derrière mes écrans, les yeux rivés sur les données télémétriques de Max. Tout semblait stable, du moins pour le moment. Le drapeau s'abaissa, et les voitures s'élancèrent à toute allure.

Les premiers tours se déroulèrent sans accroc, et je commençais presque à espérer que nous allions pouvoir passer entre les gouttes. Max tenait la tête, avec Checo juste derrière lui, et les deux Red Bull semblaient parfaitement synchronisées. De notre côté, dans le motorhome, nous étions concentrés sur les écrans, analysant chaque fluctuation.

Et puis, sans prévenir, une alerte rouge apparut sur mon écran.

« Merde, c'est quoi ça ? » murmura Nathan, la voix tendue.

Je me penchai sur l'écran pour lire les données. Une surchauffe soudaine, encore une fois. Cette fois-ci, c'était plus sérieux.

« Nathan, c'est encore pire que ce qu'on pensait. » Ma voix tremblait légèrement.

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