Chapitre 37

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Le vendredi matin se leva sur un paddock agité, l'air encore frais de l'Algarve imprégné des bruits mécaniques et des conversations rapides des équipes. Aujourd'hui, c'était le début des choses sérieuses. Les essais libres allaient permettre aux écuries d'évaluer la piste, les voitures, et surtout de voir si tout le travail de préparation allait porter ses fruits.

Je me tenais dans le garage Red Bull, en observant les ingénieurs et techniciens s'affairer autour des monoplaces de Max et Checo. Chacun de leurs gestes semblait millimétré, calculé à la perfection. C'était l'une des choses que j'adorais dans ce milieu : l'exactitude, la précision, le fait que chaque détail pouvait avoir un impact énorme sur la performance finale. Mais ce matin-là, l'atmosphère était plus tendue que d'habitude, comme si une ombre planait encore sur nous à cause des récents incidents de sécurité.

Nathan se tenait à côté de moi, tapotant nerveusement sur son ordinateur portable.

— « Tu crois qu'on a tout sécurisé ? » demanda-t-il, sa voix basse, presque inaudible au milieu du bourdonnement des outils et des machines.

Je lui jetai un regard furtif. Alexandre avait fait tout ce qu'il pouvait pour sécuriser nos systèmes après le piratage, mais un doute subsistait toujours. La télémétrie était un domaine si complexe, et l'idée qu'une petite faille puisse encore exister hantait chacun de nous.

— « On ne peut jamais être totalement sûrs, » répondis-je doucement. « Mais je pense qu'on a fait tout ce qu'on pouvait. »

Nathan soupira, l'anxiété pesant sur ses épaules. « Si ça foire aujourd'hui, on va en entendre parler pendant des semaines. »

Je lui souris pour le rassurer, mais au fond, j'étais tout aussi nerveuse que lui. Les essais libres allaient être notre première vraie épreuve depuis la correction des failles. Si quelque chose ne fonctionnait pas correctement, l'équipe en subirait les conséquences, et peut-être même les pilotes. Max et Checo étaient prêts à sortir des stands, mais la moindre anomalie dans les données pourrait compromettre toute la journée.

Au loin, j'aperçus Max en pleine discussion avec Christian Horner. Leur échange semblait animé, mais pas alarmant. Max, fidèle à lui-même, gardait toujours cette aura de confiance, même dans les moments de doute. Il ajustait déjà son casque, se préparant à monter dans la voiture.

— « On va voir si ton cousin a bien fait son boulot, » lança Max en me faisant un clin d'œil avant de monter dans le cockpit. « Espérons que tout roule comme prévu, Nonore. »

Je levai les yeux au ciel en souriant. C'était typiquement Max : un mélange de décontraction et de sérieux qui rendait chaque interaction avec lui à la fois légère et pleine de sous-entendus.

Checo, de son côté, était plus calme, presque serein. Il vérifiait méthodiquement son équipement, concentré sur sa tâche, comme un chirurgien avant une opération délicate.

— « Tout va bien se passer, Nonore, » me rassura-t-il en passant à côté de moi, un sourire confiant aux lèvres.

Je hochai la tête, espérant que ce soit le cas. Pourtant, je sentais une boule d'inquiétude grandir dans mon estomac. Même si tout semblait en ordre, quelque chose continuait à me déranger, comme une petite voix au fond de ma tête qui refusait de se taire.

Le bourdonnement des moteurs résonna dans le paddock alors que les deux Red Bull sortaient des stands pour leurs premiers tours de reconnaissance. Je restai fixée sur les écrans de télémétrie, scrutant chaque donnée avec une attention presque obsessive. Nathan était à côté de moi, ses yeux rivés sur les graphiques, tout aussi concentré.

— « Ça a l'air propre jusqu'ici, » murmura-t-il en parcourant les premières lignes de données.

Je hochai la tête, mes doigts tapotant nerveusement sur le bureau. Max effectuait ses premiers tours sans problème apparent, tandis que Checo faisait de même à quelques secondes d'écart.

Un Nouveau DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant