Un silence apaisant régnait dans la chambre de Draken, seulement interrompu par tes discrètes exclamations lorsque tu gagnais au jeu auquel tu jouais sur son ordinateur.
Confortablement installé dans son siège de bureau, tu te tournas finalement vers lui et un sourire attendri se forma instantanément sur tes lèvres:
Allongé dans son lit, il dormait profondément, une expression de plénitude totale accrochée au visage alors que ses cheveux détachés lui donnaient un air angélique.
Ne te sentant pas fatigué mais mourant pourtant d'envie de passer encore un peu de temps en sa compagnie, tu stoppas ton activité, cherchant une manière de capter son attention.
Ton regard se posa finalement sur une petite étagère comportant plusieurs jeux de société dont un Monopoly. Un jeu auquel tu jouais régulièrement avec ton camarade, apportant des moments de légèreté au milieu de toutes les responsabilités que vous incombaient vos statuts de cadres de gang.
Ayant enfin trouvé une manière farfelue de prolonger cette journée avec lui, tu allas chercher la boite puis t'assis sur le côté libre du lit pour l'ouvrir.
Fier de ton idée, tu installas le plateau sur les draps, arrangeant les pions, les cartes et les billets de manière à laisser penser qu'une partie était en cours.
Quand tout fut prêt, tu te penchas vers Ryûgûji pour le secouer doucement:
-Hé! Tu t'endors! C'est ton tour!
Il ouvrit alors lentement les yeux et fronça en remarquant qu'il ne faisait pas encore jour. Lorsqu'il vit le plateau de Monopoly, il le fixa, un mélange de confusion et d'exaspération collé au visage.
-Quoi? Demanda t-il finalement, tournant la tête vers toi, sa voix grave encore enrouée de sommeil; -C'est pas l'heure de jouer.
Fondant mentalement rien qu'en le voyant, tu ramassas les dés que tu lui mis dans la main; -Lance les, on a une partie en cours.
Sans comprendre, il se redressa légèrement, laissant apercevoir une trace de bave sur le coussin, signe qu'il dormait sans nul doute profondément.
-Attends, je me souviens pas avoir commencé cette partie. Souffla t-il; -T'es certain que c'est pas encore un coup monté?
Craignant qu'il ne découvre le pot aux roses, tu mimas l'agacement et tournas la tête.
-En fait t'es juste un mauvais perdant et tu préfères déclarer forfait!
Bien que perplexe, il lança enfin les dés tout en grognant, probablement pour ne pas te contrarier d'avantage. Pourtant, il semblait plus préoccupé par le fait de ne pas se rendormir que par sa victoire.
-C'est bien, t'as fait un huit! T'exclamas tu alors, abandonnant ton air boudeur pour le féliciter; -T'avances ton pion?
Machinalement, il leva le bras puis hésita.
-Je suis quoi?
-Le bateau.
-Mais je prends jamais ce pion! Il est moche!
Tu ne pus t'empêcher d'éclater de rire, l'incitant à se couvrir les oreilles pour masquer le boucan que tu faisais.
-Je l'ai choisi pour toi. Expliquas tu, une fois calme, attrapant le bateau pour le faire avancer de huit cases; -Regardes, t'es sur la "chance". Tire une carte et lis la à voix haute.
Le pauvre, bien qu'épuisé, semblait enfin reprendre ses esprits et s'exécuta, sa voix se faisait déjà plus claire:
-Avancez jusqu'à la case Départ. Recevez 200 €.
Content de remonter la pente, il s'exécuta puis se servit lui même dans la banque. Mais alors qu'il comptait ses billets, quelque chose sembla le faire tiquer et il montra tes nombreuses cartes de propriétés, un sourire en coin naissant sur ses lèvres:
-Dis donc, t'en as vachement des barraques là dessus. Tu les as gagnées en installant le plateau?
Pris de court par sa remarque, tu remarquas qu'effectivement, tu avais abusé au niveau de la répartition des richesses.
Et avant que tu n'aies le temps d'argumenter, il te saisit par la taille pour te tirer contre lui. Te bloquant d'un bras, il replia de l'autre le plateau et rangea le jeu dans la boite afin de ne rien abimer.
-Bon, assez joué pour ce soir. Dit-il finalement, s'asseyant tout en allumant la télévision; -Quel film tu veux regarder?
Ce fus à ton tour d'être confus. Pourtant, heureux de l'avoir à tes côtés, tu répondis:
-Peu importe, je voulais juste passer du temps avec toi.
Cette réponse sembla être la bonne puisqu'il se blottit contre toi de plus belle et ramena la couverture sur vous deux.
Tu posas ta tête sur son épaule et le regardas mettre un documentaire sur les oiseaux. Après tout, à une telle heure dans la nuit, les programmes ne proposaient plus grand chose.
-T'as des gouts pourris.
-Et toi des blagues douteuses. Heureusement que je t'aime.
Sa main vint chercher la tienne, laissant vos doigts se lier. Rassuré par sa présence et sa chaleur, tu pus enfin te détendre.
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