Chapitre 14 - Anahel

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Après notre discussion, Zerachiel est ressorti de la maison. Och me tient compagnie. Je suis allongée sur le canapé mais impossible de trouver le sommeil avec ce qu'il vient de se passer. Je suis la proie d'un nécromancien. Je n'arrive pas à le concevoir car pour moi, c'est comme la chasse aux sorcières, ce n'étaient qu'une invention où des innocents ont été assassinés. Et pourtant, Zerachiel a pu me montrer que ça existe. De plus, ce corbeau qui parle n'est pas non plus ordinaire. Je le regarde se gratter les ailes une par une avant de se secouer de la tête aux pattes. Il finit par tourner la tête vers moi mais je détourne le regard. Contrairement à Zerachiel, il semble plus ouvert à la discussion.

— Parle, dit-il soudainement, je sais que tu en meurs d'envie.

— Pas du tout.

Il croasse avant de pencher sa tête. Il s'envole avant de s'installer sur l'accoudoir au niveau de mes pieds. J'arque un sourcil en me demandant si effectivement ma santé mentale ne se dégradera plus si je me mets à converser avec lui.

— Comment ça se fait que tu peux parler ? finis-je par demander.

— On te l'a dit, je suis le familier de Zerachiel.

— Comment ça se passe ? Je veux dire, savait-il à l'avance que tu serai un corbeau ?

— Bien évidemment puisqu'il m'a choisi.

Je le regarde avec encore plus de questions en tête. Il soupire avant de se mettre à m'expliquer.

— Tout comme les vivants, un nécromancien peut ranimer des animaux. Quand Zerachiel a atteint l'âge de réveiller ses pouvoirs, c'est-à-dire 16 ans. Il m'a trouvé au bord d'un chemin de terre. J'étais mort. C'est lui qui m'a ramené et c'est ainsi que je suis devenu son familier.

— Pour cela, il a fait le tour du village à la recherche d'un animal mort ? demandé-je

— Non, le destin m'a mis sur sa route. Je suis mort devant lui. Satané arbre qui se trouvait sur ma route. Kaboom, la tête la première et plus de corbeau.

Je me retiens de rire face à la situation, un peu con comme mort effectivement.

— Pourquoi tu t'appelle Och ?

— Pourquoi tu t'appelles Anahel ? rétorque t-il.

"Il marque un point"

— Och signifie guerrier, explique t-il

— Hé bah... Bonjour le guerrier...

— Je te prierai de ne pas manquer de respect à mon formidable prénom ! râle t-il

— Tu peux faire quoi d'autres en dehors de parler ?

— Si tu savais... Mais ça, Zerachiel m'interdit de le dire. Donc, pacte avec le nécromancien signifie silence.

— Et si tu brises le pacte ?

— Je finis réellement en aiguillette de poulet thym citron... maugrée t-il

Je souris en écoutant cela. Vu comment il le dit, ce n'est pas la première fois qu'il est menacé de l'être. Je me positionne sur le dos et je regarde le plafond.

— Tu as donc connu son père ? demandé-je

— Isaak est mort quand Zerachiel avait un an. Je ne l'ai rencontré que la fois où il l'a tué en 1815.

— Et ce jour-là, comment ça s'est passé ?

— Et bien... Comment dire... Tout comme toi, un homme est entré dans ce secteur quelques jours avant. Et tout comme toi, il a invoqué Isaak. Pas de chance pour lui, il a claqué peuchère. Zerachiel a dû l'affronter.

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