Chapitre 20 - Anahel

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Je me réveille difficilement, j'ai fais un drôle de rêve. Je m'assois sur le canapé et je m'étire avant de regarder partout autour de moi. Och et Zerachiel ne sont pas là, sûrement en train de travailler. Je me lève en posant ma main sur mon front. Je vais ensuite dans la salle de bain et je suis surprise de voir des vêtements de rechange.

"Comment il a fait ?"

Je ferme la porte avant de prendre ma douche. Quelques minutes après, je ressors, je vois Och installé sur le rebord de la cheminée. Il me dit bonjour en déployant ses ailes. J'hoche la tête pour le saluer à mon tour avant de me rassoir.

— Zerachiel travaille, je suppose ? demandé-je

— Travailler ou éviter de faire un meurtre ?

— Les deux.

Au même moment, celui-ci entre, nos regards se croisent mais il détourne la tête aussi vite que moi. Je repense au rêve que j'ai, pour une fois, il n'était pas désagréable. Mais maintenant, je me pose des questions.

"Laisse tomber, c'est qu'un rêve"

Pourtant, ce qu'il m'arrive ressemble étrangement à ce que j'ai rêvé, mais ça ne semblait pas se dérouler à la même époque. Je vois Zerachiel partir dans la salle de bain, j'entends l'eau du robinet couler avant de l'entendre soupirer. Je regarde Och en me demandant ce qu'il s'est passé. Zerachiel revient en se répétant de rester calme.

— Essaie la sophrologie, conseillé-je

— Me parle pas de travailler ma respiration ou je te la coupe...

— Toujours aussi adorable, soupiré-je

Je me lève avant de quitter la maison, Och me suis et vient s'installer sur mon épaule. Je me revis le rêve en faisant le même trajet dans le cimetière. Och me tapote la tête de son aile avant de regarder derrière lui.

— Viens, je te montre autre chose, dit-il.

— Pense à ton avenir en tant que repas...

— Chut et suis-moi.

Il m'indique de nouveau un trajet à suivre en veillant à surveiller nos arrières. On va dans une secteur que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Il me dit que c'est ce qu'on nomme, le quartier bourgeois.

— On enterrait pas les riches et les pauvres au même endroit ? questionné-je

— Nope, pas que je sache. Mais cela a changé maintenant, ça ne se fait plus.

Il s'envole et vient se poser sur un mausolée. Je m'avance avant de le regarder en détail. Sculpté en pierre balance, deux anges servant de piliers. Une porte vitrée décorée de fleurs en relief. Je m'attarde sur les noms des défunts présent.

"C'est une blague"

Anahel De Angelis

1793 - 1815

Je reste bouche bée devant ce prénom. Je pense de nouveau à mon rêve, les habits, la façon de parler. Tout correspondait à cette époque. Je lève les yeux vers Och qui se met à croasser en cachant son visage.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je avant de me retourner.

Je sursaute en voyant Zerachiel, mains dans les poches, qui fixe intensément le corbeau.

"Paix à ton plumage"

— Je suis venue seule, dis-je, il m'a juste suivi.

— Tu mens très mal Anahel, rétorque Zerachiel sans quitter Och des yeux.

— Y a pas de mal à visiter le cimetière, renchéris-je, je n'ai que ça à faire de mes journées !

— La façon dont tu y es parvenu, j'ai bien peur qu'un certain poulet t'a indiqué la route.

— Et alors ? Qu'est-ce que ça peut faire ? m'énervé-je.

Il ne répond pas, son regard vient se planter dans le mien avant de s'avancer vers le mausolée à son tour. Il me demande ce que je pense de cette plaque en particulier. Celle où mon prénom s'affiche.

— Même nom, même prénom, avoué-je, mais ce n'est qu'une coïncidence ! Des homonymes, ça existe !

— Même nom, même prénom, même sort, continue t-il. Elle a exactement vécue la même chose que toi actuellement.

"Alors le rêve que j'ai fait..."

— Elle... Elle en est morte donc, chuchoté-je

— Exact, dit-il, j'ai pas été assez rapide pour le coup.

— Alors... Il va m'arriver la même chose ?

— On va éviter que l'histoire ne se répète, souffle-t-il.

Je le regarde étonnée avant de baisser la tête. Je me demande, au final, si les vies antérieures n'existent pas. J'écarquille les yeux en pensant à quelque chose.

— Zerachiel... Tu es un nécromancien... Tu aurais pu...

— Te faire revenir à la vie ? sourit-il, ça commence à revenir petit à petit, enfin !

— Pardon ? bégayé-je

— Tu es cette Anahel, explique Och. Tu as juste, oublié tes souvenirs de cette époque.

— Impossible, j'ai grandi dans une famille, j'ai un frère, des parents. Impossible.

— Quand je fais revivre quelqu'un, il repart de zéro, clarifie-t-il.

"Je suis reparti de zéro pour faire la même connerie"

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