Chapitre 13 - Zerachiel

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"Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt putain"

J'aurai dû tilter quand Leonard parlait de recherches, de ma véritable identité. Pour les autres du cimetière, certes, je ne suis pas n'importe qui, mais ils ne savent rien sur ma famille encore moins qu'Isaak est mon père. Je me dirige vers la sépulture de Leonard et frappe dessus.

— Leonard, debout ! dis-je.

Comme je m'y attendais, il ne sort pas. Je me mords le poing en me détestant. Je ne vois aucun enfant, je n'entends aucun bruit et ça, c'est loin d'être normal. Il n'a pas intérêt à s'être attaqué à eux. Ce ne serait pas logique.

— Où es-tu enfoiré, chuchoté-je

Je pars vérifier les autres caveaux avant d'aller dans le secteur des enfants pour m'assurer que Rosalie est encore là. Je l'appelle à la limite je la supplie d'apparaître. Mon cœur manque de lâcher quand je la vois apparaître, l'air apeurée.

— Il a pris le corps de Leonard, n'est-ce pas ?

Elle confirme en hochant la tête, elle regarde ensuite en direction de la maison. Je la rassure en disant qu'il ne peut pas y entrer, il est trop faible pour briser la barrière.

— Va t-il nous faire du mal ? demande t-elle

— Non, vous n'y êtes pour rien dans cette histoire, la rassuré-je, tu sais où sont les autres ?

— Ils n'osent pas sortir, avoue-t-elle. Leonard n'est plus ici. Je l'ai vu quitter le cimetière.

— Pourquoi personne ne m'a prévenu ? râlé-je.

— On a peur Zerachiel ! se défend t-elle.

Je comprends et je m'excuse aussitôt avant de lui dire que je vais tout faire pour que tout s'arrête rapidement. Je ne le lui promet rien, actuellement, je n'ai pas assez d'informations sur ce qu'il compte faire ni sa puissance.

— Rosalie, j'aimerai que tu fasse quelque chose pour moi, dis-je

Elle me regarde inquiète, je lui demande d'être mes yeux au sein du cimetière, s'il se passe quelque chose, j'aimerai en être informé.

— Je dois malheureusement surveiller cette fille, avoué-je, tu m'as demandé de veiller sur les vivants, alors je vais t'écouter.

Malgré la situation et la demande que j'ai faite, elle me sourit et acquiesce. Je la remercie avant de faire demi-tour tout en surveillant chaque parcelle et carrefour du cimetière jusqu'à ce que j'arrive chez moi. Je ferme la porte à clés avant de me tourner vers les deux qui sont sur le canapé.

— Leonard a disparu, dis-je

Och fait semblant d'avoir un malaise et se laisse tomber au sol. Je lève les yeux au ciel, on repassera pour le jeu d'acteurs.

"Pas aujourd'hui qu'il aura un oscar celui-là"

Anahel ne dit rien, elle baisse la tête quand je la regarde. Je m'installe devant la fenêtre et rouvre le rideau. Plus personne ne sort en sachant que mon père est dans les parages.

— Je dois retourner à l'université, dit-elle.

Je me retourne au ralenti en écarquillant les yeux. Elle a compris la situation ou faut que je le lui dise dans une autre langue ? Elle me rétorque qu'elle doit vérifier si tout cela est réel ou si elle rêve. Après tout, elle n'était pas seule durant ce cours.

— Écoute moi bien Anahel, si tu sors de cette maison, mon père va se faire un plaisir de jouer avec toi, expliqué-je.

— Alors accompagne-moi !

— Pardon ? m'insurgé-je, j'ai une tête à laisser le cimetière sans surveillance ?

— La journée il ne se passe rien ! renchérit-elle

— Qu'est-ce que t'en sais ?

Elle ferme aussitôt son clapet et bizarrement Och se remet sur ses pattes avant de venir sur mon épaule.

— Vas y, dit-il, au moins elle sera fixée et elle arrêtera de vouloir chercher la vérité alors qu'elle est devant elle.

— Je t'entends le poulet ! maugrée t-elle

— Je ne suis pas un poulet la gueuse !

— La gueuse en attendant si elle te chope tu finis dans la casserole

Je manque d'éclater de rire mais je me retiens, elle a de la répartie la garce. Och ouvre son bec, outré par ce qu'il vient d'entendre. Comme quoi, je ne suis pas le seul à penser ça.

— Et d'abord, comment ça se fait que tu parles ? demande t-elle.

— Chaque nécromancien a un familier, expliqué-je en regardant par la fenêtre.

— Donc ton père en a un ?

J'hausse les sourcils avant de grimacer. J'avais zappé ce détail à la con. On se regarde avec Och.

"Elle capte vite finalement"

— Quel est son familier ? questionne t-elle

— Euh... C'était quoi déjà, réfléchis-je, Och, aide-moi.

— Il me semble que c'était un chien noir, dit-il.

— Ah bah c'est lui qui va te cuisiner...

— Je te conchie très cher, je ne vais pas me faire bouffer par un clébard.

"Intérêt"

Si on élimine le familier, le nécromancien perd de sa force. Après tout, on partage un bout de vie chacun. Il a mon coeur, j'ai le sien. Le premier qui s'arrête, l'autre suivra.

— Tant qu'il reste dans son cercueil, son familier ne peut pas apparaître, dis-je.

— Me voilà rassuré, soupire Och.

Anahel se lève avant de venir à côté de moi, elle regarde également par la fenêtre. Elle finit par prendre la parole.

— Accompagne-moi à l'université s'il te plaît, demande t-elle, je souhaite également récupérer des affaires chez moi si je dois rester vivre ici.

Och me donne un coup d'aile pour que je lui réponde, je fais la moue avant d'accepter. Mais d'abord, on doit attendre que le jour se lève. Les nécromanciens agissent la nuit, dans l'ombre et non le jour. C'est la règle.

"Sauf si mon père a décrété qu'il n'y aucune pitié"

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