Chapitre 17 - Zerachiel

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Och vient m'informer qu'Anahel se trouve devant la tombe de Rosalie. Je pose mon seau, remets mes cheveux en arrière avant de me diriger dans le secteur. Je la vois assise devant sa sépulture. 

— Noyade, dis-je en venant m'installer à côté d'elle.

Celle-ci lève les yeux vers moi avant de regarder de nouveau la tombe. Je me penche en arrière et m'appuie sur mes mains avant de regarder le ciel puis je baisse de nouveau la tête en direction de la tombe.

— Anahel, commencé-je, je pense que tu as remarqué que tu n'existais plus au campus. Mais ce n'est que le début.

— Comment ça ? me demande-t-elle.

— Bientôt, quand tu sortiras du cimetière. Si tu en sors du moins, les gens ne te verront même plus tout comme c'est mon cas. Mon père efface peu à peu les souvenirs que tu as laissé dans ce monde, il détruit ton existence jusqu'à ce que plus personne ne te calcule. C'est ça façon de faire.

Je la vois tressaute, elle replie les jambes contre elle avant de poser sa tête sur ses genoux. Éradiquer son existence afin que sa mort passe inaperçue. C'est cruel, horrible et même moi je n'oserai pas faire ça même à mon pire ennemi.

— Ça signifie qu'il est en train de reprendre des forces, n'est-ce pas ? demande-t-elle.

— Exact. Ce soir, je te laisserai avec Och à la maison, je partirai à la recherche de Leonard. Celui que mon père possède actuellement.

— Que vas-tu lui faire ? Cet homme n'y est pour rien.

— Déjà, faudrait que je le trouve, ensuite je dois réussir à séparer l'âme de mon père du corps de Leonard. Mais ça, faut que je calcule bien mon coup, sinon il deviendra un simple défunt et son fantôme ne sera plus parmi nous.

"Les mioches seraient triste de ne plus avoir leur punching-ball préféré"

Elle reste silencieuse observant toujours le portrait de Rosalie. Je ferme les yeux quelques secondes en réfléchissant à mon plan. Si je me rate, mon père peut s'en prendre à d'autres.

— Il y a plein d'âmes ici, ton père pourrait se servir à chaque fois que tu le repousses, me dit-elle.

— Je sais, soufflé-je.

"Bien ça le problème"

— Tous ceux qui dorment éternellement ici interagissent la nuit ? questionne-t-elle.

— Pas tous, certains je ne les ai pas vu, juste entendu. D'autres sont effectivement plus actifs.

— Mais aucun ne l'est là-bas, n'est-ce pas ?

— Aucun, avoué-je. Pourtant, ce ne sont pas tous des nécromanciens. Certains sont juste des membres de leurs familles et n'ont aucun pouvoir. Puis ils ne sont pas morts lors de la chasse. Donc techniquement, ils pourraient.

— Pourquoi ne le font-ils pas alors ? s'étonne-t-elle.

— C'est leur choix. Ils préfèrent rester dans l'ombre et puis ils savent qu'ils ne peuvent pas venir ici avec les autres. Tout comme toi avec ton ancêtre, ils paient pour la faute de leurs proches.

— Des dommages collatéraux... murmure-t-elle.

— Ça peut se voir comme ça.

— Tu as eu le choix d'être nécromancien ? questionne-t-elle.

— Effectivement, j'avais le choix. A 16 ans, j'aurai très bien pu ne pas les développer. Ils se seraient juste endormis. Mais comme mes grands-parents avaient perdu leurs fils, qu'ils étaient si fiers que leur fils soit un nécromancien, ils ne m'ont pas laissé le choix. Je devais honorer la mémoire de mon père et reprendre le flambeau.

— Même en sachant que tu risquais de finir sur la potence ? s'étonne-t-elle.

— Pour eux, c'était une mort honorable, un peu comme les chevaliers ou vikings tombés au combat.

"Ce qui est complètement con mais bon"

— Zerachiel, commence-t-elle, sois honnête, pourquoi tu étais dans mon cauchemar et que je t'ai vu avant qu'on soit pendu ?

— Ce n'était pas moi, c'était mon père. Il parait que je lui ressemble beaucoup.

"Je sais pas si ça doit m'enchanter"

— Alors, il s'est immiscé dans mon esprit, chuchote-t-elle.

— Je te l'ai dit, il s'attaque d'abord aux souvenirs et aux proches avant de s'en prendre directement à toi. S'il voit que malgré les attaques psychologiques, tu continues de te battre, alors il va passer à l'étape supérieure. Mais j'espère que d'ici là, j'aurai trouvé un moyen de l'exterminer.

— Comment ça des attaques psychologiques ?

— T'amener à t'ôter toi-même la vie, expliqué-je, pour ça, il fait ce qu'il est en train de faire pour toi. Il supprime petit à petit ton existence.

Och arrive en croassant avant de se poser sur la sépulture de Rosalie. Il m'informe qu'un couple vient d'entrer et qu'ils me cherchent. Je m'excuse auprès d'Anahel et je pars m'occuper des visiteurs. 

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