Chapitre 7

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Éléonore était rentrée dans la chambre après une journée silencieuse, ses pensées tourbillonnant encore à propos des révélations sur la broche et des événements récents. Elle espérait discuter avec Azura pour éclaircir certaines choses, mais en la voyant assise sur son lit, plongée dans un livre, l'atmosphère semblait déjà lourde.

Le silence entre elles n'était plus apaisant comme autrefois, il était maintenant chargé d'une tension palpable. Azura ne leva même pas les yeux lorsque Éléonore entra dans la pièce.

"- Azura ?"

Aucune réponse. Éléonore soupira légèrement et s'assit sur son lit.

"- Tu savais que le courrier arrive cet après-midi ? J'attends peut-être une lettre importante."

Azura tourna lentement une page de son livre, sans un mot. Un frisson d'irritation traversa Éléonore. Elle savait que quelque chose n'allait pas, mais Azura ne voulait pas parler.

"- Qu'est-ce qui te prend ? Depuis hier soir, tu es distante..."

Azura referma brusquement son livre, ce qui fit sursauter Éléonore. Elle se tourna vers elle, le visage fermé, mais les yeux brûlant de reproches.

"- Pourquoi ne demandes-tu pas à Lucy ? Elle semble avoir toutes les réponses que tu cherches, après tout."

Éléonore plissa les yeux, surprise par le ton acide d'Azura.

"- Qu'est-ce que tu insinues ?" rétorqua-t-elle, commençant à se sentir attaquée.

Azura se leva et croisa les bras, fixant Éléonore avec une froideur inhabituelle.

"- Depuis que cette fille traîne avec toi, tu ne vois plus ce qui se passe autour de toi. Elle te distrait, elle t'éloigne des vrais problèmes. Et toi, tu la laisses faire."

Éléonore sentit la colère monter en elle. Elle n'aimait pas qu'Azura remette en question ses amitiés. Elle se leva à son tour, ses yeux verts brillants de frustration.

"- Tu parles de Lucy comme si c'était une menace ! Elle est juste... gentille avec moi. Pourquoi est-ce que tout le monde devrait forcément être mauvais ou manipulateur ?"

Azura serra les poings, la tension dans la pièce devenant presque étouffante.

"- Ce n'est pas une question de gentillesse, Éléonore. C'est une question de loyauté et de prudence. Si tu ne veux pas m'écouter, va, va la voir, elle. Peut-être qu'elle te dira quoi faire, elle te sourira sûrement, et tout ira bien dans ton petit monde parfait, non ?"

Éléonore était furieuse. Cette confrontation l'épuisait, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de répondre.

"- Oui, peut-être que je vais la voir ! Parce qu'au moins, elle ne me juge pas, elle ! Elle ne me regarde pas comme si j'étais stupide de vouloir simplement me faire des amis !"

Le visage d'Azura se durcit encore plus, mais cette fois, ses yeux trahirent une blessure profonde.

"- Alors vas-y," murmura-t-elle avec une froideur presque tranchante. "Si tu penses que je suis juste là pour te juger, vas rejoindre ta précieuse Lucy. Ne viens pas me demander de l'aide quand tu te rendras compte de la vérité."

Elle tourna les talons brusquement et sortit de la chambre sans un mot de plus, laissant Éléonore seule, la gorge nouée et les poings tremblants.

Le silence qui suivit fut encore plus oppressant que les mots échangés. Éléonore s'assit sur son lit, sentant une lourdeur peser sur sa poitrine. Elle savait qu'elle aurait dû rester calme, mais c'était trop tard. La porte s'était refermée, et avec elle, la chaleur réconfortante qui existait encore entre elles.

Ecumes et CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant