Chapitre 9

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Pdv (exeptionnel) de Lamine Yamal

Je venais de refermer la porte sur Gavi, quand mon téléphone sonna. J'avais passé la nuit à parler avec lui. Les fans connaissaient la version de moi que je voulais montrer au grand jour: celle d'un garçon talentueux, fêtard et drôles. Sauf que j'avais un cœur, des sentiment, des émotions, et que j'aimais aussi passer des moments calmes avec mes amis. Juste parler, rire, prendre du bon temps. Peu de personne connaissait cette facette de moi et Gavi était un assez bon ami pour bien me connaître.
Je pris donc mon téléphone en étouffant un bâillement et lu le nom sur le combiné: Maître Curfy.

_Maître Curfy? Demandais-je en décrochant, et en jetant un coup d'œil à ma montre.

Il était minuit et ça ne lui ressemblait pas de m'appeler aussi tard surtout pour parler du procès.
Il y eu un blanc avant que je n'entende des sanglots étouffés. Mon cœur se sera instantanément.

_Tout vas bien? Demandais-je bien que la réponse était évidente.

_Pas trop, avoua-t-elle. Est-ce que vous pouvez me ramener...S'il vous plaît.

Mon cerveau surchauffa et se mit à tourner à 100 à l'heure. Je ne comprenais absolument pas ce qu'il se passait.

_Pourquoi? Vous êtes où?


***


Je roulais déjà depuis 20 minutes quand j'arrivais à l'endroit de la boîte de nuit. Même sur le trottoir le son des enceintes se faisaient entendre. Je coupais le moteur et m'engouffrais dans la discothèque en la cherchant des yeux. Malgré l'heure tardive, la pièce était bombé. C'était la ou je l'avais rencontrée pour la première fois.
Soudain, mon regard croisa le sien. Elle se tenait sur une chaise, autour d'une table, les yeux innondés de larmes. Ce n'était plus l'avocate que j'avais connue, c'était Adriana. Juste Adriana.
Quand elle me vit, une énième larmes roula sur sa joue et elle se leva, en titubant fortement. Elle était bourré.

_Je suis désolée, souffla-t-elle quand j'arrivais à sa hauteur, l'esprit chamboulé.

_Tout vas bien, je suis là, répondis-je en posant une main dans son dos afin de la guider dehors.

Elle étouffa une pleure et hocha la tête en avança avec moi les yeux relevés vers le miens.
La musique était extrêmement forte, et il y avait un bouchon de gens devant la sortie, ce qui nous retarda de quelques minutes.
On sortis enfin dehors et le froid la fit frissonner. Elle ne portait qu'une robe robe violette assez courte, et je put voir la chair de poule sur ses jambes et ses bras.

_Prenez ma veste, ordonnais-je en l'enlevant pour la positionner sur ses épaules.

Elle ne contesta pas et esquissa un faible sourire et glissant ses main dans les poches.

_Merci.

La voiture était garé juste en face, et j'avais décidé de ne pas appelé un garde du corps pour m'escorter. Je savais que j'avais était reconnu, mais pour l'instant, je m'inquiétais juste pour la santé de la femme à côté de moi.
Elle entra sur le siège passager en s'enfoncent dedans.

_Votre adresse? Demandais-je en m'installant à mon tour.

Elle ne repondit pas, et ouvris grand les yeux, paniqués.

_Je...Je ne sais plus, avoua-t-elle en plaquant une main sur sa bouche.

Et elle se remit à pleurer. Elle paraissais si...fragile. Elle me déstabilisais beaucoup plus que je ne voulais l'admettre, malgré le fait que j'étais sensé la détester.

_Hé, c'est pas grave, c'est normal d'oublier quand on boit, essayais-je de la rassurer en évitant de la regarder dans les yeux. Je vais vous ramener chez moi.

Elle protesta mais fini par accepter  sachant sûrement que c'était la meilleure chose à faire.
Le début du trajet se fit donc en silence. J'avais les yeux rivés sur la route bien que je lançais des vifs regards dans sa directions. Elle regardait la route, la tête posée sur le bord de la vitre. Elle était totalement différent.

_Lamine? Demanda-t-elle subitement en brisant le silence.

_Hmmm?

_Est-ce que je suis une pute?

Sa réponse si directe me pris de cours et je me mis à la dévisager, ne sachant pas si elle rigolait ou si elle était réellement sérieuse. Pourtant il n'y avait pas l'once d'un sourire sur son visage.

_Quoi! Mais je...Absolument pas! Qui vous a dit ça?

Ses yeux s'innondèrent une nouvelle fois de larmes et elle pris une grande inspiration.

_Alexi mon petit...ex petit-copain. Il a dit que je m'habillais comme une pute.

Mon sang ne fit qu'un tour et je dut aggriper de toutes mes forces le volants.

_Adriana, commençais-je en secouant la tête. Ne laisse jamais un homme te dicter comme t'habiller, je suis sérieux. Cet Alexi a tout l'air d'être un connard, il ne te mérite pas.

C'était la deuxième fois que je l'appelais par son prénom, mais surtout, la première fois que je la tutoyais. Peut être parce que on étais dans un contexte totalement écarté du travail, ou juste parce que ça me brûlait les lèvre de le faire.
Pourtant, elle ne réagit pas, trouvant peut être ça normal, ou elle était juste trop bourré pour s'en rendre compte.

_Merci d'être venue, dit-elle enfin et cherchant mon regard.

Je tournais mes yeux vers elle pour lui adresser un bref sourire, puis me focalisais sur la route pour éviter de causer un accident. Et surtout pour éviter de ne plus pouvoir détacher mes yeux d'elle. Même avec ses lèvres gonflées et ses yeux rouges, elles restaient dangereusement belle.

Après l'avoir aidé à sortir de la voiture, j'ouvrais la porte de ma maison. Adriana titubait moins que quand j'étais allez la chercher, mais je devais la tenir pour ne pas qu'elle atterisse dans la pelouse. J'avais une main sur son dos et l'autre occupé à tenir mes clefs quand on entra.

_Je t'installe dans ma chambre, lui informais-je.

Elle hocha la tête et monta difficilement  à l'étage, ma veste toujours sur son épaule. Cela faisait déjà deux vestes que je lui passait.
Elle s'écroula ensuite dans mon lit, les yeux clos et la bouche légèrement entrouverte.
J'esquissais un sourire, mais ne dit rien, me contentant juste de la contempler. Je mis ensuite la couverture sur elle, comme si je bordais un enfant.

_Vous êtes vraiment gentils quand vous le voulez, alors pourquoi êtes-vous si désagréable d'habitude? Demanda-t-elle les yeux fermé, me prenant littéralement de cours.

_Vous ne savez pas ce que vous dites, dis-je en reprenant le même vouvoiement qu'elle.

Elle ouvrit légèrement ses paupières et planta ses iris vertes dans les miens. De quoi me faire tourner la tête.

_Je vous préfère quand vous êtes gentil avec moi, souffla-t-elle sans me lâcher du regard.

Je ne sus quoi répondre, ouvrant à mainte reprise la bouche, sans réussir à en faire sortir un son. Elle semblait sincère, mais était surtout  bourré.

_Bonne nuit Adriana, lachais-je finalement en ouvrant la porte de ma chambre.

_Bonne nuit Lamine, répondit-elle dans un soupire avant de plonger sa tête sous la couverture.

Je descendis en bas et me servis un verre d'eau que je bus d'une traite, essayant de reprendre mes esprits.
Si Adriana m'aimait quand j'étais gentil, alors je le serais. Pour elle.

L'affaire Yamal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant