Chapitre 8

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La journée du lendemain passa à une vitesse allucinante, sûrement parce que j'avais été débordée. Je n'avais pas revus Lamine depuis la veille et ça m'allais très bien: je n'étais pas d'humeur à recevoir ses piques.
Il était donc un peu plus de 20 heures quand je quittais mon bureau, bizarrement pleine d'énergie.
Je pris le trottoir pour rentrer chez moi mais m'arrêtais à mi-chemin pour sortir mon téléphone et appeler Alexi. Il décrocha au bout de la 2ème sonnerie.

_Allô? Fit-il avec une lassitude foudroyante dans la voix.

_ Coucou ça va? Demandais-je par politesse.

_Oui et toi ma beauté? Demanda-t-il avec une intonation déjà plus joyeuse.

Alexi ne me demandais pas souvent si j'allais bien. Il se contentait souvent de répondre oui sans me retourner la question, ce pourquoi je faillit m'étranger quand il le fit.

_Oh oui j'ai bien travaillé aujourd'hui! M'enthousiasmais-je toujours en plein milieu du trottoire.

_D'accord, me répondit-il simplement ce qui ne me surpris pas. Tu m'a appelé pour une raison?

Et si c'était juste parce qu'il me manquait? J'étais obligé d'appeler mon petit ami pour une raison? Mais c'est vrai, cette fois il y en avait une.

_Oui, tu es libre ce soir? Demandais-je en croisant les doigts pour qu'il me dise que c'est le cas.

Il y eu un léger blanc avant qu'il ne réponde.

_Pour?

_Sortir, hasardais-je, allez en boîte de nuit, s'éclater.

Il se mit à rire ironiquement, ce qui me heurta profondément.
J'avais réellement envie de décompresser de tout ce travail, de me sentir un peu plus vivante. Juste envie de passer un bon moment avec la personne que j'aimais. Ou que je croyais aimer.
Plus le temps passait, plus un fossé se creusait entre lui et moi, sans que nous ne fassions rien pour le reboucher. J'en venais parfois à croire que l'on restait ensemble par habitude, juste pour ne pas se retrouver tout seul.
Je n'en savais trop rien et ce soir je voulais vraiment le retrouver. Retrouver le Alexi pour lequel j'étais tombé amoureuse.

_Tu ne t'amuse jamais Adriana, qu'est-ce qui te prend subitement!

Plus il parlait, plus j'avais l'impression qu'on m'enfonçait des milliards de coups de couteaux dans le corps.

_J'aimerais juste m'amuser! Rencheris-je en haussant le ton. Sérieusement on ne fais jamais plus rien ensemble, je veux dire que tout les deux. Et ça me manque de rigoler avec toi alors escuse-moi de t'avoir proposé de passer du temps avec ta petite amie!

Pendant que je reprenait mon souffle, il ne décrocha pas un seul mot. Mon cœur se serra et je m'apprêtais à raccrocher quand il décida d'ouvrir sa bouche.

_Tu as raison beauté. Finit-il par dire. Je suis désolé, on se rejoint dans 30 minutes devant chez moi?

Je me mis à sourire de soulagement.

_Merci, je t'aime.

Je crus qu'il n'allais pas me répondre mais finalement il lâcha:

_Moi aussi. À toute à l'heure.

Puis il raccrocha. Il ne m'avais pas dit "je t'aime", et sur le trajet jusqu'à chez moi j'étais mitigée entre deux émotions : La joie de renouer avec mon petit-ami, et la peine de savoir qu'il n'étais plus autant amoureux qu'avant ou qu'il ne le montrais plus.

***

La boîte de nuit était la même que celle où j'étais allé avec Emy et Alexi il y à 3 semaines. Sauf que cette fois, elle était pleine à craquer. Il devait être pas moins de 22 heures mais j'étais aussi pleine d'énergie qu'une pile électrique. Moi qui n'aimais absolument pas ces lieux, j'avais eu tout de suite envie de danser et de me défouler. Comme une jeune femme de 23 ans.

L'affaire Yamal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant