Brûlé par le vice

Chapitre 6 : Piégée sous la lune

Californie, 6h

La douce odeur des pancakes flotta jusqu'à la chambre de Junne, l'arrachant doucement à son sommeil léger. Elle n'avait presque pas fermé l'œil de la nuit, mais l'appel irrésistible du petit-déjeuner la sortit de son lit. Elle s'étira lentement, les muscles encore engourdis, et se dirigea vers la salle de bain. Juste avant d'entrer sous la douche, un mouvement sous le lit la fit sursauter.

— Putain, Snow ! Tu m'as fait une peur bleue, murmura-t-elle, le cœur battant la chamade.

Le petit caniche blanc sortit, agitant joyeusement sa queue, inconscient du sursaut qu'il venait de provoquer. Junne laissa échapper un rire nerveux et se pencha pour le caresser, appréciant la douceur de sa fourrure avant de finalement se diriger vers la douche.

L'eau froide lui fit l'effet d'un électrochoc. Elle s'habilla en hâte, consciente qu'elle traînait un peu trop. En descendant l'escalier, l'odeur des pancakes s'intensifiait, promettant un petit déjeuner chaleureux. Elle trouva James déjà installé dans la cuisine ouverte, une bière à la main, en pleine conversation avec Owen, son cousin. Louise, l'épouse d'Owen, s'affairait aux fourneaux avec un air épuisé.

— Ah, Junne ! Bien dormi ? lança James en l'apercevant.

— Bonjour James, oui, assez réparateur, répondit-elle en affichant un sourire timide pour cacher la vérité. En réalité, la nuit avait été longue et troublée.

— Bonjour Junne, fit Louise, un sourire las aux lèvres. Tant mieux que tu aies bien dormi. Ylisse n'a pas arrêté de pleurer toute la nuit.

Louise semblait épuisée, des cernes sombres creusant son visage. Elle tenait difficilement debout, le regard fatigué fixé sur ses pancakes en train de cuire. Junne s'avança vers elle, l'air concerné.

— Bonjour Louise. Laisse-moi t'aider avec ça, tu as l'air à bout de force, proposa Junne en attrapant une spatule.

— Non, t'inquiète, Junne. J'ai presque fini, répondit Louise avec un sourire faible. Mais face à la tendresse et à la détermination de Junne, elle finit par céder et alla s'asseoir sur la chaise en bascule non loin, soupirant de soulagement.

C'est à ce moment-là qu'Owen, qui venait de se lever, se dirigea vers Louise. Il déposa un baiser tendre sur le sommet de sa tête avant de lui masser doucement les épaules.

— Bonjour, Junne, dit-il chaleureusement, un sourire sincère aux lèvres.

— Salut Owen, répondit-elle avec douceur, concentrée sur les pancakes. L'atmosphère détendue de la cuisine lui réchauffait le cœur. Tandis qu'elle s'activait aux fourneaux, elle ne put s'empêcher d'observer la scène tendre entre Owen et Louise. Ce geste simple de complicité la toucha profondément. Leur amour, aussi discret soit-il, lui semblait si pur, si naturel.

Mais ce bonheur lui rappela cruellement ses propres relations ratées. Kayden, avec ses manipulations toxiques... et Liam, dont elle n'avait jamais su si elle pouvait vraiment lui faire confiance. Ses pensées divaguèrent vers leurs trahisons, et soudain, une vague de tristesse l'envahit. Secouant doucement la tête, elle se reprit.

— Vous avez de la chance, vous deux, murmura-t-elle, un sourire faible, mais sincère aux lèvres. Je suis vraiment heureuse pour vous.

Le repas se passa dans une ambiance calme et chaleureuse, entre éclats de rire discrets et discussions légères. Mais peu après, Louise dut s'éclipser pour aller nourrir Ylisse, qui venait de se réveiller en pleurs. Après le petit-déjeuner, ils se dirent au revoir, et Junne suivit James à l'extérieur.

Sur le chemin du retour vers le Texas, James enclencha la playlist de Junne sur l'autoradio, une sélection remplie de morceaux girly d'Ariana Grande et Summer Walker qui résonnait à travers la voiture. Le trajet se déroulait sous le signe de la bonne humeur, mais la tranquillité fut brusquement interrompue par un message de Kayden.