Chapitre 10 : His dark game

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Zurvan

Les portes se referment derrière elle dans un léger cliquetis, et je me contente de l'observer. Elle est tendue, chaque muscle de son corps trahit sa nervosité malgré ses efforts pour rester impassible. Cette robe noire, cette coiffure soigneusement désordonnée... parfaits outils de distraction. Mais je sais que sous cette apparence, Junne Reyes est une véritable énigme. Et moi, j'adore les énigmes.

Je la laisse mariner dans le silence. Ses yeux font rapidement le tour de la pièce, une habitude qu'ont les gens qui cachent des secrets. Elle attend. Je n'ai pas l'intention de lui faciliter les choses.

— Ravissante, lançai-je enfin, le ton calme, mesurant chaque mot.

Elle ne répond pas, mais je remarque l'infime mouvement de ses doigts qui trahissent son malaise. Bien sûr qu'elle est ravissante. C'est tout l'intérêt.

Je m'avance lentement vers elle, savourant chaque seconde de cette tension qui s'accumule dans l'air, chaque battement de son cœur qui résonne presque aussi fort que le mien. Elle me fixe avec ce mélange de défi et de peur, un cocktail explosif que je compte bien exploiter.

— Rassure-moi, Junne... tu n'as pas oublié de m'apporter ce que je t'avais demandé, n'est-ce pas ? Ma carte de crédit, je veux dire. J'ai l'impression que tu deviens un peu... tête en l'air, ces derniers temps.

Elle cligne des yeux, sa mâchoire se serre brièvement avant qu'elle ne réponde, l'air faussement détaché.

— Bien sûr que non, lâche-t-elle. C'est dans mon sac... enfin... avec votre veste. J'ai pas oublié. Je ne suis pas idiote.

Je la contourne, m'arrêtant juste derrière elle, suffisamment proche pour que ma présence l'oppresse. Je peux presque sentir son souffle se raccourcir. Excellent.

— Je n'ai jamais dit que tu l'étais, dis-je d'une voix suave en effleurant doucement son épaule. Mais tu devrais faire attention aux choses que tu gardes sur toi. Parfois, des erreurs se paient très cher.

Son dos se raidit instantanément à mon contact, mais elle ne recule pas. Intéressant. La gamine a du cran, je dois le reconnaître. J'attrape lentement son bras pour la tourner vers moi, plongeant mon regard dans le sien.

— Tu m'intrigues, Junne. Vraiment. Tu penses jouer la maligne, mais tu ne réalises pas à quel point je pourrais te briser si je le voulais.

Je m'approche encore un peu plus, réduisant la distance à presque rien, la forçant à soutenir mon regard. Elle me défie, mais je vois la peur. Elle lutte. Elle n'est pas prête pour ce qui vient.

Je me penche légèrement vers elle, murmurant à son oreille :

— Mais je préfère jouer autrement. J'aime voir jusqu'où les gens sont prêts à aller pour se protéger. Et je pense que tu as des choses à me dire... des choses très intéressantes.

Elle tressaille, mais reste silencieuse. Je souris, amusé par son obstination. Tant mieux. Le jeu n'en sera que plus captivant. Je me recule légèrement, puis sors un petit boîtier noir de ma poche. Son regard s'y attarde un instant avant qu'elle ne me dévisage, visiblement inquiète.

— Tu vois, Junne... J'ai pris la liberté de fouiller un peu dans tes affaires avec ton adorable ex...et effectivement, il est bourré de valeur. Et j'ai trouvé quelques... informations qui pourraient te plaire...

J'appuie sur un bouton du boîtier, et l'écran derrière nous s'allume. Une série de photos apparaît, défilant une à une. Je sens son souffle se bloquer. Kayden, Malaïka, Liam... Les visages défilent, des captures d'écran compromettantes, des échanges de messages, des transferts de fichiers... tout y est. Elle fait un pas en arrière, comme si les preuves qu'elle voyait l'attaquaient physiquement.

Brûlé par le viceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant