Chapitre 11 : La courtoisie du prédateur

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📍Brownsville, Texas.

Arsène

Ce trou perdu à la frontière du Mexique. Sérieusement, est-ce que Zurvan savait à quel point cet endroit me répugnait quand il m'a envoyé ici ? Je marche dans ces rues crasseuses où les odeurs d'huile rance et de tacos bon marché me prennent à la gorge. Le soleil à peine levé éclaire déjà la misère qui grouille ici. Des gamins courent pieds nus, des vieilles dames s'agitent avec leurs stands de nourriture, et tout le monde me regarde comme si j'étais une anomalie.

Le prochain qui me dévisage comme ça, je te jure que je lui fous une balle entre les deux yeux.

Je marmonne tout bas, juste assez pour que les passants à côté de moi l'entendent. Mais ils baissent vite les yeux, incapables de soutenir mon regard. Je m'y attends, franchement. Ils savent que je ne plaisante pas.

Je fais tourner mon portable dans ma main avant de l'amener à mon oreille. Zurvan décroche après deux sonneries.

— Alors, tu t'amuses à Brownsville ? Sa voix, calme et moqueuse, résonne à l'autre bout.

— Amuser ? Tu rigoles ? Je déteste cet endroit. Y a que de la crasse, du soleil et des regards qui m'irritent. Le prochain qui ose me fixer comme ça...

Je laisse planer la menace, imaginant déjà le son satisfaisant d'une balle perçant un crâne. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce fantasme. Je suis ici pour une raison. Pas pour me faire plaisir.

— Et à part ton amour inconditionnel pour Brownsville, tu as des nouvelles ? demande-t-il, avec un petit rire à peine audible.

Je me force à sourire, bien que le dégoût persiste. Kayden. Ce gamin minable n'est rien d'autre qu'un insecte qui s'imagine pouvoir jouer avec les grands. Je lui résume la situation.

— Le clan de Kayden, ce n'est rien comparé à nous. Une petite bande de trafiquants d'armes et de drogue. Tu sais le plus ironique ? Ils s'approvisionnent chez nous sans même le savoir. Autant dire que leur petit trafic nous engraisse à leur insu. Le père de Kayden est mort il y a quelques années, et ce pauvre con ne fait que marcher dans ses traces.

Zurvan écoute en silence, puis sa voix rauque et sèche me ramène à l'ordre.

— Sois sage, Arsène. On ne veut pas attirer trop d'attention, pas maintenant. La chasse commence bientôt.

Je m'arrête un instant, levant les yeux vers le ciel orangé du lever de soleil. Je suis d'accord. La chasse commence bientôt. Mais pour l'instant, je dois jouer la carte de la discrétion. Même si tout en moi me hurle de frapper. D'agir. D'écraser ceux qui se mettent sur notre chemin. Une guerre se prépare, et je vais m'assurer que chaque balle que nous tirerons atteigne sa cible.

— Compris, je réponds en souriant. J'irai même jusqu'à dire que je serai discret comme une ombre. Enfin, une ombre armée jusqu'aux dents.

Nous raccrochons, et je continue ma route, me fondant dans la masse. Même si, soyons honnêtes, je déteste me fondre dans la masse. J'aime attirer les regards, sentir la peur émaner de ceux qui croisent mon chemin. Mais ici, je dois la jouer finement. Je suis accompagné de quelques-uns de nos hommes, marchant en silence derrière moi. Nous avons une mission simple : envoyer un message de courtoisie et intercepter une cargaison.

Un sourire en coin étire mes lèvres lorsque nous arrivons devant les maisons de Malaïka, Liam et Kayden. Trois lettres blanches, tâchées de menaces bien claires, sont laissées devant leurs portes. Ce n'est pas qu'une menace, c'est un avertissement en toute courtoisie bien évidemment. Ils ont osé s'en prendre à notre cible au mauvais moment- dommage pour eux que les Dlamini n'aime pas partager leurs proies! Ils doivent savoir à quoi s'attendre. Ce ne sont que des mots pour l'instant, mais je sais que bientôt, ces lettres seront suivies de sang, ohh oui il y'a toujours une personne béni de têtutesse

Maintenant, passons à la cargaison d'armes. Une guerre se prépare, et nous avons besoin des meilleures munitions possibles. Chaque homme sous notre commandement doit être prêt, et je ne laisserai rien au hasard.

[.....]

Au même moment

Le parfum lourd du café noir flottait dans l'air tandis que la lumière pâle du matin entrait par les fenêtres de la petite cuisine. Katherine était adossée contre le comptoir, le souffle encore court, les lèvres légèrement gonflées par les baisers brûlants qu'ils venaient d'échanger. Lawrence, torse nu, la peau encore moite de sueur, s'était éloigné juste assez pour attraper un verre d'eau.

La cuisine était devenue leur terrain de jeu. Une table en bois vieillie, des chaises dépareillées, et pourtant, cet endroit était maintenant imprégné de leur passion.

Il s'approcha à nouveau d'elle, ses mains glissant sur sa taille, la tirant doucement contre lui enfin de mieux suçoter sa mamelle, visiblement satisfaite par le petit gémissement qu'elle émis en guise de réponse, il remonta délicatement jusqu'à son oreille.

— Tu m'épuises, murmura-t-il, un sourire en coin.

Katherine, ses yeux mi-clos, le repoussa légèrement, jouant encore une fois avec ce lien entre eux, fait de désir et de passion dévorante. Elle l'attira à elle pour un autre baiser, leurs corps se retrouvant dans une danse familière et insatiable.

Essoufflée, elle recula enfin, sa respiration rapide, son corps encore tremblant sous l'effet de ce moment partagé.

— Junne n'a laissé aucun message ? demanda Lawrence soudainement, brisant le silence alors qu'il se penchait pour attraper sa serviette. Elle devrait être rentrée, non ?

Katherine s'immobilisa, ses yeux se voilant un instant. Junne. Le mensonge lui vint naturellement, presque trop facilement.

— Si, répondit-elle d'une voix douce, se forçant à sourire. Elle m'a dit qu'elle irait directement au boulot après. Elle semblait un peu... préoccupée.

Elle mentait. Bien sûr qu'elle mentait. Junne n'avait rien dit, mais Katherine avait sa propre théorie. Junne devait être avec Kayden et Liam, à régler cette histoire. Et ça l'inquiétait plus qu'elle n'osait l'admettre. Mais elle ne pouvait pas laisser Lawrence s'en mêler.

— Ça me rassure, soupira-t-il avant de se diriger vers la douche.

Katherine attendit que le bruit de l'eau coulant dans la douche se fasse entendre avant de sortir rapidement son téléphone. Ses doigts tremblaient légèrement alors qu'elle composait le numéro de Junne. Messagerie.

Elle serra la mâchoire, son cœur battant soudainement plus vite. Elle savait que quelque chose clochait.

— Putain, Junne, t'es où ?! grogna-t-elle dans un message vocal. J'espère que t'es pas allée voir ce détraqué de Kayden.

Elle raccrocha, l'inquiétude pesant lourd dans son estomac. Junne était en danger, cette intuition l'alarmait et elle ne pouvait plus ignorer cette peur qui grandissait en elle a présent!

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Hello mes âmes tourmentées, j'espère que vous tenez bon !

Oui, je sais, ce chapitre est un peu plus court que d'habitude... mais il semblerait que la maladie ait décidé de me prendre dans ses filets (et croyez-moi, je ne suis pas fan de cette romance-là !).

Promis, la suite sera bien plus intense et savoureuse, de quoi vous tenir en haleine.

À très vite pour de nouveaux frissons...

XoXo 💋
Inked with desire 🖋️

Brûlé par le viceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant