Chapitre 16 : Cris Étouffés, Désirs Inavoués

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📍Californie

Résidence Z.Dlamini

Le noir complet. Une ombre mouvante, froide et distante, s'approche de Junne dans ce qui semble être un espace infini. Son souffle est court, son cœur bat à tout rompre, et pourtant elle ne peut ni bouger ni fuir. L'air est épais comme du coton, chaque respiration devient une torture. Puis, elle le voit. Zurvan. Ses yeux sont deux braises incandescentes dans l'obscurité, perçant son âme, la fixant avec une intensité terrifiante. Il se tient là, imposant, enveloppé dans une aura d'obscurité oppressante. Il avance lentement, les pieds glissant presque sur le sol invisible. Chaque pas résonne dans sa tête comme un coup de marteau, écrasant tout espoir de fuite.

Junne ouvre la bouche pour crier, mais aucun son ne sort. Son corps est figé, comme paralysé. Zurvan s'arrête juste devant elle, si près qu'elle peut sentir le froid émanant de lui. Il lève une main, ses doigts longs et fins semblant s'étendre comme des racines pour l'envelopper. Mais ce n'est pas cela qui la terrifie le plus. C'est ce sourire... ce sourire cruel et triomphant qui étire ses lèvres, comme s'il savourait déjà sa victoire.

— Tu es à moi maintenant, souffle-t-il, sa voix grave résonnant comme un grondement lointain.

Le sol se dérobe soudain sous elle, l'entraînant dans une chute vertigineuse. Les ténèbres l'avalent tout entière, la laissant hurler en silence, l'impuissance la submergeant.

— Mademoiselle Reyes...Mademoiselle Reyes!

La voix douce mais insistante d'une jeune femme la tire brusquement de l'obscurité. Elle ouvre les yeux en sursaut, haletante, le cœur battant encore sous l'effet de la terreur. Son corps est trempé de sueur froide, ses muscles tendus comme des cordes prêtes à se rompre. Elle met quelques secondes à reprendre son souffle et à réaliser qu'elle n'est plus dans ce cauchemar effrayant, mais dans une chambre bien réelle. Une silhouette fine se tient près du lit.

C'était elle. La même jeune femme que depuis trois jours.

Junne lève les yeux vers son visage, déjà familier. Des traits doux, encadrés par des cheveux sombres attachés en une simple queue-de-cheval. La timidité dans ses gestes est palpable, comme si elle marchait constamment sur des œufs.

— Le patron veut que vous mangiez, murmure-t-elle, déposant le plateau sur une petite table près du lit, ses yeux baissés.

Junne soupire profondément, encore secouée par le rêve, ses nerfs à fleur de peau. Elle se redresse brusquement sur le lit, ses yeux durs fixant la jeune femme.

— Je m'en fous de ce que ton "patron" veut, lâche-t-elle d'un ton sec, les mâchoires serrées. Emporte ça et fous-moi la paix !

L'effet de ses mots est immédiat. La jeune femme baisse encore plus les yeux, visiblement mal à l'aise, avant de faire demi-tour sans dire un mot, prête à quitter la pièce. Mais à peine a-t-elle franchi quelques pas que Junne ressent une vague de culpabilité. Pourquoi se défouler sur elle ? Elle n'y est pour rien. Ses paroles dures lui reviennent en mémoire, et elle s'en veut.

— Attends... je suis désolée, lâche-t-elle à contre-cœur.

La jeune femme s'arrête, surprise, puis se retourne légèrement, esquissant un sourire timide. Junne hoche la tête, un peu gênée par son propre comportement. Sans un mot de plus, la jeune femme quitte la pièce, laissant Junne seule avec ses pensées.

Elle se laisse retomber sur son oreiller, fixant le plafond avec lassitude. Ce cauchemar... Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir que, d'une manière ou d'une autre, il n'était pas qu'un simple rêve. Quelque chose dans cette sensation de paralysie, ce regard brûlant de Zurvan... tout semblait trop réel.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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