Chapitre 15 : Sous la surface de la haine

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📍Texas

Riverbend General Hospital

Riverbend General Hospital avait l'odeur de la mort, celle qui rôde, subtile mais omniprésente. Le froid des néons blancs contrastait cruellement avec la chaleur suffocante du dehors, rappelant que même en plein enfer, la vie avait un goût d'attente insupportable. C'était ici que les regrets, les larmes et les vérités cachées attendaient patiemment leur heure pour se révéler. Dans les longs couloirs, où le silence n'était interrompu que par le bourdonnement distant des machines, Malaïka ajusta son manteau en cuir noir, ses talons claquant avec précision sur le sol glacé de l'hôpital, elle ne cessait de ressasser la lettre de menace des Dlamini, un rappel brutal que la situation leur échappait. Kayden était censé être son atout, mais il était maintenant dans un lit d'hôpital, plongé dans un coma profond, une épine plantée dans son avenir incertain. Liam avait disparu des radars, sans laisser de trace, et les murs autour d'elle se resserraient. Kayden était son dernier espoir... mais également sa plus grande menace. Si la police parvenait à l'interroger une fois qu'il se réveillerait, il risquait d'emporter avec lui tout ce qu'elle avait construit. Son regard sombre balaya l'inscription au-dessus de la porte. Chambre 214. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire en coin alors qu'elle s'apprêtait à entrer, mais ce qu'elle vit à travers la petite vitre de la porte l'arrêta net. Elle ne s'attendait pas à trouver quelqu'un d'autre ici à cette heure, et pourtant, là, sur le chevet de Kayden, une silhouette frêle et tremblante.

April.

Les sanglots silencieux d'April emplissaient la pièce comme un murmure sinistre. Ses doigts pâles effleuraient la main inerte de Kayden, tandis que ses épaules se secouaient légèrement sous le poids d'une douleur qu'elle ne parvenait pas à contenir. Le visage de Malaïka s'illumina d'une malice presque malsaine. C'était inattendu, mais terriblement opportun. Elle poussa la porte lentement, le bruit sourd du battant ne parvint même pas à couvrir les pleurs d'April. Celle-ci ne leva pas immédiatement la tête. Elle s'approcha, son regard fixant Kayden comme un prédateur jaugerait sa proie.

— April ? murmura-t-elle doucement, sa voix traînante, presque compatissante.

April redressa la tête brusquement, ses yeux bleu cristal baignés de larmes, fixant Malaïka avec un mélange de confusion et de détresse.

— Malaïka ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Malaïka feignit l'embarras, jetant un coup d'œil à Kayden avant de poser doucement sa main sur l'épaule d'April, comme une amie compatissante.

— Je voulais juste m'assurer qu'il allait... enfin, qu'il se bat toujours. J'ai entendu ce qui s'est passé. C'est tellement injuste... pour lui.

April éclata en sanglots de nouveau, ses mains couvrant son visage.

— Je... je... c'est tellement horrible, Malaïka... souffla-t-elle entre ses larmes.  Je... je ne comprends pas. Comment... pourquoi c'est arrivé à Kayden ? Il ne méritait pas ça. Sa voix se brisa.

Là, c'était le moment. Malaïka s'accroupit à côté d'April, feignant une compassion calculée. Elle posa une main sur son épaule, la pressant légèrement.

—  April...Tu l'aimais ?

April hocha la tête, les yeux humides et la voix tremblante.

— Depuis le lycée... Mais, il ne voyait que Junne. Il a toujours été là pour elle, même quand elle l'ignorait. Moi je l'ai toujours aimé... Je ne comprend pas... pourquoi elle? Pourquoi toujours elle ?

Le sourire de Malaïka s'élargit légèrement, dissimulant le plaisir malsain qu'elle éprouvait en entendant la confession de la blonde. Elle ne pouvait pas laisser cette opportunité filer. Cette jalousie, ce désespoir... tout cela était de l'or entre ses mains.

Brûlé par le viceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant