Disparitions

Chapitre 11

| Je n'avais peur de rien. Je n'avais pas besoin de me cacher. J'étais libre. Pour la première fois depuis 3 ans j'avais des amis, et j'avais une famille. J'ai senti le vent dans mes cheveux et je les ai lâchés. J'ai rattrapé Paul et Alban, mais je ne me suis pas arrêtée. J'ai continué de courir vers le soleil couchant, vers chez moi. Et j'ai éclaté de rire. |

-Sarah !
Je me suis immobilisée sur le perron de ma maison.
-Qu'est-ce qui se passe Tom ?
-Il faut partir !
-Quoi ? Pourquoi ?
-On a 2h pour évacuer la ville, un missile arrive droit sur nous !
Je n'ai même pas cherché à savoir comment il le savait. Je l'ai cru. Ordre des priorités: Évacuer la ville, trouver de quoi manger et un endroit où dormir.
-Tom tu as ton groupe avec toi ?
-Oui, ils arrivent, y a Sam et les autres aussi.
-Parfait. Envoie deux hommes chercher une endroit où abriter tout le monde, les autres vous venez avec moi on quadrille la ville pour prévenir les gens !
Tom a fait demi-tour pour rejoindre les autres qui arrivaient. Je me suis engouffrée dans la maison.
-Paul ! Alban ! On s'en va vite ! Un missile arrive sur la ville.
Paul est arrivé en courant dans la cuisine.
-Quoi ?!
-On évacue la ville. J'ai besoin de ton aide, retourne chasser et prends Alban avec toi. Il faut autant de provision qu'hier, voir plus.
-Sarah je vais pas pouvoir continuer longtemps à tuer tous les animaux de la forêt.
-Je sais, je sais essaie de cueillir des trucs aussi d'accord ? On verra plus tard promis. La j'ai besoin de nourrir tous les évacués, et j'ai pas le temps de m'occuper du problème de population de la forêt tu m'en veux pas ?
-Pas le moins du monde.
Il m'a fait un bisous sur le front et à attraper Alban.
-Tu sais chasser ?
Alban a opine du chef. Et ils sont sorti. J'ai enfilé une paire de basket et je suis sortie en courant.
-Ok les gars, on quadrille la ville en criant dans les rues qu'il faut évacuer. On ne donne aucune précision pas la peine d'affoler tout le monde, sauf si on nous en demande. On court, on fait vite. On aide ceux qui ont besoin, et on rapatrie les gens vers la forêt. Des questions ?
-On a combien de temps ?
J'ai jeté un regard interrogateur à Tom.
-Le missile sera la d'ici 1h30 - 2h, c'est tout ce que je sais, je n'ai pas plus de précision.
-C'est déjà super Tom. On a une heure pour prévenir tout le monde ! Ne perdons pas de temps !
Je me suis élancée dans les rues de la ville à peine éclairées par la lueur de la lune.
-Il faut évacuer ! Prenez l'essentiel et diriger vous vers la forêt ! Vous êtes en danger ! Il faut évacuer !
Des cris ont retenti dans toutes les rues de la ville.
~
Les gens quittaient la ville par paquet. Le missile pouvait arriver d'une minute à l'autre. Postée a l'orée de la forêt j'indiquais la direction de l'abri aux arrivants. Tom m'a aperçu et a couru vers moi.
-Il arrive !
-Ou ?
Il a pointé l'horizon. Un point noir se rapprochait de nous a toute vitesse.
-Oh putain ! Il faut courir ! Ai-je crié. Courez !
La foule s'est mise à courir en direction de la forêt.
-Tout le monde est la ? Ai-je demandé à un des hommes qui avait prévenu la ville.
-Il me semble.
Parfait. Fermant la marche, j'ai couru vers la forêt quand un cri a retentit derrière moi. Je me suis retournée une petite fille s'était arrêté et pleurait à mi chemin entre la forêt et la ville. Mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai fait demi-tour aussi vite que j'ai pu. La petite fille en larmes a tendu les mains vers moi et je l'ai saisi par la taille et je me suis précipité vers la forêt. La distance diminuait rapidement, mais le missile était de plus en plus proche. J'ai trébuché sur une pierre, et je suis repartie. Une secousse m'a fait tomber. Je me suis retournée et j'ai attrapé la gamine en pleurs. Le missile a explosé.
~
Tout était flou devant mes yeux, je n'entendait plus rien et une douleur atroce me vrillait la tête. Je me suis retournée et j'ai posé mes mains sur mes tempes le temps que ma vision redevienne clair. J'ai tourné la tête vers la petite.
-Ça va ?
Allongée sur le dos elle ne bougeait pas. Je lui ai caressé le dos.
-Eh ma grande c'est fini, ai-je dit doucement. Tu ne risques plus rien. Viens la.
Je l'ai attiré vers moi pour la prendre dans mes bras. Un hoquet d'horreur c'est bloqué dans ma gorge. Un éclat de verre s'était planter dans son ventre. Ses deux mains étaient serrées sur le bout de verre comme si elle avait essayé de le sortir. Dans une de ses mains, elle serrait son lapin gris maculé de sang. Les larmes me sont montées aux yeux sans que je puisse les arrêter.
-Non, ai-je sangloté. Non, non, non, non...
J'ai pris le corps de la petite fille dans mes bras et j'ai essuyé les larmes noires de poussière qui avait coulé sur ses joues. Ses cheveux blonds étaient maculés de sang. J'ai serré le petit corps contre moi.
-Ça va allez, ai-je chuchoté. Tout ira bien maintenant.
Ma vision s'est troublée à nouveau. J'ai baissé les yeux. Un éclat de métal sortait de ma cuisse. Je me suis évanouie.